PAPEETE, le 7 novembre 2019 - La maison d’édition Au Vent des îles publie un nouveau livre intitulé "Un Poisson nommé Tahiti". Cet ouvrage est le fruit d’un important travail de lecture et synthèse de l'anthropologue Bruno Saura.
"C’est un ouvrage magistral, un travail important et très long de l'anthropologue Bruno Saura", indique Christian Robert de la maison d’édition Au Vent des îles à propos du livre Un poisson nommé Tahiti, mythes et pouvoirs aux temps anciens polynésiens.
L’anthropologue, politologue de formation, est connu pour ses travaux sur la société tahitienne contemporaine, s'intéressant à des questions politiques, religieuses, identitaires, ethniques. Ce nouvel ouvrage emmène le lecteur dans le temps passé, les temps très anciens, les temps mythologiques. Il part d’un récit traditionnel : le mythe qui considère Tahiti comme un poisson venu de Raiatea.
Dans les temps reculés une énorme anguille avala une jeune fille et se mit à ébranler la terre de l’île de Raiatea, à une époque où celle-ci se nommait Havai’i. Un morceau s’en détacha, prenant le large, devenant le poisson Tahiti.
Ce mythe est connu et reconnu. Il a inspiré et inspire toujours des auteurs, des danseurs, des chorégraphes. Il est fondateur et politique. Ses paroles finales énoncent une antériorité naturelle de Raiatea, une supériorité sur Tahiti qui était considérée comme une île subalterne, sans dieu ni chef sacré (les arii). Pour Bruno Saura, c’est un mythe "dur", jamais contesté.
"Mais qu’en est-il en réalité ? L’île de Raiatea sur laquelle se trouve le marae international Taputapuatea dominait-elle ses voisines ? Son rayonnement s’étendait-il au-delà des frontières polynésiennes ?", s’interroge Bruno Saura. Ce mythe a-t-il toujours existé ? En existe-t-il d’autres qui expliquent la naissance de Tahiti ?
Pour apporter des éléments de réponse, l’anthropologue a lu des écrits variés. Les références bibliographiques en fin d'ouvrage en témoignent. Il a passé de très longues heures à les parcourir, les intégrer, les synthétiser pour leur donner du sens ensemble. "Ce qui a été long, complexe et…merveilleux. Toutes les images sont belles, elles pourraient inspirer des créations d’artistes et plasticiens", affirme l'anthropologue.
Contenu des trois chapitres
Un poisson nommé Tahiti s’ouvre avec le décodage symbolique des composantes du mythe. Il y est notamment question du concept de Havai’i (la forme tahitienne de Hawaiki) qui existe ailleurs dans le Pacifique sous des termes proches : à Hawaii, aux Marquises, aux îles Cook. Dans les cosmogonies polynésiennes il s’agit de la terre-mère, la terre-matrice. Quand et pourquoi Raiatea est-elle devenue Havai’i, aux yeux de ses proches voisins mais aussi de ses cousins de Nouvelle-Zélande ou de Hawaii ?
L’auteur parle des modes de naissance des îles dans les traditions polynésiennes qui viennent souvent au monde en surgissant des profondeurs marines. Il s’attarde sur le poisson qui est tantôt proie, tantôt prédateur.
En deuxième partie, Bruno Saura revient sur les lectures passées du mythe avec les théories des ethnologues (Edward Smith Craighill Handy ou le Maori Peter Henry Buck, Te Rangi Hiroa) et reprend les exégètes
tahitiens du mythe : Vonnick Bodin, Jean-Marius et Duro Raapoto, ou encore John Mairai.
Enfin, la troisième partie de l'ouvrage tente de relativiser les lectures politiques du mythe qui "ne remettent jamais en question le fait que Tahiti serait issue de Raiatea-Havai'i ou aurait 'naturellement' été dominée par cette île".
Tout ce travail a été l'occasion de "découvertes" pour Bruna Saura et "de mises au point". Selon lui, le mythe du départ serait né de la fusion d'un ensemble de traditions ayant trait à la naissance et à la stabilisation des îles, auxquelles s'ajoute une tradition relative à une jeune fille et une anguille.
Il conclut en rappelant que "les habitants des îles Sous-le-vent, notamment ceux originaires de Borabora et Raiatea, tous ceux des îles du Vent, notamment de Tahiti, sont les héritiers d'une grande histoire".
