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CESC : Edouard Fritch appelle au rassemblement à l'aube d'une année de réformes


PAPEETE, 12 janvier 2016 - Edouard Fritch a prononcé un discours d'appel au "rassemblement", mardi matin lors des vœux présentés aux membres du Conseil économique social et culturel, à l'aube d'une année 2016 charnière dans sa mandature.

Le Président de la Polynésie française a poursuivi sa tournée des vœux mardi en rencontrant les conseillers de la quatrième institution du Pays, le Conseil économique social et culturel (CESC). Edouard Fritch doit rencontrer ce mercredi à 14 h 30 les syndicats de salariés et jeudi en fin de matinée les responsables patronaux.

Mardi matin il a lancé un appel au "rassemblement" à l'occasion de sa visite au CESC, à l'aube d'une année 2016 qui "sera incontestablement l’année d’action pour la réforme de la protection sociale généralisée".

A ce titre : "Pour faire gagner notre pays et ses habitants, j’ai besoin de toutes les bonnes volontés", a-t-il insisté. "J’ai besoin que chacune et chacun d’entre vous (...) apportiez aussi votre contribution citoyenne à la réussite de notre pays. (...) Une obligation s’impose désormais à nous : il y a des décisions incontournables et inévitables à devoir prendre. Ce sont des décisions qu’il faut prendre avec courage et qui s’imposent quels que soient les dirigeants en place. Vous savez que nous avons pris 10 ans de retard sur ce chantier. Durant ces 10 ans, nous avons dépensé plus de 1000 milliards de francs pour notre protection sociale et personne n’a su oser mettre son nez dans ce système budgétivore. Au contraire, nous avons même pris des décisions qui n’ont fait qu’aggraver le déséquilibre de notre PSG".

L'emploi à la lueur des grands projets

Edouard Fritch a également annoncé la mise en chantier en 2016 de la réforme du code du travail vers un texte mieux adapté "aux exigences de certains de nos secteurs productifs et à la mentalité des polynésiens face au travail" et "aux conditions modernes de travail, aux rapports modernes entre patrons et salariés, à la mondialisation de l’économie, à la nécessité de la compétitivité économique".

Quant au défi de l'emploi, le Président polynésien s'en remet aux grands projets pour y remédier durablement : "Avec les capacités financières provenant de nos investisseurs locaux et de nos finances publiques, nous pouvons redresser les courbes vers une perspective positive en termes de création d’emplois et de créations de richesses. Mais, ce serait un redressement lent, trop lent pour tous ceux qui ont besoin de travailler" admet Edouard Fritch alors que l'on estime à 25 000 le nombre de Polynésiens actuellement à la recherche d'un emploi, dans la collectivité. "Pour redécoller rapidement et avec plus d’intensité, notre pays a besoin d’un apport supplémentaire et massif d’argent frais de plus de 25 milliards de francs par an, en plus de ce qui est déjà investi par la puissance publique et par nos entreprises. C’est ce que nous espérons au travers des deux grands projets économiques de la ferme aquacole de Hao et de Tahiti Mahana Beach".

Mais, compte tenu de la situation et dans l'hypothèse d'une concrétisation de ces deux projets, il faudra certainement attendre 2017 pour observer leurs premiers effets vertueux sur l'emploi. Pour le Tahiti Mahana Beach, en partant sur le souhait d'une signature en juin du contrat définitif avec le consortium Recas/China Railway, les gros travaux pourraient ne démarrer que courant 2017, tandis qu'en ce qui concerne le ferme aquacole de Hao l'administration attend toujours du porteur de projet chinois qu'il complète ses demandes de permis de construire avec une étude d'impact sur l'environnement qui tarde à venir et sans quoi rien ne peut aller au-delà d'un permis de terrassement.

Difficile à ce compte d'imaginer une réelle amélioration en 2016 sur ce front de l'emploi. Une année charnière en somme, consacrée à des aménagements prophylactiques mais nécessaires, dans l'espoir que les affaires reprennent en 2017.

