Tahiti, le 22 novembre 2020 - La ministre du Travail, Nicole Bouteau, a présenté vendredi le bilan du plan de sauvegarde de l'emploi du Pays et la prolongation des dispositifs jusqu'au 31 mars. Ce sont ainsi 12 milliards de Fcfp, dont 6,4 milliards de mesures exceptionnelles (DiESE, DESETI), qui ont été consacrés à la protection de l'emploi durant la crise. Mais dans le même temps, plus de 3 500 emplois ont été perdus cette année, selon les données de la CPS.
Après l'annonce mercredi de la prolongation au-delà du 30 novembre de la période de circonstances exceptionnelles des dispositifs d’aide à l’emploi DiESE et DESETI, Nicole Bouteau, ministre du Tourisme et du Travail, a présenté vendredi le bilan du plan de sauvegarde des emplois, déployé depuis mars dernier. Ce sont ainsi 12 milliards de Fcfp, dont 6,4 milliards de mesures exceptionnelles, qui ont été consacrés à la protection des emplois au fenua. Rappelons que pendant les deux mois de confinement, de fin mars au 20 mai, trois dispositifs d'aides d'urgence avaient été mis en place : le revenu exceptionnel de solidarité (RSE) en faveur des salariés, l'indemnité exceptionnelle (IE) en faveur des salariés en CDD et enfin l'indemnité de solidarité (IS) en faveur des entrepreneurs indépendants.
Le confinement a ensuite été levé, et l’activité a pu reprendre avec d’autres dispositifs de sauvegarde des emplois, le DiESE et DESETI, qui ont pris le relais. Le DIESE (pour dispositif exceptionnel de sécurisation de l’emploi) est destiné à soutenir les entreprises qui ont été contraintes de réduire leurs activités par une aide financière permettant de compenser la perte de revenu des salariés impactés par la baisse du temps de travail, et ce jusqu’à ce que les entreprises retrouvent leur pleine capacité de production. Ainsi depuis le mois de juin, selon le Pays, près de 10 000 salariés ont été aidés par l’intermédiaire du DiESE. Ce qui correspond à 502 entreprises, essentiellement dans les secteurs du tourisme, du transport aérien, de la restauration, de l'industrie, ou encore du commerce. Concernant le DESETI (pour dispositif exceptionnel de sauvegarde de l’emploi des travailleurs indépendants), il s’adresse aux personnes physiques patentées qui exercent une activité professionnelle non-salariée contraintes de cesser totalement leur activité. En tout, 431 entrepreneurs individuels qui ont été aidés par l'intermédiaire du DESETI.
Pour autant, comme le relevait à propos du FSE le patron du Medef Frédéric Dock dans nos colonnes vendredi, ces 12 milliards de Fcfp consacrés à l’emploi peuvent être mis en balance avec la masse salariale du Pays : 225 milliards de Fcfp en 2019, selon les données de la CPS. Autre donnée permettant de relativiser l'efficacité des dispositifs : 3 780 emplois ont été perdus cette année en Polynésie, selon les chiffres de la CPS et du SEFI. "Mais il s'agit là principalement d'emplois précaires, comme les extras dans l'hôtellerie et la restauration ou encore de CDD dans l'aérien. Les dispositifs qui ont été mises en place ont joué leur rôle", a commenté Nicole Bouteau.
Nouveaux DiESE et CSE “plus équilibrés”
Devant l'inquiétude générale et l'incertitude des prochains mois, la période de circonstances exceptionnelles sur laquelle s’appuient ces dispositifs de sauvegarde de l’emploi, a donc été prolongée jusqu'au 31 mars. Pour financer ces dispositifs, 8,4 milliards de Fcfp sont prévus par le Pays pour l’année 2021. "Nous continuerons à être agiles dans le cadre de l'évolution de ces dispositifs et s'il le faut nous n'hésiterons pas à prolonger cette période de circonstance exceptionnelle", a expliqué la ministre du Travail.
Le Pays a par ailleurs décidé de faire évoluer les modalités de calculs du DiESE et du CSE, “pour qu’ils soient plus équilibrés”. Désormais les modalités de calcul du DiESE sont revues à partir de 50% de réduction du temps de travail (en-deçà, la loi du Pays prévoit que les modalités de calcul de la CSE s’appliquent), afin de compenser davantage la perte de revenus liée à la réduction du temps de travail. Le montant du DIESE est fixé à hauteur de 70% de la perte de salaire brut, dans la limite de deux fois le SMIG. L’indemnité de la CSE pour sa part est modifiée à la hausse pour éviter d’importantes distorsions entre les salariés travaillant plus de 50% du temps et ceux dont la quotité de travail se situe en-deçà de 50%. Par ailleurs il sera désormais permis à certains secteurs d’aller jusqu’à 100% de réduction de temps de travail comme les hébergements touristiques, les prestataires touristiques et culturels et les Transports aériens.
"Précipitation"
Ces nouvelles modalités seront applicables à compter du 1er janvier 2021, "pour laisser le temps aux entreprises de s'organiser", a indiqué Nicole Bouteau. Sauf que selon Olivier Kressmann, vice-président du Medef et patron d'une entreprise de services du numérique, "les entreprises ne seront pas prêtes. Un logiciel de paie ne s'improvise pas, les paramétrages pour la paie sont très complexes. Déjà que la première version du DiESE était assez lourde. On connaît quelques-unes des nouvelles dispositions, mais nous ne les avons pas toutes en main. Je trouve très décevante cette précipitation du Pays.”
