Londres, Royaume-Uni | AFP | jeudi 08/06/2017 - Brexit et sûreté nationale étaient au coeur des préoccupations des électeurs britanniques jeudi lors de législatives déterminantes en vue des négociations sur la sortie de l'UE, organisées sous haute sécurité en raison de la menace terroriste.
S'ils restent donnés favoris par les sondeurs, les conservateurs de la Première ministre Theresa May, 60 ans, ont vu fondre de moitié au moins, selon les sondages, l'écart de plus de 20 points qui les séparait des travaillistes de Jeremy Corbyn, 68 ans, à l'annonce en avril de la tenue du scrutin.
A Londres, Birmingham, Manchester, Liverpool ou Glasgow, les bureaux de vote fermeront à 22h00 (21h00 GMT), dans un pays ébranlé par trois attentats revendiqués par le groupe Etat islamique qui ont fait 35 morts en moins de trois mois, le dernier étant survenu samedi soir en plein coeur de Londres (8 morts).
Conséquence: des mesures de sécurité ont été prévues dans la capitale pour permettre un déploiement rapide des forces de police.
"J'ai fait mon choix sur ces deux questions: avoir un bon accord sur le Brexit, et la sécurité", a déclaré à l'AFP Angus Ditmas, 25 ans, dans un bureau de vote du nord de Londres.
"Je suis encore indécis à ce stade", confiait à l'AFP Collin Goodhew, un designer de 60 ans sur le point de glisser son bulletin dans l'urne d'un bureau de vote de Maidenhead (ouest de Londres) où Theresa May est candidate. "Evidemment, le terrorisme, l'économie, les écoles, les hôpitaux, tout compte", détaille-t-il.
Dans tout le pays, le vote se déroulait parfois dans des lieux insolites. Près d'Oxford (centre), un bureau a été installé dans une laverie automatique, où l'urne posée sur une table en formica côtoyait une longue rangée de machines à laver. A Brighton (sud), les électeurs votaient dans un moulin à vent du XIXe siècle.
Il faudra attendre la fermeture des bureaux pour que soit autorisée la publication de sondages de sortie des urnes et de projections. Le résultat final est attendu vendredi à l'aube.
Le scrutin, auquel 47 millions de Britanniques sont appelés à participer, a été déclenché trois ans avant le terme de la législature par Theresa May, qui espère obtenir une majorité renforcée pour négocier le Brexit avec les 27.
Un dernier sondage YouGov-Times réalisé du 5 au 7 juin auprès de 2.130 personnes donnait les conservateurs à 42% devant les travaillistes à 35%.
L'impact des attentats sur le scrutin est difficile à évaluer. Si les conservateurs sont, selon les analystes, jugés "plus solides" sur les questions de sécurité, ils sont critiqués pour n'avoir pas pu empêcher ces attaques et avoir supprimé 20.000 postes de policiers depuis 2010.
"On ne veut pas que ces attaques influencent ce qu'on pense", assurait Javed, 23 ans, dans un bureau de vote de Barking (est de Londres), d'où provenaient des auteurs de l'attentat de samedi. "De toute manière, il y aura des menaces quel que soit (le vainqueur)".
"Ca n'est pas entré en compte dans mon vote pour être honnête", renchérissait Tania, 26 ans.
L'enjeu du scrutin dépasse largement les frontières du pays, alors que l'Union européenne veut débuter au plus vite les négociations sur le Brexit.
"Donnez-moi un mandat clair pour négocier le meilleur accord possible", a demandé Theresa May aux électeurs, espérant porter sa courte majorité de 17 sièges à une cinquantaine pour avoir les coudées franches afin de négocier un Brexit "dur".
Jeremy Corbyn, un vétéran de l'aile gauche du Labour, veut, lui, adopter un ton plus conciliant avec Bruxelles et garder un accès au marché unique européen.
Si le Brexit est à l'origine du scrutin, il a été paradoxalement quasi absent des débats, au grand dam des électeurs.
"Nous ne savons pas vraiment ce qu'ils vont faire à propos du Brexit", regrettait dans un bureau de vote londonien Joe Kerney, 53 ans.
Seuls les centristes du parti Libéral-démocrate et les nationalistes écossais du SNP ont placé la question européenne au centre de leur campagne.
Sur le plan national, la campagne, nerveuse, ultra-courte et bouleversée par les attentats, s'est jouée d'abord sur des thèmes de proximité comme la défense du système de santé public NHS, qui favorisent traditionnellement les travaillistes de Jeremy Corbyn.
A l'aise sur ce terrain, celui-ci a étonné jusqu'au sein de son propre parti, dont 80% des députés avaient tenté de le renverser.
Theresa May, en revanche, a peiné à enthousiasmer ses partisans, et a été fragilisée par des revirements notamment sur les aides sociales aux personnes âgées.
Tim Bale, professeur à l'université Queen Mary de Londres, continue cependant à miser "sur une confortable victoire des Tories". Grâce notamment à l'apport de voix du parti europhobe Ukip, en état de décomposition depuis le retrait de son ex-leader Nigel Farage.
Au milieu de cette élection aux lourds enjeux, les Britanniques ne perdaient pas leur flegme légendaire et inondaient les réseaux sociaux de photos de chiens - caniches, berges allemands et autres labradors - devant des bureaux de vote, avec le mot clef "#dogsatpollingstations".
