Paris, France | AFP | vendredi 20/05/2022 - Ancienne travailleuse sociale et élue locale socialiste, Brigitte Bourguignon, 63 ans, hérite un poste très exposé, la Santé, une promotion pour cette femme discrète qui a fait ses armes depuis deux ans comme ministre déléguée à l'Autonomie des personnes âgées.
Longtemps soutien de la "jambe gauche" de la majorité lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, cette élue d'origine modeste a dû gérer les répercussions de la crise du Covid-19 dans les maisons de retraite, puis le séisme provoqué en janvier par les révélations du livre "Les Fossoyeurs" sur les dérives du géant des Ehpad Orpea.
A son bilan ne figure cependant pas la loi sur le "grand âge" que le président Macron avait promise dès 2018. Censée réformer de fond en comble un secteur exsangue - qui peine à recruter, aussi bien dans les maisons de retraite que dans l'aide à domicile, alors même qu'il va devoir faire face à un choc démographique majeur -, cette loi a été sans cesse repoussée, puis finalement abandonnée.
Elue locale PS dans le Pas-de-Calais, elle se rallie en mai 2017 à En Marche et conserve sa circonscription face au FN, devenu Rassemblement national. En mai 2021, après la démission de son suppléant, elle est réélue avec 62% des voix lors d'une législative partielle contre le RN.
Avant d'entrer pour la première fois au gouvernement en 2020, Brigitte Bourguignon avait présidé la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. La députée du Pas-de-Calais s'était illustrée à la tête de la commission d'enquête sur le Covid-19, dont elle ne voulait faire "ni un tribunal ni un feuilleton télévisé" - une gestion saluée même par les oppositions et tranchant avec la commission d'enquête sur l'affaire Benalla deux ans plus tôt.
Appel au "peuple de gauche
Assez rapidement au début de la législature, elle avait demandé à la majorité de s'appuyer davantage sur sa "jambe" gauche, non sans irriter dans son camp. Elle avait lancé un "cercle de réflexion" autour du "progrès social" au sein du groupe LREM, composé d'une trentaine de députés, dont plusieurs anciens socialistes.
"Le progrès social et les valeurs humanistes ont toujours été la boussole de mon action sur le terrain", a plaidé sur Twitter Mme Bourguignon, trois jours avant sa promotion gouvernementale.
Née à Boulogne-sur-Mer dans une famille ouvrière avec un père chaudronnier, Brigitte Bourguignon, "pas bardée de diplômes" selon sa formule, a d'abord travaillé au centre communal d'action sociale de la ville.
"Résiliente et battante", selon un proche, elle surmonte le décès brutal de son mari en 1995, alors qu'elle est jeune mère de trois enfants.
Elle crée dans le Boulonnais trois structures d'insertion sociale, dont "Les paniers de la mer" en 2002, ensuite déclinées au niveau national: des personnes en voie d'insertion récupèrent le poisson invendu des criées pour le transformer et le livrer aux banques alimentaires.
Adhérente au Parti socialiste à partir de 1989, elle était devenue en 2001 adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. En 2008, cette adepte de course à pied était nommée secrétaire nationale du PS au Sport.
Succédant en 2012 à Jack Lang dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, elle est membre de la commission spéciale pour la loi Macron trois ans après, et apprécie alors chez le futur président "la démarche de pragmatisme" et l'idée "de prendre le meilleur de la gauche et de la droite".
Début mai, Mme Bourguignon a signé dans L'Opinion, aux côtés notamment d'Agnès Pannier-Runacher et Emmanuelle Wargon, un appel au "peuple de gauche" pour qu'il rejoigne la majorité présidentielle, afin d'y faire vivre une ligne "sociale-démocrate et pro-européenne".
En juin, la nouvelle ministre de la Santé sera à nouveau candidate aux législatives dans sa circonscription, la 6e du Pas-de-Calais.
Longtemps soutien de la "jambe gauche" de la majorité lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, cette élue d'origine modeste a dû gérer les répercussions de la crise du Covid-19 dans les maisons de retraite, puis le séisme provoqué en janvier par les révélations du livre "Les Fossoyeurs" sur les dérives du géant des Ehpad Orpea.
A son bilan ne figure cependant pas la loi sur le "grand âge" que le président Macron avait promise dès 2018. Censée réformer de fond en comble un secteur exsangue - qui peine à recruter, aussi bien dans les maisons de retraite que dans l'aide à domicile, alors même qu'il va devoir faire face à un choc démographique majeur -, cette loi a été sans cesse repoussée, puis finalement abandonnée.
Elue locale PS dans le Pas-de-Calais, elle se rallie en mai 2017 à En Marche et conserve sa circonscription face au FN, devenu Rassemblement national. En mai 2021, après la démission de son suppléant, elle est réélue avec 62% des voix lors d'une législative partielle contre le RN.
Avant d'entrer pour la première fois au gouvernement en 2020, Brigitte Bourguignon avait présidé la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. La députée du Pas-de-Calais s'était illustrée à la tête de la commission d'enquête sur le Covid-19, dont elle ne voulait faire "ni un tribunal ni un feuilleton télévisé" - une gestion saluée même par les oppositions et tranchant avec la commission d'enquête sur l'affaire Benalla deux ans plus tôt.
Appel au "peuple de gauche
Assez rapidement au début de la législature, elle avait demandé à la majorité de s'appuyer davantage sur sa "jambe" gauche, non sans irriter dans son camp. Elle avait lancé un "cercle de réflexion" autour du "progrès social" au sein du groupe LREM, composé d'une trentaine de députés, dont plusieurs anciens socialistes.
"Le progrès social et les valeurs humanistes ont toujours été la boussole de mon action sur le terrain", a plaidé sur Twitter Mme Bourguignon, trois jours avant sa promotion gouvernementale.
Née à Boulogne-sur-Mer dans une famille ouvrière avec un père chaudronnier, Brigitte Bourguignon, "pas bardée de diplômes" selon sa formule, a d'abord travaillé au centre communal d'action sociale de la ville.
"Résiliente et battante", selon un proche, elle surmonte le décès brutal de son mari en 1995, alors qu'elle est jeune mère de trois enfants.
Elle crée dans le Boulonnais trois structures d'insertion sociale, dont "Les paniers de la mer" en 2002, ensuite déclinées au niveau national: des personnes en voie d'insertion récupèrent le poisson invendu des criées pour le transformer et le livrer aux banques alimentaires.
Adhérente au Parti socialiste à partir de 1989, elle était devenue en 2001 adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. En 2008, cette adepte de course à pied était nommée secrétaire nationale du PS au Sport.
Succédant en 2012 à Jack Lang dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, elle est membre de la commission spéciale pour la loi Macron trois ans après, et apprécie alors chez le futur président "la démarche de pragmatisme" et l'idée "de prendre le meilleur de la gauche et de la droite".
Début mai, Mme Bourguignon a signé dans L'Opinion, aux côtés notamment d'Agnès Pannier-Runacher et Emmanuelle Wargon, un appel au "peuple de gauche" pour qu'il rejoigne la majorité présidentielle, afin d'y faire vivre une ligne "sociale-démocrate et pro-européenne".
En juin, la nouvelle ministre de la Santé sera à nouveau candidate aux législatives dans sa circonscription, la 6e du Pas-de-Calais.