Paris, France | AFP | jeudi 14/11/2019 - Un bébé qui tousse, respire mal et dont la poitrine siffle: la bronchiolite est la hantise des jeunes parents. Pour mieux la traiter, de nouvelles directives officielles sortent jeudi et ne recommandent pas la kiné respiratoire, pourtant largement pratiquée.
Il faut "sortir de l'équation bronchiolite = kiné", explique le pédiatre Christophe Marguet, qui a participé à la rédaction de ces nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).
La bronchiolite est une maladie respiratoire fréquente, qui touche 30% des bébés de moins de 2 ans chaque hiver, soit 480.000 cas par an selon les estimations officielles. Causée par un virus, elle est très contagieuse.
Principaux symptômes: une toux et des difficultés de respiration, qui devient rapide et sifflante.
Si cette maladie est le plus souvent bénigne, "elle est extrêmement angoissante pour les parents", relève la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec.
"Sa phase aiguë dure en moyenne 10 jours, dont les deux premiers nécessitent une attention accrue", selon la HAS.
Aujourd'hui, la bronchiolite est très souvent prise en charge via des séances de kinésithérapie respiratoire. Des manipulations souvent impressionnantes, censées aider le bébé à mieux respirer en évacuant les sécrétions qui le gênent.
Les nouvelles directives, qui concernent uniquement les bébés de moins de 12 mois, ne recommandent pas la kiné respiratoire. Raison invoquée: les études n'ont pas apporté de preuve scientifique de son efficacité contre la bronchiolite.
La kiné ne figurait pas non plus dans les précédentes recommandations, qui dataient de 2000. Ce qui ne l'a pas empêchée d'être massivement prescrite.
"On est dans des habitudes", juge le Pr Pierre-Louis Druais, de la HAS.
"Nous sommes le seul pays avec la Belgique où la kiné est faite de façon large dans les cas de bronchiolite", renchérit la professeure Le Guludec, selon qui il y a toutefois "des cas particuliers où cela peut être utile, par exemple chez des enfants handicapés".
Le débat sur la kiné respiratoire n'est pas nouveau. En 2012, la revue Prescrire avait jugé qu'elle n'était pas efficace contre la bronchiolite, ce qui avait provoqué les protestations des kinés.
Jeudi, les syndicats et le Conseil de l'ordre de cette profession ont appelé à ne pas "mal interpréter" les recommandations de la HAS.
"A aucun moment la HAS ne dit qu'il ne faut pas consulter de kinésithérapeute en cas de bronchiolite", ont fait valoir ces huit structures dans un communiqué commun.
"La prise en charge par le kinésithérapeute va bien plus loin que le simple drainage bronchique. Le kinésithérapeute ausculte, évalue et réoriente le bébé vers les urgences ou le médecin traitant au besoin", ont-elles poursuivi.
De fait, les recommandations "ne veulent pas dire qu'on diminue le rôle des kinés", veut rassurer Mme Le Guludec.
Selon elle, même si la kiné respiratoire n'est pas recommandée, le rôle de ces professionnels de santé peut évoluer vers "la surveillance, le suivi" des enfants touchés, via notamment les Réseaux bronchiolites, mis en place en période d'épidémie.
Par ailleurs, le traitement médicamenteux n'est pas non plus recommandé, qu'il s'agisse des bronchodilatateurs comme la Ventoline, des corticoïdes ou des antibiotiques (réservés aux "cas rares de surinfection bactérienne").
La principale nouveauté des recommandations est de classer les cas selon trois niveaux de gravité, pour que les médecins puissent mieux orienter les petits patients.
Les formes légères ne nécessitent pas d'hospitalisation, les formes modérées peuvent y aboutir au cas par cas et les formes graves sont dirigées d'emblée vers l'hôpital.
Actuellement, 2 à 3% des nourrissons de moins d'un an sont hospitalisés pour une bronchiolite chaque année, estime l'agence sanitaire Santé publique France.
De manière générale, les nouvelles recommandations basent la prise en charge sur "le lavage de nez régulier et la surveillance des signes d'aggravation".
Le lavage de nez est nécessaire pour que les bébés respirent car ils sont incapables de se moucher tout seuls. Pour évacuer la morve, il faut vider une dosette de sérum physiologique dans la narine du nourrisson couché sur le côté.
Facile à dire mais pas forcément à faire sur un bébé qui pleure et se débat, comme l'ont expérimenté les jeunes parents.