S'ils restent donnés favoris par les sondeurs, les conservateurs de la Première ministre Theresa May, 60 ans, ont vu fondre de moitié au moins, selon les sondages, l'écart de plus de 20 points qui les séparait des travaillistes de Jeremy Corbyn, 68 ans, à l'annonce en avril de la tenue du scrutin.
A Londres, Birmingham, Manchester, Liverpool ou Glasgow, les bureaux de vote fermeront à 22h00 (21h00 GMT), dans un pays ébranlé par trois attentats revendiqués par le groupe Etat islamique qui ont fait 35 morts en moins de trois mois, le dernier étant survenu samedi soir en plein coeur de Londres (8 morts).
Conséquence: des mesures de sécurité ont été prévues dans la capitale pour permettre un déploiement rapide des forces de police.
"J'ai fait mon choix sur ces deux questions: avoir un bon accord sur le Brexit, et la sécurité", a déclaré à l'AFP Angus Ditmas, 25 ans, dans un bureau de vote du nord de Londres.
"Je suis encore indécis à ce stade", confiait à l'AFP Collin Goodhew, un designer de 60 ans sur le point de glisser son bulletin dans l'urne d'un bureau de vote de Maidenhead (ouest de Londres) où Theresa May est candidate. "Evidemment, le terrorisme, l'économie, les écoles, les hôpitaux, tout compte", détaille-t-il.
- Pas 'influencé' par les attaques -
Dans tout le pays, le vote se déroulait parfois dans des lieux insolites. Près d'Oxford (centre), un bureau a été installé dans une laverie automatique, où l'urne posée sur une table en formica côtoyait une longue rangée de machines à laver. A Brighton (sud), les électeurs votaient dans un moulin à vent du XIXe siècle.
Il faudra attendre la fermeture des bureaux pour que soit autorisée la publication de sondages de sortie des urnes et de projections. Le résultat final est attendu vendredi à l'aube.
Le scrutin, auquel 47 millions de Britanniques sont appelés à participer, a été déclenché trois ans avant le terme de la législature par Theresa May, qui espère obtenir une majorité renforcée pour négocier le Brexit avec les 27.
Un dernier sondage YouGov-Times réalisé du 5 au 7 juin auprès de 2.130 personnes donnait les conservateurs à 42% devant les travaillistes à 35%.
L'impact des attentats sur le scrutin est difficile à évaluer. Si les conservateurs sont, selon les analystes, jugés "plus solides" sur les questions de sécurité, ils sont critiqués pour n'avoir pas pu empêcher ces attaques et avoir supprimé 20.000 postes de policiers depuis 2010.
"On ne veut pas que ces attaques influencent ce qu'on pense", assurait Javed, 23 ans, dans un bureau de vote de Barking (est de Londres), d'où provenaient des auteurs de l'attentat de samedi. "De toute manière, il y aura des menaces quel que soit (le vainqueur)".
"Ca n'est pas entré en compte dans mon vote pour être honnête", renchérissait Tania, 26 ans.
L'enjeu du scrutin dépasse largement les frontières du pays, alors que l'Union européenne veut débuter au plus vite les négociations sur le Brexit.
"Donnez-moi un mandat clair pour négocier le meilleur accord possible", a demandé Theresa May aux électeurs, espérant porter sa courte majorité de 17 sièges à une cinquantaine pour avoir les coudées franches afin de négocier un Brexit "dur".
Jeremy Corbyn, un vétéran de l'aile gauche du Labour, veut, lui, adopter un ton plus conciliant avec Bruxelles et garder un accès au marché unique européen.
- "Confortable" victoire des Tories ? -
Si le Brexit est à l'origine du scrutin, il a été paradoxalement quasi absent des débats, au grand dam des électeurs.
"Nous ne savons pas vraiment ce qu'ils vont faire à propos du Brexit", regrettait dans un bureau de vote londonien Joe Kerney, 53 ans.
Seuls les centristes du parti Libéral-démocrate et les nationalistes écossais du SNP ont placé la question européenne au centre de leur campagne.
Sur le plan national, la campagne, nerveuse, ultra-courte et bouleversée par les attentats, s'est jouée d'abord sur des thèmes de proximité comme la défense du système de santé public NHS, qui favorisent traditionnellement les travaillistes de Jeremy Corbyn.
A l'aise sur ce terrain, celui-ci a étonné jusqu'au sein de son propre parti, dont 80% des députés avaient tenté de le renverser.
Theresa May, en revanche, a peiné à enthousiasmer ses partisans, et a été fragilisée par des revirements notamment sur les aides sociales aux personnes âgées.
Tim Bale, professeur à l'université Queen Mary de Londres, continue cependant à miser "sur une confortable victoire des Tories". Grâce notamment à l'apport de voix du parti europhobe Ukip, en état de décomposition depuis le retrait de son ex-leader Nigel Farage.
Au milieu de cette élection aux lourds enjeux, les Britanniques ne perdaient pas leur flegme légendaire et inondaient les réseaux sociaux de photos de chiens - caniches, berges allemands et autres labradors - devant des bureaux de vote, avec le mot clef "#dogsatpollingstations".