VŒUX DU PRESIDENT EDOUARD FRITCH AU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET CULTUREL

Monsieur le président du Conseil économique, social et culturel,
Monsieur le Vice-président,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les membres du Bureau du CESC,
Mesdames et messieurs les conseillers,
Chers amis,

En cette période des vœux, j’ai tenu à rencontrer les institutions et les relais socio-économiques de notre pays afin de partager avec eux, nos défis et nos espoirs.
Permettez-moi au nom du Vice-président, sénateur, au nom des ministres et en mon nom, vous adresser à chacune et à chacun d’entre vous nos vœux les plus sincères de santé, de paix et de progrès. Nos meilleurs vœux également aux organisations que vous représentez.
Hier, j’ai réuni les chefs de service et les directeurs de nos différents établissements publics et parapublics pour leurs adresser nos vœux.
Ce matin, vous avez aimablement accepté de recevoir le gouvernement. Demain et après-demain, nous recevrons les syndicats de salariés et patronaux.
Je remercie le président Angélo Frébault et son bureau pour l’accueil chaleureux qui vient de nous être réservé. Mauruuru, peretiteni.
Je voudrais tout d’abord vous remercier pour votre implication et votre bonne volonté en accompagnant le gouvernement malgré les contraintes de calendrier et de temps dues aux nombreux dossiers qui se sont accumulés sur votre bureau vous obligeant à bousculer votre agenda de travail. Vous avez, à cet égard, fait preuve de professionnalisme avec un esprit de service public. Je tiens par la présente à vous remercier bien chaleureusement pour votre attitude positive et responsable.
Je sais aussi qu’en 2015, vous avez eu une activité plus dense que celle de 2014. Vous avez tenu plus de réunions que ce soit en plénière ou en commission. En corollaire de ce dynamisme qui a une répercussion sur le fonctionnement de votre institution, vous formulez le souhait d’être mieux doté budgétairement en 2016. Je demanderai au Vice-président d’être ouvert à vos demandes, tout en étant cohérent par rapport aux nécessités de redressement financier de notre pays.


La période des vœux, c’est l’occasion de regarder avant tout l’avenir, un avenir que l’on espère meilleur, un avenir qui donnera le sentiment à tous que le pays aura progressé, un avenir qui capitalisera et bonifiera tous les bienfaits du passé.
Regarder l’avenir, ce n’est pas nier le passé, c’est corriger ses défauts, c’est tout faire pour améliorer notre humanité. Regarder l’avenir, c’est créer de nouveaux progrès pour le bien des générations futures.
Vous me direz peut-être que tout cela n’est que bon sentiment, tout cela n’est que théorie et vœux pieux.
Oui, peut-être. Mais, j’ai besoin de gérer ce pays avec des valeurs. J’ai besoin de gérer ce pays avec de la hauteur et de la vision, tout en étant sensible à la souffrance et aux besoins de ceux qui sont dans la précarité. A mes yeux, il n’y a pas que l’argent, que les finances. Il y aussi et surtout les Hommes avec un grand H.
Gérer un pays est un exercice complexe. Face à cette complexité, j’ai la simple conviction que cette tâche et cette responsabilité ne sont pas compatibles avec une conception solitaire du pouvoir. Je voudrais que vous soyez convaincus que je ne travaille pas pour ma gloire. Ce qui m’anime, c’est de promouvoir notre bien commun, c’est de faire progresser notre pays dans le bon sens. Ce pays est le nôtre, il est notre bien commun à toutes et à tous. Je préfère que nous ayons raison ensemble, plutôt que d’avoir tort tout seul.
Nous disons tous que la vie est un bien précieux. Que dire de 280 000 vies !
Oui, je suis pleinement conscient de ces évidences. Je suis pleinement conscient que ma responsabilité face à l’histoire de ce pays est grande. Je n’ai pas envie que dans 30 ans, ou au-delà, mes descendants aient à subir les pires calomnies parce qu’Edouard Fritch a failli à ses responsabilités. Je ne cherche qu’à assumer, avec honneur et dignité, ce moment de responsabilité que notre pays et ses institutions ont bien voulu me confier.
Il s’agit de la réussite de notre pays et de ses habitants, pas de la mienne.
Pour faire gagner notre pays et ses habitants, j’ai besoin de toutes les bonnes volontés. J’ai besoin que chacune et chacun d’entre vous, dans son lieu de travail et d’activités, à sa place, vous apportiez aussi votre contribution citoyenne à la réussite de notre pays.
Nous sommes, avec 280 000 âmes, un tout petit pays. La Polynésie est un tout petit grain de sable dans un espace mondial interdépendant. C’est pourquoi, nous devons gérer au mieux toutes nos énergies. Nous sommes déjà peu nombreux et ce serait un paradoxe de voir ces précieuses énergies, déjà quantitativement faibles, se neutraliser face aux nombreux défis et opportunités qui s’offrent à notre pays. Etre divisé au sein d’un petit pays, c’est un grand handicap pour son développement. Diviser le peu de ressources humaines disponibles, c’est fatal pour le développement de tout groupe, qu’il soit de la taille d’une entreprise ou d’un pays comme le nôtre. Dans une petite communauté comme la nôtre, les egos, source d’individualisme et d’orgueil, doivent s’effacer pour laisser la place à l’intérêt collectif et à la solidarité. Nous en avons fait la malheureuse expérience. Ça suffit. Nous avons le devoir de changer ou faire changer ces comportements destructeurs pour notre pays.
C’est donc, monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers, ce premier message et ce premier vœux de rassemblement de nos forces vives que je souhaite vous passer. Notre petitesse nous recommande d’être plus unis au sein de cet univers mondialisé.