Ce geste "les angoisse: il y a une technique, et il est important que les professionnels de santé la leur apprennent", souligne le Pr Druais, selon qui les kinés ont leur rôle à jouer dans cette formation.
Il faut "sortir de l'équation bronchiolite = kiné", explique le pédiatre Christophe Marguet, qui a participé à la rédaction de ces nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).
La bronchiolite est une maladie respiratoire fréquente, qui touche 30% des bébés de moins de 2 ans chaque hiver, soit 480.000 cas par an selon les estimations officielles. Causée par un virus, elle est très contagieuse.
Principaux symptômes: une toux et des difficultés de respiration, qui devient rapide et sifflante.
Si cette maladie est le plus souvent bénigne, "elle est extrêmement angoissante pour les parents", relève la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec.
"Sa phase aiguë dure en moyenne 10 jours, dont les deux premiers nécessitent une attention accrue", selon la HAS.
Aujourd'hui, la bronchiolite est très souvent prise en charge via des séances de kinésithérapie respiratoire. Des manipulations souvent impressionnantes, censées aider le bébé à mieux respirer en évacuant les sécrétions qui le gênent.
Les nouvelles directives, qui concernent uniquement les bébés de moins de 12 mois, ne recommandent pas la kiné respiratoire. Raison invoquée: les études n'ont pas apporté de preuve scientifique de son efficacité contre la bronchiolite.
La kiné ne figurait pas non plus dans les précédentes recommandations, qui dataient de 2000. Ce qui ne l'a pas empêchée d'être massivement prescrite.
"On est dans des habitudes", juge le Pr Pierre-Louis Druais, de la HAS.
"Nous sommes le seul pays avec la Belgique où la kiné est faite de façon large dans les cas de bronchiolite", renchérit la professeure Le Guludec, selon qui il y a toutefois "des cas particuliers où cela peut être utile, par exemple chez des enfants handicapés".
- Lavage de nez -
Le débat sur la kiné respiratoire n'est pas nouveau. En 2012, la revue Prescrire avait jugé qu'elle n'était pas efficace contre la bronchiolite, ce qui avait provoqué les protestations des kinés.
Jeudi, les syndicats et le Conseil de l'ordre de cette profession ont appelé à ne pas "mal interpréter" les recommandations de la HAS.
"A aucun moment la HAS ne dit qu'il ne faut pas consulter de kinésithérapeute en cas de bronchiolite", ont fait valoir ces huit structures dans un communiqué commun.
"La prise en charge par le kinésithérapeute va bien plus loin que le simple drainage bronchique. Le kinésithérapeute ausculte, évalue et réoriente le bébé vers les urgences ou le médecin traitant au besoin", ont-elles poursuivi.
De fait, les recommandations "ne veulent pas dire qu'on diminue le rôle des kinés", veut rassurer Mme Le Guludec.
Selon elle, même si la kiné respiratoire n'est pas recommandée, le rôle de ces professionnels de santé peut évoluer vers "la surveillance, le suivi" des enfants touchés, via notamment les Réseaux bronchiolites, mis en place en période d'épidémie.
Par ailleurs, le traitement médicamenteux n'est pas non plus recommandé, qu'il s'agisse des bronchodilatateurs comme la Ventoline, des corticoïdes ou des antibiotiques (réservés aux "cas rares de surinfection bactérienne").
La principale nouveauté des recommandations est de classer les cas selon trois niveaux de gravité, pour que les médecins puissent mieux orienter les petits patients.
Les formes légères ne nécessitent pas d'hospitalisation, les formes modérées peuvent y aboutir au cas par cas et les formes graves sont dirigées d'emblée vers l'hôpital.
Actuellement, 2 à 3% des nourrissons de moins d'un an sont hospitalisés pour une bronchiolite chaque année, estime l'agence sanitaire Santé publique France.
De manière générale, les nouvelles recommandations basent la prise en charge sur "le lavage de nez régulier et la surveillance des signes d'aggravation".
Le lavage de nez est nécessaire pour que les bébés respirent car ils sont incapables de se moucher tout seuls. Pour évacuer la morve, il faut vider une dosette de sérum physiologique dans la narine du nourrisson couché sur le côté.
Facile à dire mais pas forcément à faire sur un bébé qui pleure et se débat, comme l'ont expérimenté les jeunes parents.
Ce geste "les angoisse: il y a une technique, et il est important que les professionnels de santé la leur apprennent", souligne le Pr Druais, selon qui les kinés ont leur rôle à jouer dans cette formation.