Londres, Royaume-Uni | AFP | jeudi 30/03/2017 - Le Royaume-Uni a tenté jeudi de dégonfler une polémique sur sa future coopération en matière de sécurité avec l'Union européenne, au lendemain du déclenchement officiel de la procédure de divorce qui lance deux ans de négociations.
Dans sa lettre de rupture adressée mercredi au président du Conseil européen Donald Tusk, la Première ministre britannique Theresa May semble mettre dans la balance des négociations la poursuite de la coopération en matière de sécurité.
"Si nous quittons l'Union européenne sans un accord, par défaut nous serons soumis aux règles de l'Organisation mondiale du Commerce. En termes de sécurité, pas d'accord signifierait un affaiblissement de notre coopération dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme", écrit-elle.
Une menace voilée que Guy Verhofstadt, référent du Parlement européen pour les négociations du Brexit, n'a guère appréciée. "La sécurité de tous les citoyens est un sujet bien trop grave" pour faire l'objet de marchandage, a-t-il réagi.
Pour le quotidien britannique The Times, la déclaration de Mme May équivaut à une "menace (sur) le pacte sur le terrorisme de l'UE", tandis que le Sun titre: "Votre argent ou vos vies".
Jeudi, un porte-parole de Downing Street a expliqué que Mme May "a simplement émis des faits", stipulant que s'il n'y a pas d'accord tous les arrangements en cours, dans tous les domaines, "seront caducs", lors d'un point presse régulier.
Le ministre chargé du Brexit, David Davis a lui affirmé que ce "n'était pas une menace" mais un "argument pour obtenir un accord", sur la BBC.
La polémique survient alors que chaque camp se prépare à de complexes négociations pour défaire les liens tissés pendant 44 ans entre Londres et l'UE.
Après la chancelière allemande Angela Merkel mercredi, le président français François Hollande a déjà prévenu qu'il était hors de question de parler de future relation tant que les négociations de sortie ne seraient pas conclues. Mme May aimerait mener des négociations parallèles pour aller plus vite.
Mme Merkel retrouvait jeudi à La Valette Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, pour le congrès du Parti populaire européen (PPE) qui rassemble les partis conservateurs européens. L'occasion de faire un premier point entre Européens.
Puis vendredi, M. Tusk proposera des "orientations de négociations", qui traceront le cap à respecter aux yeux de l'UE pour aboutir à un accord de sortie. Elles seront soumises aux dirigeants des 27 pays européens lors d'un sommet le 29 avril.
Si Mme May et Bruxelles semblent prêts à trouver un accord rapide sur les droits des immigrés européens, la facture de sortie -- évaluée entre 55 et 60 milliards d'euros -- que Bruxelles compte présenter à Londres devrait constituer un gros point de friction.
"Il n'y a pas de demande formelle", a dit Mme May sur la BBC mercredi soir, ajoutant que son pays "respectera ses obligations".
Son ministre des Finances Philip Hammond a toutefois prévenu que Londres "ne reconnaît pas les montants parfois très importants qui ont circulé à Bruxelles".
Alors que Mme May dit vouloir un "accord ambitieux et audacieux", son intention de quitter le marché unique inquiète, en particulier le monde de la finance.
Le marché d'assurance du Lloyd's of London a en conséquence annoncé jeudi qu'il allait ouvrir une filiale à Bruxelles, augurant d'un certain nombres d'autres transferts de postes financiers vers le continent. Parmi les banques ayant fait état de leur plan, le britannique HSBC prévoit de déplacer un millier d'emplois à Paris et le suisse UBS envisage aussi de bouger un nombre similaire de personnes.
Sur le plan législatif, le gouvernement britannique a publié jeudi son livre blanc pour le projet de loi baptisé "Grande abrogation", visant à abolir le Code de la loi de 1972 qui a permis d'incorporer la législation européenne au droit britannique.
L'objectif est de convertir d'ici deux ans les quelque 19.000 lois européennes en vigueur en lois nationales, quitte à en conserver certaines jugées nécessaires et à modifier ou éliminer d'autres.
David Davis a déclaré devant les députés britanniques que cette "Grande abrogation" allait "mettre fin à la suprématie de la loi européenne" et qu'elle était nécessaire pour rendre "une sortie harmonieuse et ordonnée" de l'UE.
