Bruxelles, Belgique | AFP | lundi 19/06/2017 - Le Royaume-Uni et l'Union européenne ont donné lundi le coup d'envoi officiel des négociations du Brexit à Bruxelles, se promettant d'être "constructifs" lors de ces tractations historiques que le gouvernement britannique aborde en situation de fragilité.
Un an après le séisme du référendum qui a scellé le retrait britannique, les deux parties disposent de moins de deux ans pour organiser ce divorce inédit, aux implications aussi bien économiques que géopolitiques, après plus de 40 années d'une adhésion tumultueuse.
Longue poignée de main pour les photographes, quelques sourires, deux brèves allocutions devant la presse: le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a accueilli le ministre britannique du Brexit David Davis à 11H00 (09H00 GMT), au siège de la Commission européenne à Bruxelles.
"Notre objectif est clair: nous devons d'abord nous attaquer aux incertitudes créées par le Brexit", a déclaré M. Barnier, en anglais, appelant à une "discussion constructive". "J'espère qu'aujourd'hui nous pourrons identifier des priorités et un calendrier", a ajouté le Français.
"Nous commençons cette négociation sur un ton positif et constructif", lui a fait écho M. Davis, qui s'est dit "déterminé à bâtir un partenariat fort et spécial" avec l'UE, avant que les deux hommes ne se réunissent avec leurs délégations dans une pièce du 7e étage de la Commission.
Selon M. Barnier, les négociations devront être bouclées autour d'octobre 2018, pour laisser le temps ensuite aux Parlements européen et britannique de ratifier l'accord du retrait, prévu pour fin mars 2019.
"J'aimerais que l'on ait un bon accord qui soit dans l'intérêt des deux parties", a plaidé de son côté à Berlin la chancelière allemande Angela Merkel. Les 27 "formuleront leurs intérêts très clairement et, espérons-le, ensemble", a ajouté Mme Merkel.
Emblématique figure du Brexit, le ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson a affiché le même optimisme que M. Davis. "Bien entendu, il y aura beaucoup de discussions sur la nature de l'accord que l'on va faire (...) et des discussions sur l'argent", mais "je pense que l'ensemble du processus mènera à une issue heureuse" pour "les deux parties".
M. Johnson s'est projeté aussi dans ce "nouveau partenariat profond et spécial" que Londres dit vouloir construire avec Bruxelles.
Toutefois, la réunion de lundi à Bruxelles ne devrait pas aborder ces lointaines perspectives.
Elle sera d'abord consacrée à l'organisation pratique des complexes négociations en vue d'un "retrait en bon ordre" du Royaume-Uni après plus de 40 ans d'une adhésion tumultueuse à l'UE.
Également au menu, les trois dossiers que les 27 pays restant dans l'UE ont définis comme prioritaires: le sort des expatriés européens au Royaume-Uni et des Britanniques dans l'UE, l'avenir de la frontière irlandaise et le "règlement financier" des engagements de Londres envers l'Union, évalué jusqu'à 100 milliards d'euros.
Les Britanniques voulaient discuter dès le départ de leur "relation future" avec l'UE, notamment sur le plan commercial. Mais ils semblent avoir accepté le tempo des Européens, qui n'accepteront de parler de l'avenir que quand des "progrès suffisants" auront été enregistrés sur leurs trois priorités.
Le gouvernement britannique n'aborde pas ces négociations dans les meilleures circonstances. Désignée en juillet 2016 par le Parti conservateur pour remplacer l'initiateur du référendum David Cameron, la Première ministre Theresa May est très fragilisée.
Elle a perdu sa majorité absolue au Parlement après des législatives anticipées le 8 juin, qu'elle avait elle-même voulues pour renforcer son assise lors des négociations du Brexit. Et elle est critiquée pour sa gestion d'un incendie meurtrier dans une tour, baptisée Grenfell, à Londres.
Après avoir subi trois attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), le pays a connu une nouvelle attaque dans la nuit de dimanche à lundi, quand un homme à bord d'une camionnette a foncé dans la foule près de la mosquée de Finsbury Park à Londres.
"Il y a une énorme insécurité chez les Européens qui se demandent combien de temps elle va tenir", confie un diplomate européen de haut rang à propos de Mme May, considérant qu'un interlocuteur affaibli ne peut que nuire aux négociations.
Mme May, qui a plusieurs fois dit préférer "aucun accord plutôt qu'un mauvais accord" avec l'Union européenne, aura l'occasion de préciser ses plans devant les 27, lors d'un sommet européen prévu jeudi et vendredi à Bruxelles.
Les Européens ont eu vent d'une "offre généreuse" qu'elle s'apprêtait à leur faire sur le sort des plus de trois millions de ressortissants européens installés au Royaume-Uni. Mais ils lui ont conseillé de reporter son initiative, selon un haut responsable européen.
