Luxembourg, Luxembourg | AFP | lundi 16/10/2023 - Les ministres européens de l'Environnement, réunis à Luxembourg, cherchent lundi à s'accorder sur la position commune de l'UE pour la COP28 sur le climat, sur fond de divergences sur la place des technologies de capture du carbone dans l'objectif d'élimination des énergies fossiles.
Ce mandat de négociation, qui devra être adopté à l'unanimité, sera défendu au nom des Vingt-Sept à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, par le nouveau commissaire européen au Climat, le Néerlandais Wopke Hoekstra.
Bruxelles entend soutenir un triplement du taux mondial de déploiement d'énergies renouvelables d'ici 2030 et un doublement de l'efficacité énergétique à même échéance, en ligne avec la feuille de route du président de la COP28.
Les Européens, dans des conclusions adoptées fin mars, s'étaient également fixé pour perspective de défendre l'élimination "bien avant 2050" des combustibles fossiles "unabated" -c'est-à-dire non adossés à des dispositifs de captage ou de stockage du carbone.
La question fera partie des sujets-clés âprement discutés à Dubaï, et la formulation du mandat européen suscite déjà de vifs débats parmi les Vingt-Sept.
A l'unisson des ONG, une partie des pays souhaitent retirer l'adjectif "unabated" ou l'assortir de strictes restrictions sur l'usage des technologies de capture du carbone -pour éviter qu'elles ne servent de prétexte pour continuer à brûler des énergies fossiles.
"Pas d'alternative"
"Les émissions sont extrêmement difficiles à réduire pour certains secteurs, ces technologies font nécessairement partie de la solution", a ainsi plaidé Wopke Hoekstra à son arrivée au Luxembourg pour la réunion, tout en soulignant "qu'il n'y a pas d'échappatoire à la nécessité de réduire les émissions partout".
La Suède ou les Pays-Bas ont en revanche exprimé leur vive réticence à maintenir l'adjectif controversé.
"Ces technologies sont intéressantes, mais elles ne peuvent seules prendre en charge l'essentiel des émissions: il faut les réserver (aux secteurs) qu'on ne sait pas décarboner autrement, mais ne pas leur assigner un rôle qu'elles seraient incapables de tenir", a averti de son côté lundi la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
"L'enjeu est d'avoir un mandat où l'on a une position forte en entrée de négociations pour obtenir des éléments concrets pour baisser les émissions, sur le secteur pétrolier, le charbon, les financements", a-t-elle insisté.
Même position de son homologue autrichienne Leonore Gewessler, lundi avant la réunion: "nous aurons besoin de ces technologies dans les secteurs où les émissions dans la production sont inévitables, comme le ciment (...) Mais il n'y a pas d'alternative à l'abandon progressif des fossiles, cela doit être dit clairement".
Pour l'Espagnole Teresa Ribera, ces technologies, "cantonnées à certains secteurs", pourraient cependant être un moyen de continuer "à garantir une énergie sûre et abordable disponible pour tous", a-t-elle déclaré lundi.
Dans tous les cas, obtenir un engagement mondial sur l'élimination des combustibles fossiles à la COP28 "sera extrêmement difficile", a observé Wopke Hoekstra. "C'est une équation à plus de 190 entités, mais il n'y a pas d'autre choix".
"Subventions nocives"
Autre sujet de débat: les Européens doivent-ils maintenir à Dubaï leur objectif d'une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'ici 2030 par rapport à 1990, ou défendre la baisse de 57% qu'ils devraient de facto atteindre compte tenu des politiques déjà adoptées?
"57%, ce serait une excellente annonce à la COP, nous démontrerions clairement que l'Europe est un leader" sur le climat, a estimé lundi le vice-président de la Commission, Maros Sefcovic.
"Cela ne devrait pas prêter à controverse. Si on additionne les mesures prises, on arrive à l'estimation d'une baisse d'environ 57%. Il ne s'agit pas de rouvrir le texte législatif, c'est la simple conclusion factuelle de ce qui va arriver", constate Teresa Ribera.
Les Vingt-Sept débattent aussi d'un possible calendrier pour la fin des subventions aux carburants fossile dans le monde, également objet de positions divergentes.
"Nous voulons la fin des subventions nocives à l'environnement. Nous travaillerons dur pour décrocher une date-butoir", a insisté la secrétaire d'Etat allemande au Climat Jennifer Morgan.
Enfin, les Européens évoqueront le fonds "pertes et dommages", créé à la COP27 et destiné à aider les pays les plus pauvres: la COP28 s'efforcera de parvenir à un accord son fonctionnement et son financement.
