Nouméa, France | AFP | jeudi 10/12/2020 - La tension et l'inquiétude montent encore d'un cran en Nouvelle-Calédonie où les gendarmes ont dû faire feu jeudi lors de l'évacuation de l'usine de nickel de Vale, dont la vente suscite la colère des indépendantistes et des chefferies kanak.
Les violences vont crescendo dans l'archipel français du Pacifique depuis l'annonce mercredi par le groupe brésilien Vale de la vente de son usine de nickel à un consortium calédonien et international, incluant le négociant en matières premières, Trafigura.
Le collectif "usine du sud: usine pays" et l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN) soutenus par les indépendantistes du FLNKS sont "totalement opposés" à ce projet, qui consacre selon eux "la mainmise des multinationales sur les richesses du pays".
Cette crise survient alors que le processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998) arrive à son terme. Le 4 octobre, un deuxième référendum sur l'indépendance a été remporté d'une courte avance par les non-indépendantistes (53,3%). Un troisième doit avoir lieu d'ici 2022.
Jeudi, l'escalade s'est poursuivie et le site industriel de Vale, classé Seveso, a dû être mis sous protection de la gendarmerie et ses employés évacués en raison de "plusieurs tentatives d'intrusion" violentes.
"Les forces de l'ordre ont dû faire usage des armes pour repousser deux pickups qui fonçaient sur les gendarmes. Des dégradations ont été une nouvelle fois commises et un bâtiment administratif incendié", a indiqué le haut-commissariat dans la République.
Aucun blessé n'est à déplorer et le site de cette usine métallurgique de cobalt et de nickel, qui utilise un procédé de traitement à l'acide sulfurique, "est tenu par les forces de l'ordre" depuis le milieu d'après-midi.
Selon la chaîne Nouvelle-Calédonie la 1ère, environ 300 salariés de l'usine ont été évacués "par précaution", tandis que l'usine hydrométallurgique et l'usine d'acide sont à l'arrêt.
A Paris, le gouvernement suit la situation d'un oeil inquiet. Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, qui devait réunir dans la matinée les acteurs locaux lors d'une visioconférence, a appelé chacun "au calme" sur Twitter et "condamné "fermement les tentatives violentes d'intrusion" dans l'usine.
Armes à feu interdites
Laurent Prévost, haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, a aussi "condamné fermement ces actes irresponsables", à l'instar de Sonia Backés (loyaliste), présidente de la province sud, qui a dénoncé des "manoeuvres inconscientes".
"Chacun doit privilégier la voie du dialogue et de la recherche d'un consensus plutôt que de laisser les fantômes des +événements + (violences des annes 80, ndlr) nous rattraper", a demandé dans un communiqué le député de Nouvelle-Calédonie Philippe Dunoyer (UDI).
Les indépendantistes du FLNKS sont, eux, "de plus en plus déterminés et notre mobilisation s'inscrit dans le temps", selon Victor Tutugoro, porte-parole du bureau politique du FLNKS, mettant en cause "l'implication douteuse de l'Etat", qui intervient dans le projet par le biais d'aides financières.
Jeudi, les blocages et les barrages, en cours depuis lundi, se sont poursuivis au-delà du seul site industriel, ravivant les clivages entre loyalistes et indépendantistes. Au Mont-Dore, en périphérie de Nouméa, des affrontements ont opposé forces de l'ordre et manifestants, et au niveau des villages de Bourail et de La Foa, la route principale de l'île est bloquée en alternance.
Mardi soir, entre 500 et 1.000 personnes s'étaient réunies à l'appel de l'ancien maire de Païta, Harold Martin (droite), pour dénoncer l'inaction de l'Etat, mettre en place des contre-barrages et inviter "les citoyens à se défendre".
Dans ce contexte d'escalade, le haut-commissaire Laurent Prévost a pris un arrêté pour interdire le port et le transport des armes à feu et armes blanches.
Le parquet de Nouméa a indiqué que 5 des 49 personnes interpellées lors des violences de lundi à Nouméa avaient été incarcérées dans l'attente de leur procès en comparution immédiate vendredi.
