Paris, France | AFP | dimanche 17/11/2024 - Après avoir prêché la nécessité de réaliser d'importantes économies dans le budget 2025 pour résorber le déficit public, le gouvernement se montre prêt à revoir ses exigences devant les récentes levées de boucliers, du patronat aux collectivités locales.
Dernière concession en date : dimanche, le ministre du Budget s'est dit "prêt" à accepter de diviser par deux la contribution sollicitée auprès des patrons français. Soit 2 milliards d'euros, contre les 4 milliards de réduction d'allègements de charges patronales initialement prévus dans le budget.
L'exécutif avait annoncé vouloir solliciter les entreprises dans l'effort d'économies budgétaires, en réduisant les exonérations de cotisations patronales, mesure phare de la politique de l'offre menée par Emmanuel Macron, dont le montant a doublé en dix ans et tutoie aujourd'hui les 80 milliards d'euros.
Après le ministre de l'Économie Antoine Armand, qui avait déjà souhaité début novembre "atténuer" la hausse des cotisations patronales sur les bas salaires, sans chiffrer ce compromis, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a enfoncé le clou dimanche sur LCI, estimant qu'il ne fallait pas "pénaliser les salariés au Smic" dont les employeurs auraient vu alors "le coût de ce travail-là augmenter".
Une proposition qui ne va pas assez loin, pour le vice-président du groupe macroniste Ensemble pour la République Mathieu Lefèvre: "Nous, on est contre la hausse du coût du travail, on n’est pas à moitié contre la hausse du coût du travail", a-t-il dit à l'AFP.
L’entourage du Premier ministre a pour sa part affirmé à l’AFP que les discussions à ce sujet "continueront la semaine prochaine".
Samedi, le président du Medef Patrick Martin avait qualifié dans les colonnes du Parisien ce budget de "récessif" et prévenu qu'avec les hausses de taxes prévues, les entreprises françaises risquaient de moins embaucher et de supprimer des postes.
Et de chiffrer à "8 milliards d'euros" au total cette "hausse du coût du travail". "Ce qui correspond aux salaires brut moyens annuels de 300.000 salariés", a-t-il alerté.
- Réduction "significative" -
Mais le patronat n'est pas le seul à batailler contre les propositions du gouvernement. Vendredi, c'était au Premier ministre de faire des concessions face à la colère grandissante des élus départementaux, inquiets de ne plus pouvoir assurer leurs missions sociales faute d'argent dans les caisses. Michel Barnier a promis une réduction "significative" des économies qui leur seraient demandées.
"Tenant compte de votre situation très spécifique, nous allons réduire très significativement l'effort qui vous est demandé", a rassuré le chef du gouvernement, sans avancer de chiffres.
Saluant ce "pas en direction des départements", le président du Sénat Gérard Larcher a invité samedi le gouvernement à "aussi se pencher sur le prélèvement sur les recettes pour 450 grandes collectivités, ponctionnées souvent sur des critères discutables". Il s'est dit favorable à ce que l'effort financier des collectivités dans leur ensemble soit réduit à deux milliards d'euros, contre cinq prévus.
"C'est ce que nous voterons", a affirmé dimanche le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille (UDI).
Enfin, à quelques jours du congrès de l’Association des maires de France, la ministre du Partenariat avec les collectivités Catherine Vautrin a cherché à apaiser le débat.
Interrogée dimanche par Le Figaro sur la volonté de M. Larcher de ne pas davantage obérer les budgets des collectivités, Mme Vautrin a répondu que "le projet de loi de finances n’(était) ni parfait, ni définitif", assurant que "les élus locaux ne sont pas responsables de la situation budgétaire du pays", quand le précédent gouvernement leur avait imputé une partie du dérapage.
"Le gouvernement sera à l’écoute des propositions du Sénat", a-t-elle promis, mais "dans le cadre d’une vigilance que nous partageons tous : réduire à 5% en 2025 le déficit public dans une juste répartition des efforts".
Toutes ces économies font partie de l'effort budgétaire de 60 milliards d'euros dans le projet de budget, actuellement en débat au Parlement et sur lequel le Premier ministre reconnaît qu'il devra "probablement" recourir à l'article 49-3.
