Quand une journaliste veut parler d’émotion et d’humanité dans des situations sociales parfois trop banalisées selon elle – violence, alcool, drogue – ça donne Bones Bay, traduction française de Auē, le premier roman de Becky Manawatu paru en 2020 en Nouvelle-Zélande. Elle y trouve le moyen de guérir un peu d’un drame familial et d’explorer “un questionnement sur elle-même et sur ceux qui l’entourent”.
Comme partout où elle est passée jusqu’à présent, Becky Manawatu ne laissera pas la Polynésie indifférente aux crimes commis dans le secret des foyers. Journaliste de profession, elle vient présenter à Tahiti son premier roman, Bones Bay, traduction française par David Fauquemberg de Auē, paru en 2020 en Nouvelle-Zélande. Cette fiction si réaliste, c’est l’histoire d’une famille défigurée par les maux de la société néo-zélandaise : drogue, alcool, gangs, désignés aussi comme les restes de la colonisation. Mais avec la délicatesse de l’autrice, Bones Bay devient un message d’espoir pour les oisillons semblables à ses personnages, emportés dans les tempêtes les plus injustes de la vie.
Quels sont les principaux événements qui vous ont conduite à ce point de votre carrière ?
“Je pense que le mal du pays a été une raison importante dans l’écriture de Auē, alors que mon mari et moi étions en Allemagne avec nos deux enfants. Une tragédie causée par la violence dans ma famille a provoqué une fracture dont nous n'avons jamais complètement guéri. Les histoires m'ont toujours réconfortée, je les recherche pour ma propre guérison et ma compréhension de ce que signifie être humain. Les principaux événements de la vie sont toujours un moment où nous sommes confrontés à des questions sur nous-mêmes et sur ceux qui nous entourent – ces questions me poussent d'abord à lire, puis à écrire.”
Pourquoi avez-vous choisi le Tui, cet oiseau, comme fil d’Ariane ? A-t-il une signification particulière dans la culture māori ?
“Tous les oiseaux endémiques d'Aotearoa ont une signification particulière. Le Tui est significatif pour Auē, car j'ai rêvé de ces oiseaux pendant que j'écrivais le livre. Dans le rêve, j'ai vu trois œufs s'ouvrir et, alors que je regardais, trois Tui noirs et brillants – adultes, pas des bébés – sont sortis des coquilles et se sont envolés dans le ciel. J'ai pris cela pour un bon tohu (signe/présage), bien que je n'aie jamais été sûre de la signification du rêve ou de la justesse de mes propos. À Rakiura, il y a beaucoup de Tui, et c'est de là que viennent mes ancêtres Māori. Je trouve que ces oiseaux sont à la fois très effrayants, d'aspect gothique, mais aussi très beaux et avec un chant magnifique.”
Qu'en est-il de votre prochain roman ? Y travaillez-vous actuellement ?
“Je suis en train d'écrire un roman sur Tante Kat – l’un des personnages de Bones Bay. J'y travaille actuellement très dur. Elle est forte, belle et aimante, mais à cause de son partenaire oppressant, l'oncle Stu, on ne le voit pas dans Auē. Je voulais être à nouveau avec elle, l'entendre et la voir reprendre son pouvoir.”
Comme partout où elle est passée jusqu’à présent, Becky Manawatu ne laissera pas la Polynésie indifférente aux crimes commis dans le secret des foyers. Journaliste de profession, elle vient présenter à Tahiti son premier roman, Bones Bay, traduction française par David Fauquemberg de Auē, paru en 2020 en Nouvelle-Zélande. Cette fiction si réaliste, c’est l’histoire d’une famille défigurée par les maux de la société néo-zélandaise : drogue, alcool, gangs, désignés aussi comme les restes de la colonisation. Mais avec la délicatesse de l’autrice, Bones Bay devient un message d’espoir pour les oisillons semblables à ses personnages, emportés dans les tempêtes les plus injustes de la vie.
Quels sont les principaux événements qui vous ont conduite à ce point de votre carrière ?
“Je pense que le mal du pays a été une raison importante dans l’écriture de Auē, alors que mon mari et moi étions en Allemagne avec nos deux enfants. Une tragédie causée par la violence dans ma famille a provoqué une fracture dont nous n'avons jamais complètement guéri. Les histoires m'ont toujours réconfortée, je les recherche pour ma propre guérison et ma compréhension de ce que signifie être humain. Les principaux événements de la vie sont toujours un moment où nous sommes confrontés à des questions sur nous-mêmes et sur ceux qui nous entourent – ces questions me poussent d'abord à lire, puis à écrire.”
Pourquoi avez-vous choisi le Tui, cet oiseau, comme fil d’Ariane ? A-t-il une signification particulière dans la culture māori ?
“Tous les oiseaux endémiques d'Aotearoa ont une signification particulière. Le Tui est significatif pour Auē, car j'ai rêvé de ces oiseaux pendant que j'écrivais le livre. Dans le rêve, j'ai vu trois œufs s'ouvrir et, alors que je regardais, trois Tui noirs et brillants – adultes, pas des bébés – sont sortis des coquilles et se sont envolés dans le ciel. J'ai pris cela pour un bon tohu (signe/présage), bien que je n'aie jamais été sûre de la signification du rêve ou de la justesse de mes propos. À Rakiura, il y a beaucoup de Tui, et c'est de là que viennent mes ancêtres Māori. Je trouve que ces oiseaux sont à la fois très effrayants, d'aspect gothique, mais aussi très beaux et avec un chant magnifique.”
Qu'en est-il de votre prochain roman ? Y travaillez-vous actuellement ?
“Je suis en train d'écrire un roman sur Tante Kat – l’un des personnages de Bones Bay. J'y travaille actuellement très dur. Elle est forte, belle et aimante, mais à cause de son partenaire oppressant, l'oncle Stu, on ne le voit pas dans Auē. Je voulais être à nouveau avec elle, l'entendre et la voir reprendre son pouvoir.”