Je voudrais aussi, évoquer en quelques mots les grands défis que nous avons à relever : comment sauver notre système de solidarité et de protection sociale, comment créer des emplois, comment redonner à notre jeunesse le sentiment que ce pays peut leur offrir un avenir de paix et de dignité, comment sauver notre pays et gérer durablement notre environnement et ses ressources ?
L’année 2016 sera incontestablement l’année d’action pour la réforme de la protection sociale généralisée. Cela fait pratiquement un an que monsieur Luc Tapeta, à qui j’ai confié la responsabilité de ce chantier, a œuvré pour construire collectivement un projet réaliste et viable de sauvetage de notre système d’assurance maladie et de retraite. Certains d‘entre vous y ont contribué d’une manière active et je les en remercie. D’autres ont été plus observateurs.
La PSG est notre bien commun à tous. Elle concerne toutes les familles de Polynésie, elle concerne tous les citoyens de ce pays. La PSG est par définition, un sujet qui nécessite la participation et l’intelligence de tous. La méthode de travail concerté proposé par monsieur Tapeta est une exigence qui respecte l’idée que la PSG est nécessairement l’affaire de tous. Elle est la traduction de notre esprit de solidarité nécessaire à la cohésion de notre société polynésienne
Je suis conscient que j’aurai, que nous aurons à prendre des décisions difficiles. Avant moi, beaucoup ont fui leur responsabilité et n’ont pas eu le courage de les assumer.
Cependant, une obligation s’impose désormais à nous : il y a des décisions incontournables et inévitables à devoir prendre. Ce sont des décisions qu’il faut prendre avec courage et qui s’imposent quelques soient les dirigeants en place. Vous savez que nous avons pris 10 ans de retard sur ce chantier. Durant ces 10 ans, nous avons dépensé plus de 1000 milliards de francs pour notre protection sociale et personne n’a su oser mettre son nez dans ce système budgétivore. Au contraire, nous avons même pris des décisions qui n’ont fait qu’aggraver le déséquilibre de notre PSG.
Je sais que je prends un risque politique important en osant prendre en main cette réforme vitale. Mais je sais aussi que si nous ne faisons rien, le risque est bien pire que celui de mon seul avenir politique. Je ne vais vous faire un dessin à vous, sur les catastrophes sociales que cela engendrerait, si nous laissons notre PSG aller à la faillite. Vous êtes bien plus conscients que moi sur les enjeux et les risques pour chaque Polynésien, si nous fuyons nos responsabilités.
J’ai accepté le 12 septembre 2014, de prendre la présidence de notre pays. J’en accepte toutes les conséquences.
J’espère que vous aussi de votre côté, vous vous mobiliserez sur ce sujet. J’espère que vous ferez preuve de responsabilité et de courage pour vous associer utilement à cette réforme en faisant, le cas échéant, des propositions qui se montreraient plus pertinentes, plus réalistes, plus efficaces que celles qui vous seront soumises très prochainement. Je compte sur vous pour qu’ensemble, nous réussissions à rassurer nos retraités d’aujourd’hui et de demain, ainsi que nos familles qui ont besoin d’être protégées de la maladie.
L’autre défi que nous avons à relever est l’emploi. Avec les capacités financières provenant de nos investisseurs locaux et de nos finances publiques, nous pouvons redresser les courbes vers une perspective positive en termes de création d’emplois et de créations de richesses. Mais, ce serait un redressement lent, trop lent pour tous ceux qui ont besoin de travailler.
Pour redécoller rapidement et avec plus d’intensité, notre pays a besoin d’un apport supplémentaire et massif d’argent frais de plus de 25 milliards de francs par an, en plus de ce qui est déjà investi par la puissance publique et par nos entreprises. C’est ce que nous espérons au travers des deux grands projets économiques de la ferme aquacole de Hao et de Tahiti Mahana Beach. Je me suis volontairement concentré, durant ma première année de présidence, sur ces deux projets. Je voulais les finaliser et les concrétiser dans le respect du droit. Ces deux projets totalisent des investissements de plus de 350 milliards de francs sur la seule partie qui concernent les infrastructures, sur une période de 4 à 5 ans. C’est énorme ! C’est 70 % de notre PIB.
