PAPEETE, le 10 juin 2015 - Le boxeur de Papara jugé en appel pour meurtre a été condamné à 18 ans de prison. C'est 5 ans de moins que sa première condamnation. Le procès aura montré que ses trois ans en prison ont "apaisé" l'ancien champion de Polynésie de boxe.
Eugène R., le boxeur de Papara poursuivi pour le meurtre d'un de ses amis un soir de beuverie en 2013, a été condamné à 18 ans de prison par les jurés à l'issue de son procès d'appel. Il aura donc 5 ans de moins à purger que ce que prévoyait sa première condamnation.
Il faut dire que les deux jours où a été examiné l'appel d'Eugène R. ont été très différent de la première instance. En septembre 2014, le boxeur était prostré dans son box, accablé par la responsabilité. La famille de la victime, elle, tenait le choc.
Cette semaine, on aurait cru que les rôles étaient inversés. Eugène, qui a eu du temps en prison pour penser à son meurtre, avait redressé la tête. "Il abusait de produits toxique qui l'ont amenés à avoir un comportement violent, et compte tenu de sa carrure de boxeur il était dangereux. Aujourd'hui il est complètement sobre évidemment, il est très assidu dans la pratique religieuse, la scolarité en détention, il est suivi psychologiquement. En trois ans je vois quelqu'un qui a fait un énorme travail sur lui pour accepter le fait d'avoir commis quelque chose d'irréparable et d'extrêmement choquant" assure son avocat, Robin Quinquis.
Une famille en ruine
Car sur les bancs de la famille de la victime, par contre, les choses ont gravement empiré depuis l'année dernière. "Aujourd'hui, la famille souffre encore plus de devoir revivre cette situation. Leurs témoignages étaient beaucoup plus intenses ce matin que l'année dernière. On avait l'impression que du côté d'Eugène les choses s'étaient apaisées. Mais du côté des victimes, c'est monté en puissance, la douleur et l'absence se sont amplifiées. Ils ont tous dit qu'il n'y avait plus de conversations familiales, qu'ils n'arrivaient plus à se réunir, qu'il y avait des disputes incessantes dans la famille parce qu'ils ne s'entendent plus comme avant" résume l'avocate des parties civiles, Stéphanie Wong-Yen.
Et sur le plan très pratique aussi les choses empirent : "la situation financière est difficile, parce que Mauitua était un pilier de financement de la famille. Là la famille s'agrandit parce qu'il y a des petits enfants qui arrivent, et la maman est la seule à travailler pour tout le monde. Le fils, par exemple, avait postulé à l'armée, et l'armée a refusé son dossier parce que son rapport psychologique disait qu'il était trop perturbé par le meurtre de son papa. La famille est en ruine. L'apaisement débuterait par une peine exemplaire" assurait-elle après sa plaidoirie.
La réconciliation est-elle possible ?
Dans sa dernière prise de parole, Eugène R. a souhaité que sa famille et celle de la victime, qui vivent dans le même quartier, se réconcilient. Il semble que les tensions soient vives, avec même un épisode de tôle froissée après un accrochage entre deux voitures la semaine dernière…
Les jurés ont finalement décidé de condamner Eugène R. à 18 ans de prison. "La famille ressent de l'incompréhension. C'est proche du maximum, mais psychologiquement, comme ils ne connaissent pas les méandres de la procédure légale, ça passe de 23 ans à 18 ans…" conclut Stéphanie Wong-Yen.
Eugène R., le boxeur de Papara poursuivi pour le meurtre d'un de ses amis un soir de beuverie en 2013, a été condamné à 18 ans de prison par les jurés à l'issue de son procès d'appel. Il aura donc 5 ans de moins à purger que ce que prévoyait sa première condamnation.
Il faut dire que les deux jours où a été examiné l'appel d'Eugène R. ont été très différent de la première instance. En septembre 2014, le boxeur était prostré dans son box, accablé par la responsabilité. La famille de la victime, elle, tenait le choc.
Cette semaine, on aurait cru que les rôles étaient inversés. Eugène, qui a eu du temps en prison pour penser à son meurtre, avait redressé la tête. "Il abusait de produits toxique qui l'ont amenés à avoir un comportement violent, et compte tenu de sa carrure de boxeur il était dangereux. Aujourd'hui il est complètement sobre évidemment, il est très assidu dans la pratique religieuse, la scolarité en détention, il est suivi psychologiquement. En trois ans je vois quelqu'un qui a fait un énorme travail sur lui pour accepter le fait d'avoir commis quelque chose d'irréparable et d'extrêmement choquant" assure son avocat, Robin Quinquis.
Une famille en ruine
Car sur les bancs de la famille de la victime, par contre, les choses ont gravement empiré depuis l'année dernière. "Aujourd'hui, la famille souffre encore plus de devoir revivre cette situation. Leurs témoignages étaient beaucoup plus intenses ce matin que l'année dernière. On avait l'impression que du côté d'Eugène les choses s'étaient apaisées. Mais du côté des victimes, c'est monté en puissance, la douleur et l'absence se sont amplifiées. Ils ont tous dit qu'il n'y avait plus de conversations familiales, qu'ils n'arrivaient plus à se réunir, qu'il y avait des disputes incessantes dans la famille parce qu'ils ne s'entendent plus comme avant" résume l'avocate des parties civiles, Stéphanie Wong-Yen.
Et sur le plan très pratique aussi les choses empirent : "la situation financière est difficile, parce que Mauitua était un pilier de financement de la famille. Là la famille s'agrandit parce qu'il y a des petits enfants qui arrivent, et la maman est la seule à travailler pour tout le monde. Le fils, par exemple, avait postulé à l'armée, et l'armée a refusé son dossier parce que son rapport psychologique disait qu'il était trop perturbé par le meurtre de son papa. La famille est en ruine. L'apaisement débuterait par une peine exemplaire" assurait-elle après sa plaidoirie.
La réconciliation est-elle possible ?
Dans sa dernière prise de parole, Eugène R. a souhaité que sa famille et celle de la victime, qui vivent dans le même quartier, se réconcilient. Il semble que les tensions soient vives, avec même un épisode de tôle froissée après un accrochage entre deux voitures la semaine dernière…
Les jurés ont finalement décidé de condamner Eugène R. à 18 ans de prison. "La famille ressent de l'incompréhension. C'est proche du maximum, mais psychologiquement, comme ils ne connaissent pas les méandres de la procédure légale, ça passe de 23 ans à 18 ans…" conclut Stéphanie Wong-Yen.