Tahiti, le 18 novembre 2024 – Le budget primitif du Pays pour 2025 est arrivé vendredi soir aux élus de l'assemblée. Mais sans les lois fiscales qui leur seront transmises la semaine prochaine, notamment concernant la taxe sur le sucre. Ce budget, en hausse de 5,7 milliards de francs (3,5%), affiche des recettes fiscales en progression de 3,6 milliards (3%). On notera que les dépenses de la masse salariale augmentent pour frôler les 35 milliards de francs, tandis que les satellites du Pays sont toujours aussi budgétivores atteignant ainsi 5,6 milliards de francs, dont 1,4 milliard à l'OPT.
Le budget primitif (BP) 2025 a bien été transmis aux élus de Tarahoi vendredi soir, après des modifications de dernière minute. Un BP qui passe de 164,5 milliards de francs en 2024 à 170,2 milliards en 2025, dont un peu plus de 126 milliards en fonctionnement et 44 milliards en investissement. Une section de fonctionnement essentiellement alimentée (à 85%) par des recettes fiscales qui bondissent de 5,7 milliards de francs. C'est tout bénef pour les caisses du Pays, moins pour le portefeuille des Polynésiens.
Car si l'inflation a bel et bien ralenti au niveau mondial, elle ne fait pas baisser les prix au niveau local puisque nous achetons beaucoup à l'extérieur et que nous subissons de fait une inflation importée. D'où ces recettes fiscales très conséquentes. Le gouvernement tente d'apporter un début de réponse en prévoyant de réduire les taux sur les produits importés en provenance d'Océanie afin de s'approvisionner “à moindres coûts”. Pourquoi pas. Mais on ne sait pas à quelle hauteur, le document budgétaire précisant uniquement “le manque à gagner de 270 millions de francs” que représenterait cette mesure.
On ne voit donc toujours rien qui aille véritablement dans le sens de la lutte contre la cherté de la vie dans ce projet de budget. Au contraire, et ce, malgré la volonté affichée du gouvernement de tendre vers “un rééquilibrage de la fiscalité pour une plus grande justice et équité sociale”. Or, les Polynésiens vont devoir encore mettre la main à la poche avec la TVA sur les produits trop sucrés, trop salés et trop gras qui existe déjà mais qui va passer de 5 à 16%.
Le budget primitif (BP) 2025 a bien été transmis aux élus de Tarahoi vendredi soir, après des modifications de dernière minute. Un BP qui passe de 164,5 milliards de francs en 2024 à 170,2 milliards en 2025, dont un peu plus de 126 milliards en fonctionnement et 44 milliards en investissement. Une section de fonctionnement essentiellement alimentée (à 85%) par des recettes fiscales qui bondissent de 5,7 milliards de francs. C'est tout bénef pour les caisses du Pays, moins pour le portefeuille des Polynésiens.
Car si l'inflation a bel et bien ralenti au niveau mondial, elle ne fait pas baisser les prix au niveau local puisque nous achetons beaucoup à l'extérieur et que nous subissons de fait une inflation importée. D'où ces recettes fiscales très conséquentes. Le gouvernement tente d'apporter un début de réponse en prévoyant de réduire les taux sur les produits importés en provenance d'Océanie afin de s'approvisionner “à moindres coûts”. Pourquoi pas. Mais on ne sait pas à quelle hauteur, le document budgétaire précisant uniquement “le manque à gagner de 270 millions de francs” que représenterait cette mesure.
On ne voit donc toujours rien qui aille véritablement dans le sens de la lutte contre la cherté de la vie dans ce projet de budget. Au contraire, et ce, malgré la volonté affichée du gouvernement de tendre vers “un rééquilibrage de la fiscalité pour une plus grande justice et équité sociale”. Or, les Polynésiens vont devoir encore mettre la main à la poche avec la TVA sur les produits trop sucrés, trop salés et trop gras qui existe déjà mais qui va passer de 5 à 16%.
Une masse salariale qui augmente de deux milliards
Si cette “mesure phare” s'inscrit dans un cercle vertueux visant à faire diminuer, à terme, les dépenses de santé, elle va néanmoins peser sur le pouvoir d'achat de la population. Une mesure qui sera détaillée dans les lois fiscales mais dont l'impact est évalué dans ce budget à “800 millions de francs à l'importation et 1,6 milliard de francs de TVA en régime intérieur”.
Avec la réforme de la loi fiscale tant controversée et même retoquée deux fois par le Conseil d'État sur des points précis, des mesures vont toutefois s'appliquer et rapporter de l'argent au Pays. On citera notamment la suppression de l'exonération de la contribution supplémentaire de l'impôt sur les sociétés (CSIS) dont “la plus-value de 680 millions” est prise en compte dans ce BP 2025.
