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Calédonie: la question du drapeau au menu du comité des signataires


Calédonie: la question du drapeau au menu du comité des signataires
PARIS, 8 juillet 2011 (AFP) - François Fillon a assuré vendredi que les deux drapeaux kanak et tricolore, contestés par une partie du personnel politique calédonien, continueraient à "flotter" sur le Caillou dans l'attente d'un drapeau commun, à quelques semaines de la venue de Nicolas Sarkozy.

Le 9e comité des signataires de l'accord de Nouméa (1998) s'est ouvert symboliquement avec la coutume kanak, c'est-à-dire un échange de présents pour marquer le respect entre les protagonistes, dans une annexe de l'Hôtel de Matignon où avaient été signés, en 1988, les accords de Matignon qui avaient ramené la paix sur le Caillou.

Le président du Sénat coutumier calédonien, Pascal Sihazé, a offert au chef du gouvernement un chambranle en bois (un totem traditionnellement installé à l'entrée des cases) ceint d'un "manou", sorte de paréo, insistant sur l'importance "d'entretenir et de guérir la mémoire".

"A mon +grand chef+ (M. Sarkozy, ndlr), je lui transmettrai l'expression de toute votre amitié et vous savez qu'il a hâte de venir vous rencontrer" à l'occasion de l'ouverture des jeux du Pacifique fin août, lui a répondu le Premier ministre, reprenant le vocable traditionnel employé par M. Sihazé.

Cette rencontre annuelle, qui s'est achevée vers 17H00, a abordé la question sensible du drapeau calédonien.

A l'origine de la crise politique, le choix de deux drapeaux comme emblèmes du Caillou, soutenu par l'alliance au pouvoir (Rassemblement-UMP, une formation minoritaire de droite et deux partis indépendantistes) est vivement contesté par Calédonie ensemble (CE, droite) et le Palika (indépendantiste, membre du FLNKS).

"Les deux drapeaux continueront à flotter jusqu'à ce que la recherche en commun de ce signe identitaire, prévue par l'accord de Nouméa, aboutisse", a annoncé M. Fillon. Il a assuré que "toutes les décisions seraient prises" pour que les deux drapeaux apparaissent sur "tous les bâtiments publics" comme les gendarmeries, casernes et services des douanes.

Le comité des signataires a également fait le point sur les transferts de compétences et, notamment, l'enseignement du second degré, le bilan de l'accord de Nouméa, le schéma industriel stratégique du nickel et la préparation de l'après 2014, date à partir de laquelle doit être organisé un référendum sur l'auto-détermination de cette île à la paix fragile.

Sur ce dernier point, M. Fillon a poussé les acteurs politiques à accélérer la préparation de cette échéance. Selon lui, "le choix qui sera fait aura des conséquences immédiates et de très long terme".

"L'éventail des décisions est encore très largement ouvert mais plus l'échéance approchera, plus il sera nécessaire de sélectionner les options les plus réalistes et les plus conformes aux aspirations de la population", a-t-il mis en garde. "En 2014, il faudra que les réflexions aient abouti", a martelé M. Fillon.

L'instabilité chronique des dernier mois en Nouvelle Calédonie -- depuis le renversement mi-février de l'exécutif présidé par Philippe Gomes de Calédonie ensemble (CE, droite) qui du coup faisait systématiquement tomber les nouveaux cabinets en démissionnant en bloc -- a été reléguée au second plan.

Pour y mettre un terme, le Parlement a adopté le 30 juin un projet de loi organique, qui fixe désormais un délai de 18 mois à compter de la dernière démission d'office pendant lequel la démission d'un nombre minoritaire de "ministres" n'entraîne plus celle du gouvernement. Le 10 juin, un nouveau gouvernement a été élu.

sla-mat/sm/sd

Rédigé par Par Sophie LAUTIER et Mathieu FOULKES le Vendredi 8 Juillet 2011 à 08:24 | Lu 971 fois