Sur le projet aquacole de Hao, si toutes les études requises à l’investisseur seront fournies dans les délais annoncés, le permis de terrassement sera délivré à la fin de mars 2016 et les permis de construire de la base de vie et de la ferme aquacole seront délivrés à la fin de juin 2016. Pour construire la base de vie et la ferme aquacole, ce seront près de 800 travailleurs qui seront utiles durant plus de 2 ans. Pour l’exploitation de la ferme ce seront près de 400 personnes qui seront utiles au centre de Hao et plusieurs milliers de fermiers répartis dans les atolls pour le grossissement des poissons. Je dis plusieurs milliers car cela dépendra de la capacité et de la faisabilité technique et environnementale de chaque atoll pour cette activité d’élevage en milieu lagonaire. Les besoins du marché chinois en poisson sont tellement énormes que l’ensemble des 8000 adultes qui vivent aux Tuamotu ne suffirait pas à produire les centaines de milliers de tonnes de poissons souhaités. C’est vous dire et tenter de vous illustrer les perspectives gigantesques souhaitées par la société Tahiti Nui Ocean Food. C’est aussi vous dire que ces perspectives gigantesques à l’échelle de notre pays nous obligent à décupler notre vigilance financière, environnementale, humaine afin que les effets induits bénéficient au maximum aux Polynésiens sur le long terme, et tout cela sans mettre à mal notre biodiversité. Notre vigilance doit être décuplée afin que le partenariat qui sera scellé avec la société Tahiti Nui Ocean Food soit construit sur une base gagnante-gagnante pour l’ensemble des parties.
Il en est de même pour le projet Tahiti Mahana Beach. Nous avons enfin choisi l’investisseur qui aura à bâtir le « resort » de 3000 unités situé à Punaauia. Le montant investi pour les infrastructures s’élèvera à 250 milliards de francs pour une construction étalée sur 5 ans. L’énormité historique de ce chantier pour notre pays nous place dans des situations pour lesquelles nous devons faire preuve d’intelligence, d’autorité et de vigilance tout en étant ouvert aux exigences du bussiness moderne. Le contrat que nous aurons à signer avec le groupe Recas/China Railway, en juin 2016, devra aussi s’opérer sur une base gagnante-gagnante entre la Polynésie et les investisseurs.
Ce sont donc des perspectives pleines d’optimisme que je vous expose. Cet optimisme ne doit cependant pas nous aveugler et nous entraîner dans le piège euphorisant de l’argent roi.
Dans ce contexte, certains chefs d’entreprise ont récemment parlé d’immobilisme du gouvernement. Je suis quand même étonné par de tels propos au moment où nous avons finalisé ce qu’aucun gouvernement n’a réussi à faire.
Prenons le cas de Hao, beaucoup de gouvernements ont parlé de ferme aquacole sur cet atoll depuis 1998. Certains ont fait des annonces tonitruantes. Souvenons-nous des dernières annonces de projet aquacole faites par le gouvernement d’Oscar Temaru à Hao avec des chinois, puis faites par le gouvernement Flosse à Makemo. Quelque temps plus tard, en raison d’un désaccord politique avec le nouveau maire de Makemo, on revient sur Hao Mais, au-delà des effets d’annonce, aucun de ces gouvernements n’a eu à examiner la moindre demande de permis de construire en faveur d’une ferme aquacole.
Sous ma gouvernance, l’investisseur chinois, monsieur Wang Chen, a déposé ses demandes d’un permis de terrassement et de deux permis de construire au milieu de l’année 2015. Avant la fin juin 2016, soit une année plus tard, l’investisseur devrait avoir l’ensemble de ses permis de construire. Tout cela dans la totale légalité ; un investissement de plusieurs dizaines de milliards de francs sur Hao bouclé en une année. Et on vient nous dire que mon gouvernement est immobile !
Prenons Tahiti Mahana Beach, j’ai lancé la procédure de recherche d’investisseur en avril 2015, au travers d’un appel international à manifestation d’intérêt, dans le respect de la légalité et en toute transparence. L’investisseur a été choisi le 19 décembre 2015, après une procédure de 8 mois. Trouvez-vous que ce délai de 8 mois est long pour un enjeu de 250 milliards de francs ?
Je voudrais saisir cette occasion pour vous demander : est-ce que les délais de 15 mois que j’ai eu à ma disposition, depuis mon élection à la présidence de la Polynésie française en septembre 2014, pour finaliser deux gros investissements privés de plus de 350 milliards de francs, sont-ils trop longs ?
Je vous disais, 350 milliards de francs, c’est 70 % de notre PIB annuel ! Ce sont des montants considérables qui vont changer le devenir de notre pays. En tant que responsable de ce pays, j’ai le devoir de demander et de prendre toutes les précautions et les garanties pour que les changements qui apparaîtront soient les plus bénéfiques possibles pour notre pays et ses populations. Je n’ai pas le droit de brader notre pays. J’ai le devoir de m’assurer que les conditions d’un développement durable soient prises en compte.
Le pays fait sa part de travail. Mais, vous, acteurs de la société civile, vous avez aussi votre part d’efforts et votre contribution au redressement de ce pays.
Soyons optimistes. Soyons positifs et arrêtons de nous plaindre.


