Dubaï, Emirats arabes unis | AFP | mardi 05/12/2023 - "Garder 1,5°C en vie": menacées de disparition par la montée des océans ou ravagées par les ouragans, les petites nations insulaires sont des personnages centraux à la COP28 dans la bataille pour obtenir la sortie des énergies fossiles.
"Pour nos petites îles en développement, l'objectif central est de limiter le réchauffement climatique en-dessous de la limite de 1,5°C", a lancé lundi Cedric Schuster, ministre de l'Environnement des Samoa, qui préside actuellement l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis), un groupe à l'autorité morale imposante dans les conférences climatiques.
Il faut "garder 1,5°C en vie", a-t-il martelé, un badge accroché à son costume reprenant ce chiffre désormais emblématique, qui se décline aussi sur des stickers colorés.
Dans le glacial air climatisé d'un pavillon de la COP28 à Dubaï, il répète ce mantra du groupe d'îles du Pacifique, des Caraïbes et d'ailleurs, qui avait été en pointe pour faire adopter la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris de 2015.
Soumises aux ouragans ou à la montée du niveaux des mers, les petites îles sont souvent les premiers témoins des effets catastrophiques du changement climatique.
"Tout le monde le ressent maintenant - avec les feux, les sécheresses et les ouragans. Mais je dirais qu'on les a ressentis en premier et que les effets vont nous toucher plus rapidement", explique à l'AFP Tina Stege, l'émissaire pour le climat des îles Marshall.
"Vulnérabilité"
"Je pense qu'on a compris notre vulnérabilité avant les autres. Quand tu comprends que tes voisins, ta famille, ta tante sont en danger, tu dois agir", ajoute la diplomate, une fleur dans les cheveux.
Certaines nations sont tout simplement menacées de disparition. L'Australie a récemment annoncé offrir progressivement l'asile climatique aux quelque 11.000 citoyens de Tuvalu, petit ensemble d'îles du Pacifique grignoté par la montée des eaux.
Les îles Marshall ont pour leur part dévoilé mardi leur plan d'adaptation au changement climatique, un "plan de survie" qui envisage des protections contre la montée des eaux, des déménagements de population à l'intérieur du pays et l'exil seulement en dernier recours.
"Dans certaines îles, quand vous conduisez, vous voyez parfois l'océan d'un côté de la route et le lagon de l'autre", souligne auprès de l'AFP le négociateur en chef des Fidji à la COP28, Amenatave Yauvoli, entre deux rendez-vous et sessions de négociation. "Et qu'est ce qui se passe quand la mer monte...?"
Comment transformer cette ambition climatique en politiques concrètes?
A Dubaï, le coeur des négociations tourne autour de l'avenir des énergies fossiles, avec l'ambition de certains pays d'inscrire enfin un objectif de "sortie" du pétrole, du gaz et du charbon.
Le groupe Aosis fait partie de ceux qui soutiennent cette option, sur les tribunes comme dans le secret des réunions.
"Ils font partie des groupes très allants sur ces questions", au même titre que le groupe Ailac (qui regroupe des pays d'Amérique latine et Caraïbes) ou l'Union européenne, confirme un observateur au fait des négociations.
"Pas survivre"
Certains pays du groupe Aosis exploitent pourtant des hydrocarbures, comme Trinité-et-Tobago ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui surfe sur la soif de gaz naturel liquéfié (GNL).
Mais les insulaires veulent que les riches nations productrices, comme les Etats-Unis ou l'Arabie saoudite, montrent d'abord la direction de la sortie.
"Ceux qui ont le plus de ressources doivent montrer le chemin et ceux qui peuvent, doivent montrer l'exemple", estime Tina Stege. "Et le reste d'entre nous devra suivre rapidement".
Dans les négociations en cours, certains autres pays poussent pour leur part pour une simple "réduction", un objectif moins ambitieux, des énergies fossiles.
"On peut comprendre leur position, à cause des innovations technologiques", admet Amenatave Yauvoli, faisant allusion à la volonté de certains pays de mettre l'accent sur le captage du carbone pour limiter les émissions.