Concernant les dépenses de fonctionnement, on ne peut pas dire que “l'objectif phare du gouvernement” de “maîtrise de la masse salariale” soit vraiment respecté. Les dépenses de personnel augmentent. C'est un fait. La masse salariale atteint en effet quasiment 35 milliards de francs (34,859) contre 33 milliards de francs à la dernière exécution budgétaire.
Pourtant, comme le stipule lui-même le gouvernement dans le document budgétaire présenté, s'il y a bien “une charge obligatoire sur laquelle le Pays peut vraiment intervenir”, c'est bien celle-ci. Et il souligne que “plusieurs mesures ont été mises en œuvre durant toute l'année 2024 pour la maîtriser”. Difficile à croire au regard des chiffres qui sont têtus (+2 milliards de francs donc), d'autant que parallèlement, il est prévu de poursuivre les recrutements dans l'administration.
Avec la réforme de la loi fiscale tant controversée et même retoquée deux fois par le Conseil d'État sur des points précis, des mesures vont toutefois s'appliquer et rapporter de l'argent au Pays. On citera notamment la suppression de l'exonération de la contribution supplémentaire de l'impôt sur les sociétés (CSIS) dont “la plus-value de 680 millions” est prise en compte dans ce BP 2025.
Concernant les dépenses de fonctionnement, on ne peut pas dire que “l'objectif phare du gouvernement” de “maîtrise de la masse salariale” soit vraiment respecté. Les dépenses de personnel augmentent. C'est un fait. La masse salariale atteint en effet quasiment 35 milliards de francs (34,859) contre 33 milliards de francs à la dernière exécution budgétaire.
Pourtant, comme le stipule lui-même le gouvernement dans le document budgétaire présenté, s'il y a bien “une charge obligatoire sur laquelle le Pays peut vraiment intervenir”, c'est bien celle-ci. Et il souligne que “plusieurs mesures ont été mises en œuvre durant toute l'année 2024 pour la maîtriser”. Difficile à croire au regard des chiffres qui sont têtus (+2 milliards de francs donc), d'autant que parallèlement, il est prévu de poursuivre les recrutements dans l'administration.
Ces si chers satellites du Pays
Les satellites du Pays sont quant à eux toujours aussi gourmands avec un budget consacré à ces organismes publics et semi-publics qui augmente de 500 millions entre 2024 et 2025 pour atteindre 5,6 milliards de francs. Une augmentation principalement due à la subvention à l'OPT “fixée à 1,4 milliard de francs (+400 millions) pour l'accompagner dans sa restructuration”. Le rapport de présentation n'en dit pas plus. Nul doute qu'à l'instar de la rallonge de trois milliards de francs accordée à ATN dans le dernier collectif budgétaire, cette dotation supplémentaire à l'OPT risque fort d'animer les débats avec les élus de l'opposition comme de la majorité.
On notera aussi que dans ce BP 2025, “les subventions à l'OPH totalisent 6,2 milliards de francs” dont notamment 5 milliards de francs pour permettre le financement de “plus de 300 logements” en habitat dispersé. Dans la volonté du gouvernement de proposer davantage de “logements abordables”, une subvention de 990 millions de francs est également inscrite en faveur des organismes privés de logement social (OLS) “agréés au titre de six opérations correspondant à 183 logements répartis sur Tahiti, Moorea et Bora Bora”.
Enfin, au niveau des institutions du Pays qui sont alimentées, rappelons-le, par le budget général du Pays en fonction de l'évolution des recettes réelles d'une année sur l'autre, la dotation au Cesec ne bouge pas et est reconduite pour 98 millions de francs. L'assemblée, quant à elle, a droit à un petit bonus de 42 millions de francs et disposera ainsi de 2,4 milliards de francs pour 2025.
On notera aussi que dans ce BP 2025, “les subventions à l'OPH totalisent 6,2 milliards de francs” dont notamment 5 milliards de francs pour permettre le financement de “plus de 300 logements” en habitat dispersé. Dans la volonté du gouvernement de proposer davantage de “logements abordables”, une subvention de 990 millions de francs est également inscrite en faveur des organismes privés de logement social (OLS) “agréés au titre de six opérations correspondant à 183 logements répartis sur Tahiti, Moorea et Bora Bora”.
Enfin, au niveau des institutions du Pays qui sont alimentées, rappelons-le, par le budget général du Pays en fonction de l'évolution des recettes réelles d'une année sur l'autre, la dotation au Cesec ne bouge pas et est reconduite pour 98 millions de francs. L'assemblée, quant à elle, a droit à un petit bonus de 42 millions de francs et disposera ainsi de 2,4 milliards de francs pour 2025.