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CHPF : la succession de Christophe Bouriat inquiète les salariés


PAPEETE, le 24 juillet 2015- Un CA extraordinaire doit donner son avis consultatif ce matin sur la révocation du directeur de l’hôpital de Taaone. Un arrêté de 2012 pourrait permettre au Pays de nommer un successeur moins qualifié, ce qui provoque beaucoup d’inquiétude en interne.

Ce matin à 9 heures à la Présidence se tiendra un conseil d’administration extraordinaire de l’hôpital du Taaone. Ordre du jour : la révocation du directeur du CHPF, Christophe Bouriat. Un CA qui se teindra sans le principal intéressé. Et pour cause il part en congés ce matin même. « De toutes façons, explique un proche du dossier, le ministre de la Santé, Patrick Howell, avait spécifié dans la convocation qu’il ne serait pas invité au regard de l’ordre du jour. »
Cette réunion fait partie de la procédure : l’avis du CA est obligatoire, même s’il n’est que consultatif, avant l’arrêté de révocation qui, lui, devra être pris en conseil des ministres. On peut imaginer que cela ne devrait pas durer longtemps. Mais ce n’est pas sûr : selon certains membres du conseil, de nombreuses voix vont visiblement s’élever autour de la table contre la décision du gouvernement de mettre fin aux fonctions du directeur moins d’un an après son arrivée.

Le syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française (SPHPF) avait été le premier, la semaine dernière, à tirer la sonnette d’alarme dans une lettre ouverte à Patrick Howell et Edouard Fritch. « Nous voulons interpeller le Pays sur le fonctionnement médical de l’hôpital », explique le Dr Marc Lévy, président du SPHPF, qui craint la nomination d’un politique à un poste éminemment technique. « On ne veut pas que cette succession se fasse à l’affectif politique. Si on a quelqu’un qui ne comprend pas les enjeux du CHPF ce sera compliqué. »

Normalement le poste de directeur du CHPF correspond à une qualification très précise, inscrite dans la, loi. Le ou la candidate doit être titulaire du diplôme d’administration hospitalière délivré par l’école des hautes études en santé publique ou avoir suivi une formation de direction d’un établissement hospitalier ou bien encore avoir un diplôme de santé publique renforcé d’une expérience dans le domaine. Sauf que, en 2012, le Pays a modifié dans un arrêté (notre document) les conditions de candidature et a rajouté une dernière possibilité : « A défaut (…) un appel à candidature pourra être lancé auprès des fonctionnaires de catégorie A ou des diplômés d’un niveau bac + 5 ». Une hypothèse qui fait craindre à beaucoup d’employés de l’hôpital la nomination d’un candidat qui n’aura pas les capacités à gérer un tel établissement. Une crainte justifiée, selon une source interne au CHPF, qui explique que « le Pays envisage une candidature interne alors qu’il n’y a pas de profil avec la bonne qualification dans l’établissement».


Rédigé par Bertrand Parent le Vendredi 24 Juillet 2015 à 08:57 | Lu 2133 fois