Compte tenu "de la forte mobilisation des forces de l'ordre", le gouvernement calédonien a annoncé la suspension de tous les vols internationaux de passagers, peu nombreux compte tenu de l'épidémie de coronavirus.
Les violences vont crescendo dans l'archipel français du Pacifique depuis l'annonce mercredi par le groupe brésilien Vale de la vente de son usine de nickel à un consortium calédonien et international, incluant le négociant en matières premières, Trafigura.
Le collectif "usine du sud: usine pays" et l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN) soutenus par les indépendantistes du FLNKS sont "totalement opposés" à ce projet, qui consacre selon eux "la mainmise des multinationales sur les richesses du pays".
Cette crise survient alors que le processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998) arrive à son terme. Le 4 octobre, un deuxième référendum sur l'indépendance a été remporté d'une courte avance par les non-indépendantistes (53,3%). Un troisième doit avoir lieu d'ici 2022.
Jeudi, l'escalade s'est poursuivie et le site industriel de Vale, classé Seveso, a dû être mis sous protection de la gendarmerie et ses employés évacués en raison de "plusieurs tentatives d'intrusion" violentes.
"Les forces de l'ordre ont dû faire usage des armes pour repousser deux pickups qui fonçaient sur les gendarmes. Des dégradations ont été une nouvelle fois commises et un bâtiment administratif incendié", a indiqué le haut-commissariat dans la République.
Aucun blessé n'est à déplorer et le site de cette usine métallurgique de cobalt et de nickel, qui utilise un procédé de traitement à l'acide sulfurique, "est tenu par les forces de l'ordre" depuis le milieu d'après-midi.
Selon la chaîne Nouvelle-Calédonie la 1ère, environ 300 salariés de l'usine ont été évacués "par précaution", tandis que l'usine hydrométallurgique et l'usine d'acide sont à l'arrêt.
A Paris, le gouvernement suit la situation d'un oeil inquiet. Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, qui devait réunir dans la matinée les acteurs locaux lors d'une visioconférence, a appelé chacun "au calme" sur Twitter et "condamné "fermement les tentatives violentes d'intrusion" dans l'usine.
Armes à feu interdites
Laurent Prévost, haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, a aussi "condamné fermement ces actes irresponsables", à l'instar de Sonia Backés (loyaliste), présidente de la province sud, qui a dénoncé des "manoeuvres inconscientes".
"Chacun doit privilégier la voie du dialogue et de la recherche d'un consensus plutôt que de laisser les fantômes des +événements + (violences des annes 80, ndlr) nous rattraper", a demandé dans un communiqué le député de Nouvelle-Calédonie Philippe Dunoyer (UDI).
Les indépendantistes du FLNKS sont, eux, "de plus en plus déterminés et notre mobilisation s'inscrit dans le temps", selon Victor Tutugoro, porte-parole du bureau politique du FLNKS, mettant en cause "l'implication douteuse de l'Etat", qui intervient dans le projet par le biais d'aides financières.
Jeudi, les blocages et les barrages, en cours depuis lundi, se sont poursuivis au-delà du seul site industriel, ravivant les clivages entre loyalistes et indépendantistes. Au Mont-Dore, en périphérie de Nouméa, des affrontements ont opposé forces de l'ordre et manifestants, et au niveau des villages de Bourail et de La Foa, la route principale de l'île est bloquée en alternance.
Mardi soir, entre 500 et 1.000 personnes s'étaient réunies à l'appel de l'ancien maire de Païta, Harold Martin (droite), pour dénoncer l'inaction de l'Etat, mettre en place des contre-barrages et inviter "les citoyens à se défendre".
Dans ce contexte d'escalade, le haut-commissaire Laurent Prévost a pris un arrêté pour interdire le port et le transport des armes à feu et armes blanches.
Le parquet de Nouméa a indiqué que 5 des 49 personnes interpellées lors des violences de lundi à Nouméa avaient été incarcérées dans l'attente de leur procès en comparution immédiate vendredi.
Compte tenu "de la forte mobilisation des forces de l'ordre", le gouvernement calédonien a annoncé la suspension de tous les vols internationaux de passagers, peu nombreux compte tenu de l'épidémie de coronavirus.