Début octobre devant les eurodéputés, Wopke Hoekstra avait plaidé pour des ressources propres susceptibles d'abonder ce fond, évoquant de possibles taxes internationales sur le kérosène ou le transport maritime, ou les recettes du marché du carbone.
Ce mandat de négociation, qui devra être adopté à l'unanimité, sera défendu au nom des Vingt-Sept à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, par le nouveau commissaire européen au Climat, le Néerlandais Wopke Hoekstra.
Bruxelles entend soutenir un triplement du taux mondial de déploiement d'énergies renouvelables d'ici 2030 et un doublement de l'efficacité énergétique à même échéance, en ligne avec la feuille de route du président de la COP28.
Les Européens, dans des conclusions adoptées fin mars, s'étaient également fixé pour perspective de défendre l'élimination "bien avant 2050" des combustibles fossiles "unabated" -c'est-à-dire non adossés à des dispositifs de captage ou de stockage du carbone.
La question fera partie des sujets-clés âprement discutés à Dubaï, et la formulation du mandat européen suscite déjà de vifs débats parmi les Vingt-Sept.
A l'unisson des ONG, une partie des pays souhaitent retirer l'adjectif "unabated" ou l'assortir de strictes restrictions sur l'usage des technologies de capture du carbone -pour éviter qu'elles ne servent de prétexte pour continuer à brûler des énergies fossiles.
"Pas d'alternative"
"Les émissions sont extrêmement difficiles à réduire pour certains secteurs, ces technologies font nécessairement partie de la solution", a ainsi plaidé Wopke Hoekstra à son arrivée au Luxembourg pour la réunion, tout en soulignant "qu'il n'y a pas d'échappatoire à la nécessité de réduire les émissions partout".
La Suède ou les Pays-Bas ont en revanche exprimé leur vive réticence à maintenir l'adjectif controversé.
"Ces technologies sont intéressantes, mais elles ne peuvent seules prendre en charge l'essentiel des émissions: il faut les réserver (aux secteurs) qu'on ne sait pas décarboner autrement, mais ne pas leur assigner un rôle qu'elles seraient incapables de tenir", a averti de son côté lundi la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
"L'enjeu est d'avoir un mandat où l'on a une position forte en entrée de négociations pour obtenir des éléments concrets pour baisser les émissions, sur le secteur pétrolier, le charbon, les financements", a-t-elle insisté.
Même position de son homologue autrichienne Leonore Gewessler, lundi avant la réunion: "nous aurons besoin de ces technologies dans les secteurs où les émissions dans la production sont inévitables, comme le ciment (...) Mais il n'y a pas d'alternative à l'abandon progressif des fossiles, cela doit être dit clairement".
Pour l'Espagnole Teresa Ribera, ces technologies, "cantonnées à certains secteurs", pourraient cependant être un moyen de continuer "à garantir une énergie sûre et abordable disponible pour tous", a-t-elle déclaré lundi.
Dans tous les cas, obtenir un engagement mondial sur l'élimination des combustibles fossiles à la COP28 "sera extrêmement difficile", a observé Wopke Hoekstra. "C'est une équation à plus de 190 entités, mais il n'y a pas d'autre choix".
"Subventions nocives"
Autre sujet de débat: les Européens doivent-ils maintenir à Dubaï leur objectif d'une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE d'ici 2030 par rapport à 1990, ou défendre la baisse de 57% qu'ils devraient de facto atteindre compte tenu des politiques déjà adoptées?
"57%, ce serait une excellente annonce à la COP, nous démontrerions clairement que l'Europe est un leader" sur le climat, a estimé lundi le vice-président de la Commission, Maros Sefcovic.
"Cela ne devrait pas prêter à controverse. Si on additionne les mesures prises, on arrive à l'estimation d'une baisse d'environ 57%. Il ne s'agit pas de rouvrir le texte législatif, c'est la simple conclusion factuelle de ce qui va arriver", constate Teresa Ribera.
Les Vingt-Sept débattent aussi d'un possible calendrier pour la fin des subventions aux carburants fossile dans le monde, également objet de positions divergentes.
"Nous voulons la fin des subventions nocives à l'environnement. Nous travaillerons dur pour décrocher une date-butoir", a insisté la secrétaire d'Etat allemande au Climat Jennifer Morgan.
Enfin, les Européens évoqueront le fonds "pertes et dommages", créé à la COP27 et destiné à aider les pays les plus pauvres: la COP28 s'efforcera de parvenir à un accord son fonctionnement et son financement.
Début octobre devant les eurodéputés, Wopke Hoekstra avait plaidé pour des ressources propres susceptibles d'abonder ce fond, évoquant de possibles taxes internationales sur le kérosène ou le transport maritime, ou les recettes du marché du carbone.