"Mais je pense que pour être ambitieux, il faut qu'on cherche à sortir (des fossiles) parce que sinon ce monde ne peut pas survivre. Y compris eux", tranche-t-il.
"Pour nos petites îles en développement, l'objectif central est de limiter le réchauffement climatique en-dessous de la limite de 1,5°C", a lancé lundi Cedric Schuster, ministre de l'Environnement des Samoa, qui préside actuellement l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis), un groupe à l'autorité morale imposante dans les conférences climatiques.
Il faut "garder 1,5°C en vie", a-t-il martelé, un badge accroché à son costume reprenant ce chiffre désormais emblématique, qui se décline aussi sur des stickers colorés.
Dans le glacial air climatisé d'un pavillon de la COP28 à Dubaï, il répète ce mantra du groupe d'îles du Pacifique, des Caraïbes et d'ailleurs, qui avait été en pointe pour faire adopter la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris de 2015.
Soumises aux ouragans ou à la montée du niveaux des mers, les petites îles sont souvent les premiers témoins des effets catastrophiques du changement climatique.
"Tout le monde le ressent maintenant - avec les feux, les sécheresses et les ouragans. Mais je dirais qu'on les a ressentis en premier et que les effets vont nous toucher plus rapidement", explique à l'AFP Tina Stege, l'émissaire pour le climat des îles Marshall.
"Vulnérabilité"
"Je pense qu'on a compris notre vulnérabilité avant les autres. Quand tu comprends que tes voisins, ta famille, ta tante sont en danger, tu dois agir", ajoute la diplomate, une fleur dans les cheveux.
Certaines nations sont tout simplement menacées de disparition. L'Australie a récemment annoncé offrir progressivement l'asile climatique aux quelque 11.000 citoyens de Tuvalu, petit ensemble d'îles du Pacifique grignoté par la montée des eaux.
Les îles Marshall ont pour leur part dévoilé mardi leur plan d'adaptation au changement climatique, un "plan de survie" qui envisage des protections contre la montée des eaux, des déménagements de population à l'intérieur du pays et l'exil seulement en dernier recours.
"Dans certaines îles, quand vous conduisez, vous voyez parfois l'océan d'un côté de la route et le lagon de l'autre", souligne auprès de l'AFP le négociateur en chef des Fidji à la COP28, Amenatave Yauvoli, entre deux rendez-vous et sessions de négociation. "Et qu'est ce qui se passe quand la mer monte...?"
Comment transformer cette ambition climatique en politiques concrètes?
A Dubaï, le coeur des négociations tourne autour de l'avenir des énergies fossiles, avec l'ambition de certains pays d'inscrire enfin un objectif de "sortie" du pétrole, du gaz et du charbon.
Le groupe Aosis fait partie de ceux qui soutiennent cette option, sur les tribunes comme dans le secret des réunions.
"Ils font partie des groupes très allants sur ces questions", au même titre que le groupe Ailac (qui regroupe des pays d'Amérique latine et Caraïbes) ou l'Union européenne, confirme un observateur au fait des négociations.
"Pas survivre"
Certains pays du groupe Aosis exploitent pourtant des hydrocarbures, comme Trinité-et-Tobago ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui surfe sur la soif de gaz naturel liquéfié (GNL).
Mais les insulaires veulent que les riches nations productrices, comme les Etats-Unis ou l'Arabie saoudite, montrent d'abord la direction de la sortie.
"Ceux qui ont le plus de ressources doivent montrer le chemin et ceux qui peuvent, doivent montrer l'exemple", estime Tina Stege. "Et le reste d'entre nous devra suivre rapidement".
Dans les négociations en cours, certains autres pays poussent pour leur part pour une simple "réduction", un objectif moins ambitieux, des énergies fossiles.
"On peut comprendre leur position, à cause des innovations technologiques", admet Amenatave Yauvoli, faisant allusion à la volonté de certains pays de mettre l'accent sur le captage du carbone pour limiter les émissions.
"Mais je pense que pour être ambitieux, il faut qu'on cherche à sortir (des fossiles) parce que sinon ce monde ne peut pas survivre. Y compris eux", tranche-t-il.