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Blocages autour de l’emprise réservée à Temae


Tahiti le 28 janvier 2025 – La fédération Tāhei Autī ia Moorea réitère sa demande au Pays d’acquérir les 28.000 mètres carrés du foncier dédié à l’emprise réservée sur le domaine Wane de Temae, faute d’entente avec le propriétaire. Une demande écrite a été adressée en ce sens lundi au président Brotherson.
 
Les représentants de la fédération Tāhei Autī ia Moorea, ceux du groupe Wane, et ceux de la commune de Moorea-Maiao ont discuté “sous l’observation régulière” de la conseillère technique en charge du foncier, lors d’une réunion organisée le 17 janvier dernier. Ils sont tombés d’accord sur le “maintien de deux voies d’accès aux habitations” et à la plage publique, la “réalisation d’une bande de revégétalisation pour lutter contre l’érosion de la plage publique”, ainsi que sur la “préservation de la zone humide”.
 
Mais des divergences, et pas des moindres, subsistent sur “l’affectation définitive” de l’emprise réservée (parcelle E22). En principe, le plan général d’aménagement de 2013 définit cette zone comme s’étendant sur 550 mètres de longueur en bord de mer, avec 28.000 mètres carrés sur le domaine Wane. Un projet de réaménagement par le propriétaire, qui porte parallèlement un projet hôtelier, a proposé de réduire cette longueur à 200 mètres tout en augmentant la largeur côté montagne afin d’offrir une superficie totale de 32.500 mètres carrés. “Sur ce point, on est opposé depuis le départ”, souligne Alain Bonno. Le président de la fédération rappelle que la position de Tāhei Autī ia Moorea est “constante” depuis plusieurs années : “On dit oui pour une activité hôtelière ou pour une construction hôtelière mais l'emprise réservée doit rester à destination du public” et sur la base de sa définition au PGA de 2013. Mais selon lui, le groupe Wane ne conçoit toujours pas que cette emprise réservée “puisse exister et qu’il puisse y avoir un jardin public entre ses installations et la plage”. Selon la fédération, lors de cette réunion du 17 janvier dernier le groupe Wane aurait d’ailleurs fait savoir que s’il est privé de la parcelle E22, située en bord de mer “il ne réalisera pas son projet hôtelier, le groupe Wane et l’enseigne hôtelière ne concevant pas la présence d’un espace public entre la plage et leurs installations”.
 
Faute d’accord sur ce point, la fédération Tāhei Autī ia Moorea en appelle au Pays pour lever toute incertitude sur l’affectation des 28.000 mètres carrés de l’emprise réservée. Un courrier a été adressé lundi au président Moetai Brotherson, lui demandant de faire le nécessaire pour permettre à la Polynésie française de se rendre propriétaire de cette zone réservée à des aménagements d’intérêt public.

Un engagement de la vice-présidence

Le directeur de l’environnement, des services techniques et de l’aménagement de la commune de Moorea-Maiao, Olivier Pôté, assure que la commune a déjà demandé aux gouvernements Fritch puis Brotherson, “d’acheter la totalité du terrain” car selon lui, le Pays est “régulièrement sollicité […] pour l'achat de terrains intéressants […]. Aujourd'hui on attend la position du Pays là-dessus”.
 
Olivier Pôté et Alain Bonno rappellent d’ailleurs que lors d'une rencontre en janvier 2024 avec l’ancienne vice-présidente, Éliane Tevahitua, celle-ci “avait informé que le Pays achèterait l'emprise réservée. Aujourd'hui nous sommes toujours dans l'attente de la décision du Pays”.
 
Le responsable municipal assure que la commune de Moorea-Maiao n’a pas le budget nécessaire pour se porter acquéreur de cette emprise dont la valeur a été estimée par la Direction des affaires “à un peu plus de 600 millions de francs”.
 
Pour le président de la fédération Tāhei Autī ia Moorea, “la commune, comme le Pays ont tout pouvoir d'exproprier”. Alain Bonno plaide sa cause en soulignant le manque d’accès publics à la mer à Moorea : “Il y a une seule plage officielle, c’est celle de Tahiamanu. Celle de Haapiti à Ti’ahura est sur le point d’être convertie en une activité hôtelière.” Quant à Temae, pour l’heure, même si sur une pancarte indique “plage publique […] rien n’est fait pour que cela se réalise”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 28 Janvier 2025 à 16:11 | Lu 269 fois