Je voudrais rapidement évoquer le sujet de la modernisation de notre Code du travail. C’est un chantier incontournable. Notre code doit mieux s’adapter aux exigences de certains de nos secteurs productifs et à la mentalité des polynésiens face au travail. Nous devons adapter notre règlementation aux conditions modernes de travail, aux rapports modernes entre patrons et salariés, à la mondialisation de l’économie, à la nécessité de la compétitivité économique. La ministre du travail a démarré ce chantier avec vous. Il se poursuivra en 2016. Moderniser notre code du travail est vital pour nos entreprises et pour la création de l’emploi.


Je voudrais également saisir cette occasion pour vous donner quelques rapides informations sur le prochain voyage, non annoncé officiellement pour l’ heure, du président de la République dans nos îles. Comme cela a pu être évoqué dans les médias, le président François Hollande devrait séjourner du 22 au 24 février prochain. Le programme de sa visite n’est pas encore finalisé. J’attends la venue très prochaine de monsieur Vizy, son conseiller spécial aux Outre-mer, pour proposer un programme de séjour qui ait du sens.
Pour l’heure, la réflexion du gouvernement de la Polynésie française s’oriente vers un voyage officiel du président de la République placé sous le signe de la Polynésie du futur, un futur durablement apaisé entre la Polynésie française et l’Etat sur le dossier du nucléaire et un futur construit sur de grands aménagements qui structureront la Polynésie des 30 prochaines années. Je tiendrai votre président informé de nos intentions lorsque nous aurons finalisé nos propositions qui touchent les deux grands thèmes que je viens d’évoquer.
J’envisage également de placer ce voyage officiel du président de la République sous le signe de l’après COP21. En effet, des décisions importantes et encourageantes ont été prises à Paris pour limiter le réchauffement climatique. Je voudrais saisir cette visite de monsieur Hollande pour lui montrer les réalisations et les volontés de notre pays à la transition énergétique et au développement durable. Je salue et je félicite à cet égard, le bon travail réalisé par le président Frébault et ses équipes lors de notre déplacement à Paris. Nous avons, ensemble, montré notre véritable souci d’œuvrer pour la préservation de notre bien commun.
Je voudrais également placer l’année 2016, sous le signe de la famille polynésienne. La famille est un vaste sujet. Elle peut être la source du bonheur ou la source du malheur des personnes, selon l’état de bonne conduite ou de dysfonctionnement de ces cellules de vie. Aussi, pour être efficace et opérationnel, je mettrai en place très prochainement un comité qui sera chargé de lancer les Conférences de la famille. Chaque conférence traitera d’un aspect particulier et concret de la famille.
Mes chers amis, je terminerai mon propos en vous disant que je pourrai, ici devant vous, développer plus de sujets qui touchent la fiscalité, le tourisme, les ressources marines, l’éducation, la santé, les équipements, etc…
Mais, j’ai déjà assez pris de votre temps et je ne veux pas en abuser. Demain, devant les syndicats de salariés et après-demain devant les syndicats patronaux, j’aurai l’occasion d’aborder des sujets plus en rapport avec les préoccupations de ces organisations représentatives.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers, bonne et heureuse année 2016.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 12 Janvier 2016 à 14:03 | Lu 870 fois