Après l'annonce mercredi de la prolongation au-delà du 30 novembre de la période de circonstances exceptionnelles des dispositifs d’aide à l’emploi DiESE et DESETI, Nicole Bouteau, ministre du Tourisme et du Travail, a présenté vendredi le bilan du plan de sauvegarde des emplois, déployé depuis mars dernier. Ce sont ainsi 12 milliards de Fcfp, dont 6,4 milliards de mesures exceptionnelles, qui ont été consacrés à la protection des emplois au fenua. Rappelons que pendant les deux mois de confinement, de fin mars au 20 mai, trois dispositifs d'aides d'urgence avaient été mis en place : le revenu exceptionnel de solidarité (RSE) en faveur des salariés, l'indemnité exceptionnelle (IE) en faveur des salariés en CDD et enfin l'indemnité de solidarité (IS) en faveur des entrepreneurs indépendants.
Le confinement a ensuite été levé, et l’activité a pu reprendre avec d’autres dispositifs de sauvegarde des emplois, le DiESE et DESETI, qui ont pris le relais. Le DIESE (pour dispositif exceptionnel de sécurisation de l’emploi) est destiné à soutenir les entreprises qui ont été contraintes de réduire leurs activités par une aide financière permettant de compenser la perte de revenu des salariés impactés par la baisse du temps de travail, et ce jusqu’à ce que les entreprises retrouvent leur pleine capacité de production. Ainsi depuis le mois de juin, selon le Pays, près de 10 000 salariés ont été aidés par l’intermédiaire du DiESE. Ce qui correspond à 502 entreprises, essentiellement dans les secteurs du tourisme, du transport aérien, de la restauration, de l'industrie, ou encore du commerce. Concernant le DESETI (pour dispositif exceptionnel de sauvegarde de l’emploi des travailleurs indépendants), il s’adresse aux personnes physiques patentées qui exercent une activité professionnelle non-salariée contraintes de cesser totalement leur activité. En tout, 431 entrepreneurs individuels qui ont été aidés par l'intermédiaire du DESETI.
Pour autant, comme le relevait à propos du FSE le patron du Medef Frédéric Dock dans nos colonnes vendredi, ces 12 milliards de Fcfp consacrés à l’emploi peuvent être mis en balance avec la masse salariale du Pays : 225 milliards de Fcfp en 2019, selon les données de la CPS. Autre donnée permettant de relativiser l'efficacité des dispositifs : 3 780 emplois ont été perdus cette année en Polynésie, selon les chiffres de la CPS et du SEFI. "Mais il s'agit là principalement d'emplois précaires, comme les extras dans l'hôtellerie et la restauration ou encore de CDD dans l'aérien. Les dispositifs qui ont été mises en place ont joué leur rôle", a commenté Nicole Bouteau.
Nouveaux DiESE et CSE “plus équilibrés”
Devant l'inquiétude générale et l'incertitude des prochains mois, la période de circonstances exceptionnelles sur laquelle s’appuient ces dispositifs de sauvegarde de l’emploi, a donc été prolongée jusqu'au 31 mars. Pour financer ces dispositifs, 8,4 milliards de Fcfp sont prévus par le Pays pour l’année 2021. "Nous continuerons à être agiles dans le cadre de l'évolution de ces dispositifs et s'il le faut nous n'hésiterons pas à prolonger cette période de circonstance exceptionnelle", a expliqué la ministre du Travail.
Le Pays a par ailleurs décidé de faire évoluer les modalités de calculs du DiESE et du CSE, “pour qu’ils soient plus équilibrés”. Désormais les modalités de calcul du DiESE sont revues à partir de 50% de réduction du temps de travail (en-deçà, la loi du Pays prévoit que les modalités de calcul de la CSE s’appliquent), afin de compenser davantage la perte de revenus liée à la réduction du temps de travail. Le montant du DIESE est fixé à hauteur de 70% de la perte de salaire brut, dans la limite de deux fois le SMIG. L’indemnité de la CSE pour sa part est modifiée à la hausse pour éviter d’importantes distorsions entre les salariés travaillant plus de 50% du temps et ceux dont la quotité de travail se situe en-deçà de 50%. Par ailleurs il sera désormais permis à certains secteurs d’aller jusqu’à 100% de réduction de temps de travail comme les hébergements touristiques, les prestataires touristiques et culturels et les Transports aériens.
"Précipitation"
Ces nouvelles modalités seront applicables à compter du 1er janvier 2021, "pour laisser le temps aux entreprises de s'organiser", a indiqué Nicole Bouteau. Sauf que selon Olivier Kressmann, vice-président du Medef et patron d'une entreprise de services du numérique, "les entreprises ne seront pas prêtes. Un logiciel de paie ne s'improvise pas, les paramétrages pour la paie sont très complexes. Déjà que la première version du DiESE était assez lourde. On connaît quelques-unes des nouvelles dispositions, mais nous ne les avons pas toutes en main. Je trouve très décevante cette précipitation du Pays.”