Le Sénat doit examiner à partir de lundi en séance le budget de la Sécurité sociale, avant le budget de l'Etat la semaine suivante.
Dernière concession en date : dimanche, le ministre du Budget s'est dit "prêt" à accepter de diviser par deux la contribution sollicitée auprès des patrons français. Soit 2 milliards d'euros, contre les 4 milliards de réduction d'allègements de charges patronales initialement prévus dans le budget.
L'exécutif avait annoncé vouloir solliciter les entreprises dans l'effort d'économies budgétaires, en réduisant les exonérations de cotisations patronales, mesure phare de la politique de l'offre menée par Emmanuel Macron, dont le montant a doublé en dix ans et tutoie aujourd'hui les 80 milliards d'euros.
Après le ministre de l'Économie Antoine Armand, qui avait déjà souhaité début novembre "atténuer" la hausse des cotisations patronales sur les bas salaires, sans chiffrer ce compromis, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a enfoncé le clou dimanche sur LCI, estimant qu'il ne fallait pas "pénaliser les salariés au Smic" dont les employeurs auraient vu alors "le coût de ce travail-là augmenter".
Une proposition qui ne va pas assez loin, pour le vice-président du groupe macroniste Ensemble pour la République Mathieu Lefèvre: "Nous, on est contre la hausse du coût du travail, on n’est pas à moitié contre la hausse du coût du travail", a-t-il dit à l'AFP.
L’entourage du Premier ministre a pour sa part affirmé à l’AFP que les discussions à ce sujet "continueront la semaine prochaine".
Samedi, le président du Medef Patrick Martin avait qualifié dans les colonnes du Parisien ce budget de "récessif" et prévenu qu'avec les hausses de taxes prévues, les entreprises françaises risquaient de moins embaucher et de supprimer des postes.
Et de chiffrer à "8 milliards d'euros" au total cette "hausse du coût du travail". "Ce qui correspond aux salaires brut moyens annuels de 300.000 salariés", a-t-il alerté.
- Réduction "significative" -
Mais le patronat n'est pas le seul à batailler contre les propositions du gouvernement. Vendredi, c'était au Premier ministre de faire des concessions face à la colère grandissante des élus départementaux, inquiets de ne plus pouvoir assurer leurs missions sociales faute d'argent dans les caisses. Michel Barnier a promis une réduction "significative" des économies qui leur seraient demandées.
"Tenant compte de votre situation très spécifique, nous allons réduire très significativement l'effort qui vous est demandé", a rassuré le chef du gouvernement, sans avancer de chiffres.
Saluant ce "pas en direction des départements", le président du Sénat Gérard Larcher a invité samedi le gouvernement à "aussi se pencher sur le prélèvement sur les recettes pour 450 grandes collectivités, ponctionnées souvent sur des critères discutables". Il s'est dit favorable à ce que l'effort financier des collectivités dans leur ensemble soit réduit à deux milliards d'euros, contre cinq prévus.
"C'est ce que nous voterons", a affirmé dimanche le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille (UDI).
Enfin, à quelques jours du congrès de l’Association des maires de France, la ministre du Partenariat avec les collectivités Catherine Vautrin a cherché à apaiser le débat.
Interrogée dimanche par Le Figaro sur la volonté de M. Larcher de ne pas davantage obérer les budgets des collectivités, Mme Vautrin a répondu que "le projet de loi de finances n’(était) ni parfait, ni définitif", assurant que "les élus locaux ne sont pas responsables de la situation budgétaire du pays", quand le précédent gouvernement leur avait imputé une partie du dérapage.
"Le gouvernement sera à l’écoute des propositions du Sénat", a-t-elle promis, mais "dans le cadre d’une vigilance que nous partageons tous : réduire à 5% en 2025 le déficit public dans une juste répartition des efforts".
Toutes ces économies font partie de l'effort budgétaire de 60 milliards d'euros dans le projet de budget, actuellement en débat au Parlement et sur lequel le Premier ministre reconnaît qu'il devra "probablement" recourir à l'article 49-3.
Le Sénat doit examiner à partir de lundi en séance le budget de la Sécurité sociale, avant le budget de l'Etat la semaine suivante.