"Beaucoup craignent que ce qu'elle présente comme une +offre généreuse+ ne soit pas vu comme très généreuse, ce qui pourrait créer une très mauvaise atmosphère", argue-t-il.
Un an après le séisme du référendum qui a scellé le retrait britannique, les deux parties disposent de moins de deux ans pour organiser ce divorce inédit, aux implications aussi bien économiques que géopolitiques, après plus de 40 années d'une adhésion tumultueuse.
Longue poignée de main pour les photographes, quelques sourires, deux brèves allocutions devant la presse: le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a accueilli le ministre britannique du Brexit David Davis à 11H00 (09H00 GMT), au siège de la Commission européenne à Bruxelles.
"Notre objectif est clair: nous devons d'abord nous attaquer aux incertitudes créées par le Brexit", a déclaré M. Barnier, en anglais, appelant à une "discussion constructive". "J'espère qu'aujourd'hui nous pourrons identifier des priorités et un calendrier", a ajouté le Français.
"Nous commençons cette négociation sur un ton positif et constructif", lui a fait écho M. Davis, qui s'est dit "déterminé à bâtir un partenariat fort et spécial" avec l'UE, avant que les deux hommes ne se réunissent avec leurs délégations dans une pièce du 7e étage de la Commission.
- 'Issue heureuse' -
Selon M. Barnier, les négociations devront être bouclées autour d'octobre 2018, pour laisser le temps ensuite aux Parlements européen et britannique de ratifier l'accord du retrait, prévu pour fin mars 2019.
"J'aimerais que l'on ait un bon accord qui soit dans l'intérêt des deux parties", a plaidé de son côté à Berlin la chancelière allemande Angela Merkel. Les 27 "formuleront leurs intérêts très clairement et, espérons-le, ensemble", a ajouté Mme Merkel.
Emblématique figure du Brexit, le ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson a affiché le même optimisme que M. Davis. "Bien entendu, il y aura beaucoup de discussions sur la nature de l'accord que l'on va faire (...) et des discussions sur l'argent", mais "je pense que l'ensemble du processus mènera à une issue heureuse" pour "les deux parties".
M. Johnson s'est projeté aussi dans ce "nouveau partenariat profond et spécial" que Londres dit vouloir construire avec Bruxelles.
Toutefois, la réunion de lundi à Bruxelles ne devrait pas aborder ces lointaines perspectives.
Elle sera d'abord consacrée à l'organisation pratique des complexes négociations en vue d'un "retrait en bon ordre" du Royaume-Uni après plus de 40 ans d'une adhésion tumultueuse à l'UE.
Également au menu, les trois dossiers que les 27 pays restant dans l'UE ont définis comme prioritaires: le sort des expatriés européens au Royaume-Uni et des Britanniques dans l'UE, l'avenir de la frontière irlandaise et le "règlement financier" des engagements de Londres envers l'Union, évalué jusqu'à 100 milliards d'euros.
Les Britanniques voulaient discuter dès le départ de leur "relation future" avec l'UE, notamment sur le plan commercial. Mais ils semblent avoir accepté le tempo des Européens, qui n'accepteront de parler de l'avenir que quand des "progrès suffisants" auront été enregistrés sur leurs trois priorités.
- 'Enorme insécurité' -
Le gouvernement britannique n'aborde pas ces négociations dans les meilleures circonstances. Désignée en juillet 2016 par le Parti conservateur pour remplacer l'initiateur du référendum David Cameron, la Première ministre Theresa May est très fragilisée.
Elle a perdu sa majorité absolue au Parlement après des législatives anticipées le 8 juin, qu'elle avait elle-même voulues pour renforcer son assise lors des négociations du Brexit. Et elle est critiquée pour sa gestion d'un incendie meurtrier dans une tour, baptisée Grenfell, à Londres.
Après avoir subi trois attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), le pays a connu une nouvelle attaque dans la nuit de dimanche à lundi, quand un homme à bord d'une camionnette a foncé dans la foule près de la mosquée de Finsbury Park à Londres.
"Il y a une énorme insécurité chez les Européens qui se demandent combien de temps elle va tenir", confie un diplomate européen de haut rang à propos de Mme May, considérant qu'un interlocuteur affaibli ne peut que nuire aux négociations.
Mme May, qui a plusieurs fois dit préférer "aucun accord plutôt qu'un mauvais accord" avec l'Union européenne, aura l'occasion de préciser ses plans devant les 27, lors d'un sommet européen prévu jeudi et vendredi à Bruxelles.
Les Européens ont eu vent d'une "offre généreuse" qu'elle s'apprêtait à leur faire sur le sort des plus de trois millions de ressortissants européens installés au Royaume-Uni. Mais ils lui ont conseillé de reporter son initiative, selon un haut responsable européen.
"Beaucoup craignent que ce qu'elle présente comme une +offre généreuse+ ne soit pas vu comme très généreuse, ce qui pourrait créer une très mauvaise atmosphère", argue-t-il.