Dans sa lettre de rupture adressée mercredi au président du Conseil européen Donald Tusk, la Première ministre britannique Theresa May semble mettre dans la balance des négociations la poursuite de la coopération en matière de sécurité.
"Si nous quittons l'Union européenne sans un accord, par défaut nous serons soumis aux règles de l'Organisation mondiale du Commerce. En termes de sécurité, pas d'accord signifierait un affaiblissement de notre coopération dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme", écrit-elle.
Une menace voilée que Guy Verhofstadt, référent du Parlement européen pour les négociations du Brexit, n'a guère appréciée. "La sécurité de tous les citoyens est un sujet bien trop grave" pour faire l'objet de marchandage, a-t-il réagi.
Pour le quotidien britannique The Times, la déclaration de Mme May équivaut à une "menace (sur) le pacte sur le terrorisme de l'UE", tandis que le Sun titre: "Votre argent ou vos vies".
Jeudi, un porte-parole de Downing Street a expliqué que Mme May "a simplement émis des faits", stipulant que s'il n'y a pas d'accord tous les arrangements en cours, dans tous les domaines, "seront caducs", lors d'un point presse régulier.
Le ministre chargé du Brexit, David Davis a lui affirmé que ce "n'était pas une menace" mais un "argument pour obtenir un accord", sur la BBC.
- 'Orientations de négociations' -
La polémique survient alors que chaque camp se prépare à de complexes négociations pour défaire les liens tissés pendant 44 ans entre Londres et l'UE.
Après la chancelière allemande Angela Merkel mercredi, le président français François Hollande a déjà prévenu qu'il était hors de question de parler de future relation tant que les négociations de sortie ne seraient pas conclues. Mme May aimerait mener des négociations parallèles pour aller plus vite.
Mme Merkel retrouvait jeudi à La Valette Donald Tusk, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, pour le congrès du Parti populaire européen (PPE) qui rassemble les partis conservateurs européens. L'occasion de faire un premier point entre Européens.
Puis vendredi, M. Tusk proposera des "orientations de négociations", qui traceront le cap à respecter aux yeux de l'UE pour aboutir à un accord de sortie. Elles seront soumises aux dirigeants des 27 pays européens lors d'un sommet le 29 avril.
Si Mme May et Bruxelles semblent prêts à trouver un accord rapide sur les droits des immigrés européens, la facture de sortie -- évaluée entre 55 et 60 milliards d'euros -- que Bruxelles compte présenter à Londres devrait constituer un gros point de friction.
"Il n'y a pas de demande formelle", a dit Mme May sur la BBC mercredi soir, ajoutant que son pays "respectera ses obligations".
Son ministre des Finances Philip Hammond a toutefois prévenu que Londres "ne reconnaît pas les montants parfois très importants qui ont circulé à Bruxelles".
- 'Grande abrogation' -
Alors que Mme May dit vouloir un "accord ambitieux et audacieux", son intention de quitter le marché unique inquiète, en particulier le monde de la finance.
Le marché d'assurance du Lloyd's of London a en conséquence annoncé jeudi qu'il allait ouvrir une filiale à Bruxelles, augurant d'un certain nombres d'autres transferts de postes financiers vers le continent. Parmi les banques ayant fait état de leur plan, le britannique HSBC prévoit de déplacer un millier d'emplois à Paris et le suisse UBS envisage aussi de bouger un nombre similaire de personnes.
Sur le plan législatif, le gouvernement britannique a publié jeudi son livre blanc pour le projet de loi baptisé "Grande abrogation", visant à abolir le Code de la loi de 1972 qui a permis d'incorporer la législation européenne au droit britannique.
L'objectif est de convertir d'ici deux ans les quelque 19.000 lois européennes en vigueur en lois nationales, quitte à en conserver certaines jugées nécessaires et à modifier ou éliminer d'autres.
David Davis a déclaré devant les députés britanniques que cette "Grande abrogation" allait "mettre fin à la suprématie de la loi européenne" et qu'elle était nécessaire pour rendre "une sortie harmonieuse et ordonnée" de l'UE.