"C’est un ouvrage magistral, un travail important et très long de l'anthropologue Bruno Saura", indique Christian Robert de la maison d’édition Au Vent des îles à propos du livre Un poisson nommé Tahiti, mythes et pouvoirs aux temps anciens polynésiens.
L’anthropologue, politologue de formation, est connu pour ses travaux sur la société tahitienne contemporaine, s'intéressant à des questions politiques, religieuses, identitaires, ethniques. Ce nouvel ouvrage emmène le lecteur dans le temps passé, les temps très anciens, les temps mythologiques. Il part d’un récit traditionnel : le mythe qui considère Tahiti comme un poisson venu de Raiatea.
Dans les temps reculés une énorme anguille avala une jeune fille et se mit à ébranler la terre de l’île de Raiatea, à une époque où celle-ci se nommait Havai’i. Un morceau s’en détacha, prenant le large, devenant le poisson Tahiti.
Ce mythe est connu et reconnu. Il a inspiré et inspire toujours des auteurs, des danseurs, des chorégraphes. Il est fondateur et politique. Ses paroles finales énoncent une antériorité naturelle de Raiatea, une supériorité sur Tahiti qui était considérée comme une île subalterne, sans dieu ni chef sacré (les arii). Pour Bruno Saura, c’est un mythe "dur", jamais contesté.
"Mais qu’en est-il en réalité ? L’île de Raiatea sur laquelle se trouve le marae international Taputapuatea dominait-elle ses voisines ? Son rayonnement s’étendait-il au-delà des frontières polynésiennes ?", s’interroge Bruno Saura. Ce mythe a-t-il toujours existé ? En existe-t-il d’autres qui expliquent la naissance de Tahiti ?
Pour apporter des éléments de réponse, l’anthropologue a lu des écrits variés. Les références bibliographiques en fin d'ouvrage en témoignent. Il a passé de très longues heures à les parcourir, les intégrer, les synthétiser pour leur donner du sens ensemble. "Ce qui a été long, complexe et…merveilleux. Toutes les images sont belles, elles pourraient inspirer des créations d’artistes et plasticiens", affirme l'anthropologue.
Contenu des trois chapitres
Un poisson nommé Tahiti s’ouvre avec le décodage symbolique des composantes du mythe. Il y est notamment question du concept de Havai’i (la forme tahitienne de Hawaiki) qui existe ailleurs dans le Pacifique sous des termes proches : à Hawaii, aux Marquises, aux îles Cook. Dans les cosmogonies polynésiennes il s’agit de la terre-mère, la terre-matrice. Quand et pourquoi Raiatea est-elle devenue Havai’i, aux yeux de ses proches voisins mais aussi de ses cousins de Nouvelle-Zélande ou de Hawaii ?
L’auteur parle des modes de naissance des îles dans les traditions polynésiennes qui viennent souvent au monde en surgissant des profondeurs marines. Il s’attarde sur le poisson qui est tantôt proie, tantôt prédateur.
En deuxième partie, Bruno Saura revient sur les lectures passées du mythe avec les théories des ethnologues (Edward Smith Craighill Handy ou le Maori Peter Henry Buck, Te Rangi Hiroa) et reprend les exégètes
tahitiens du mythe : Vonnick Bodin, Jean-Marius et Duro Raapoto, ou encore John Mairai.
Enfin, la troisième partie de l'ouvrage tente de relativiser les lectures politiques du mythe qui "ne remettent jamais en question le fait que Tahiti serait issue de Raiatea-Havai'i ou aurait 'naturellement' été dominée par cette île".
Tout ce travail a été l'occasion de "découvertes" pour Bruna Saura et "de mises au point". Selon lui, le mythe du départ serait né de la fusion d'un ensemble de traditions ayant trait à la naissance et à la stabilisation des îles, auxquelles s'ajoute une tradition relative à une jeune fille et une anguille.
Il conclut en rappelant que "les habitants des îles Sous-le-vent, notamment ceux originaires de Borabora et Raiatea, tous ceux des îles du Vent, notamment de Tahiti, sont les héritiers d'une grande histoire".
Rendez-vous
Samedi 9 novembre à Odyssey de 9 heures à midi.
Samedi 16 novembre pendant le salon du livre : présentation de l’ouvrage de 13h30 à 13h50 et dédicaces de 14 à 16 heures au stand Au Vent des îles.
Samedi 9 novembre à Odyssey de 9 heures à midi.
Samedi 16 novembre pendant le salon du livre : présentation de l’ouvrage de 13h30 à 13h50 et dédicaces de 14 à 16 heures au stand Au Vent des îles.