Une équipe de chercheurs conduite par Douglass Turnbull, professeur de neurologie à l'Université de Newcastle, a transplanté avec succès le matériel génétique du noyau d'un ovule humain fécondé dans un autre ovule également fécondé, en laissant derrière les mitochondries, les minuscules organes présents dans le cytoplasme qui produisent l'énergie de la cellule et possèdent leur propre ADN.
Les mutations de l'ADN des mitochondries sont assez fréquentes : une personne sur 250 est porteuse d'une mutation susceptible de provoquer, en passant de la mère à l'enfant, des problèmes neurologiques, musculaires ou cardiaques, aussi bien que la surdité ou le diabète. En Grande-Bretagne, 1 personne sur 6500 souffre de maladies causées par ces mutations, pour lesquelles il n'y a pas de remède.
Pour cette expérience, les chercheurs ont utilisé 80 ovules fécondés (des embryons) donnés par des couples soumis à un traitement de fécondation in vitro (FIV), qui ne convenaient pas pour la FIV. Les noyaux issus du sperme et de l'ovule n'avaient pas encore fusionné.
Les chercheurs ont donc extrait les noyaux et les ont transférés dans d'autres ovules fécondés dont les noyaux avaient été ôtés. Comme très peu de cytoplasme avait été transféré dans la manipulation, seulement 2% de l'ADN mitochondrial est arrivé avec les noyaux transférés, une quantité insuffisante pour provoquer des maladies.
Les chercheurs ont alors laissé se développer les 80 embryons manipulés pendant six à huit jours, pour voir s'ils pouvaient continuer à grandir. 18 ont continué à se développer, et certains sont arrivés à une centaine de cellules.
"Ce que nous avons fait, c'est comme changer les piles d'un ordinateur portable", a noté le Pr Turnbull. "La source d'énergie fonctionne bien désormais, mais nous n'avons modifié aucune information du disque dur".
"Un enfant né selon cette méthode aurait des mitochondries qui fonctionnent correctement, mais pour tout le reste conserverait tout le matériel génétique de son père et de sa mère", a-t-il ajouté.
Pour lui, si cette technique devrait permettre d'"empêcher la transmission de maladies mitochondriales chez les êtres humains", il faut encore prouver qu'elle est sûre et augmenter le taux de survie des embryons manipulés. "Mais c'est une grande percée".
Cette technique avait été testée avec succès l'an dernier sur des singes par l'équipe de Shoukhrat Mitalipov à l'université de Portland (Oregon), mais avec transfert de l'ADN du noyau à partir d'oeufs non fécondés. Utiliser des oeufs fécondés peut poser, selon M. Mitalipov, un problème éthique, dans la mesure où cela détruit un embryon.
Quelle que soit la technique, les chercheurs devront encore prouver que mélanger des noyaux et des cytoplasmes différents n'affecte pas le développement, selon M. Thorburn, pour qui tout cela est "vraiment très excitant". "Je serais très déçu si on n'aboutissait pas d'ici trois ans", a-t-il confié.
Les mutations de l'ADN des mitochondries sont assez fréquentes : une personne sur 250 est porteuse d'une mutation susceptible de provoquer, en passant de la mère à l'enfant, des problèmes neurologiques, musculaires ou cardiaques, aussi bien que la surdité ou le diabète. En Grande-Bretagne, 1 personne sur 6500 souffre de maladies causées par ces mutations, pour lesquelles il n'y a pas de remède.
Pour cette expérience, les chercheurs ont utilisé 80 ovules fécondés (des embryons) donnés par des couples soumis à un traitement de fécondation in vitro (FIV), qui ne convenaient pas pour la FIV. Les noyaux issus du sperme et de l'ovule n'avaient pas encore fusionné.
Les chercheurs ont donc extrait les noyaux et les ont transférés dans d'autres ovules fécondés dont les noyaux avaient été ôtés. Comme très peu de cytoplasme avait été transféré dans la manipulation, seulement 2% de l'ADN mitochondrial est arrivé avec les noyaux transférés, une quantité insuffisante pour provoquer des maladies.
Les chercheurs ont alors laissé se développer les 80 embryons manipulés pendant six à huit jours, pour voir s'ils pouvaient continuer à grandir. 18 ont continué à se développer, et certains sont arrivés à une centaine de cellules.
"Ce que nous avons fait, c'est comme changer les piles d'un ordinateur portable", a noté le Pr Turnbull. "La source d'énergie fonctionne bien désormais, mais nous n'avons modifié aucune information du disque dur".
"Un enfant né selon cette méthode aurait des mitochondries qui fonctionnent correctement, mais pour tout le reste conserverait tout le matériel génétique de son père et de sa mère", a-t-il ajouté.
Pour lui, si cette technique devrait permettre d'"empêcher la transmission de maladies mitochondriales chez les êtres humains", il faut encore prouver qu'elle est sûre et augmenter le taux de survie des embryons manipulés. "Mais c'est une grande percée".
Cette technique avait été testée avec succès l'an dernier sur des singes par l'équipe de Shoukhrat Mitalipov à l'université de Portland (Oregon), mais avec transfert de l'ADN du noyau à partir d'oeufs non fécondés. Utiliser des oeufs fécondés peut poser, selon M. Mitalipov, un problème éthique, dans la mesure où cela détruit un embryon.
Quelle que soit la technique, les chercheurs devront encore prouver que mélanger des noyaux et des cytoplasmes différents n'affecte pas le développement, selon M. Thorburn, pour qui tout cela est "vraiment très excitant". "Je serais très déçu si on n'aboutissait pas d'ici trois ans", a-t-il confié.