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Budget de la Défense : les effectifs de l’armée en Polynésie toujours incertains


La frégate Le Prairial (photo Marine Nationale).
La frégate Le Prairial (photo Marine Nationale).
PAPEETE, mercredi 29 mai 2013. Le Livre Blanc de la défense remis à la fin du mois d’avril dernier au président de la République avait énoncé des principes contradictoires avec les ambitions maintenues de la France malgré les contraintes budgétaires. Depuis, François Hollande a confirmé certains chiffres, notamment la suppression de 24 000 postes d’ici 2019, soit 10% des effectifs actuels. Mais de nombreuses données manquent encore pour savoir, par exemple, quelles seront les déclinaisons région par région de ces suppressions de postes. L’état major des armées lui-même est dans l’attente. "Tout sera détaillé dans la prochaine loi de programmation militaire" admettait récemment la contre amirale Anne Cullere, commandant supérieur des forces armées en Polynésie française (COMSUP). Il faudra donc patienter jusqu’à l’automne en France pour en savoir un peu plus sur cette LPM (Loi de programmation militaire) qui traduira les intentions du Livre Blanc de la défense en termes budgétaires.

En attendant, le sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo (du groupe UDI) a estimé vendredi dernier
que "le budget de la Défense devrait être sanctuarisé". Le vice-président de la commission de la Défense du Sénat précise que ce budget devrait "au moins être augmenté de l'inflation" a-t-il écrit dans un communiqué."Nous n'avons par exemple plus de flotte, de frégates de surveillance en nombre suffisant, pour être présent dans le Pacifique, autour de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie, où nous disposons d'une zone économique exclusive de la taille de l'Europe, alors que c'est là, entre l'Asie et l'Amérique, que se joue la rivalité majeure de notre temps, celle qui oppose les Etats-Unis et la Chine", fait-il valoir. A titre d’exemple la frégate Le Prairial, navire de surveillance de la marine nationale en poste à Papeete et chargé entre autres de contrôler la zone d'influence des îles françaises de l'océan Pacifique, est en mission depuis mi février et pour trois mois en Amérique du Sud dans la partie la plus orientale de l’océan Pacifique. Elle a ainsi participé en avril dernier à différents exercices militaires avec la marine chilienne.

Concernant la future loi de programmation militaire Yves Pozzo di Borgo estime
que "l'on ne peut se contenter d'appliquer à la lettre le Livre blanc sur la défense. Les parlementaires doivent l'amender car, dit-il, c'est au pouvoir politique que revient de décider, pas aux experts, aussi qualifiés soient-ils". L’examen de la loi de programmation militaire promet ainsi de belles passes d’armes chez les parlementaires pour tenter de sauver les sites militaires de leurs circonscriptions. Les parlementaires polynésiens (trois députés UDI, deux sénateurs) ont quelques mois pour se mettre au parfum. Richard Tuheiava est justement membre de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat, un positionnement stratégique.

Rédigé par Mireille Loubet avec AFP le Mercredi 29 Mai 2013 à 16:23 | Lu 1815 fois