Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS, animera une conférence sur le blob le 25 janvier au Musée de Tahiti et des îles. Elle présentera les caractéristiques de cet organisme unicellulaire, mais aussi les travaux de recherche prometteurs de son laboratoire.
Le blob (Physarum polycephalum) est une espèce de myxomycètes qui est au centre des recherches d’Audrey Dussutour, c’est d’ailleurs elle qui lui a donné son nom (voir encadré Le Saviez-vous ?). Invitée par Proscience, elle est de passage en Polynésie pour donner une conférence sur le blob le 25 janvier.
Directrice de recherche au CNRS, elle travaille au Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA – CNRS ; Université Toulouse III – Paul Sabatier). Son objectif ? Comprendre comment des systèmes distribués, qu’ils soient des colonies de fourmis ou des organismes unicellulaires, interagissent avec leur environnement.
Elle a également à cœur de promouvoir la curiosité scientifique et la recherche fondamentale auprès du grand public en général – elle a rédigé deux ouvrages sur le blob, lancé un projet citoyen impliquant 15 000 citoyens – et des scolaires en particulier. Elle a déjà organisé divers événements à leur attention comme l’opération “Élève ton blob”, une expérience éducative du Centre national d'études spatiales (CNES) en partenariat avec le CNRS qui a impliqué 10 000 classes de primaire, collège et lycée et mis à contribution Thomas Pesquet. L’astronaute avait, lors de son séjour dans la station spatiale internationale en 2021, glissé quatre blobs dans ses valises.
Blob mania
Un millier de myxomycètes a déjà été identifié, mais ils seraient sans doute près de 10 000 sur la planète. Ce sont des organismes unicellulaires peu étudiés malgré leur rôle crucial, qui se multiplient comme des champignons grâce à des sporanges (une vésicule qui renferme des corpuscules reproducteurs) mais se nourrissent comme des animaux en absorbant leurs mets par morceaux.
Le blob est l’espèce star du groupe. Dans la nature, il consomme des bactéries et champignons. “En laboratoire, nous lui donnons des flocons d’avoine, il adore ça”, plaisante Audrey Dussutour. Il double sa taille tous les jours quand il vit en conditions d’obscurité, d’alimentation et d’humidité idéales. Dans la nature, il mesure environ 30 centimètres carrés soit l’équivalent d’une assiette, mais la taille record enregistrée au Guinness est de 10 mètres carrés et un blob de 53 mètres et 9 centimètres de long a vu le jour dans un lycée de Châteauroux en juin 2022 à l’initiative d’Audrey Dussutour. Ce qui est tout à fait remarquable pour un organisme unicellulaire car, en général, leur taille est microscopique. Le blob possède de nombreux noyaux, et donc de nombreuses copies de son ADN. “On peut le couper puis le réassembler.”
Cette visibilité a lancé une “blob mania”. Nombreux sont ceux qui se sont mis à élever leur blob, des coffrets d’élevage ont vu le jour. Audrey Dussutour a réalisé un tutoriel pour élever son blob. Et la dynamique reste sur une pente ascendante. Le nombre d’éleveurs ne cesse de grandir. “Ça n’en finit pas !”
Doué d’apprentissage
Les études sur le blob ont démontré que, bien que dépourvu d’organes, celui-ci est capable de réguler ses apports alimentaires lorsqu’il fait face à des défis nutritionnels complexes. Dans un autre domaine, il a démontré des facultés d’apprentissage en l’absence de cerveau. “Il a une certaine forme d’intelligence, il peut apprendre et mémoriser”, s’enthousiasme Audrey Dussutour qui ajoute : “Nous avons montré qu’il avait aussi une capacité de réjuvénation”. Autrement dit qu’il pouvait rajeunir. “Si on fait fusionner un jeune blob et un blob plus âgé, on obtient un jeune blob !”
Pour toutes ces raisons, il est plein de promesses laissant entrevoir de nouvelles solutions dans divers domaines comme la santé ou les télécommunications. Pour en savoir plus, mieux comprendre l’organisme et ses caractéristiques et découvrir une partie des travaux d’Audrey Dussutour, rendez-vous au Musée de Tahiti et des îles dans dix jours.
Le blob (Physarum polycephalum) est une espèce de myxomycètes qui est au centre des recherches d’Audrey Dussutour, c’est d’ailleurs elle qui lui a donné son nom (voir encadré Le Saviez-vous ?). Invitée par Proscience, elle est de passage en Polynésie pour donner une conférence sur le blob le 25 janvier.
Directrice de recherche au CNRS, elle travaille au Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA – CNRS ; Université Toulouse III – Paul Sabatier). Son objectif ? Comprendre comment des systèmes distribués, qu’ils soient des colonies de fourmis ou des organismes unicellulaires, interagissent avec leur environnement.
Elle a également à cœur de promouvoir la curiosité scientifique et la recherche fondamentale auprès du grand public en général – elle a rédigé deux ouvrages sur le blob, lancé un projet citoyen impliquant 15 000 citoyens – et des scolaires en particulier. Elle a déjà organisé divers événements à leur attention comme l’opération “Élève ton blob”, une expérience éducative du Centre national d'études spatiales (CNES) en partenariat avec le CNRS qui a impliqué 10 000 classes de primaire, collège et lycée et mis à contribution Thomas Pesquet. L’astronaute avait, lors de son séjour dans la station spatiale internationale en 2021, glissé quatre blobs dans ses valises.
Blob mania
Un millier de myxomycètes a déjà été identifié, mais ils seraient sans doute près de 10 000 sur la planète. Ce sont des organismes unicellulaires peu étudiés malgré leur rôle crucial, qui se multiplient comme des champignons grâce à des sporanges (une vésicule qui renferme des corpuscules reproducteurs) mais se nourrissent comme des animaux en absorbant leurs mets par morceaux.
Le blob est l’espèce star du groupe. Dans la nature, il consomme des bactéries et champignons. “En laboratoire, nous lui donnons des flocons d’avoine, il adore ça”, plaisante Audrey Dussutour. Il double sa taille tous les jours quand il vit en conditions d’obscurité, d’alimentation et d’humidité idéales. Dans la nature, il mesure environ 30 centimètres carrés soit l’équivalent d’une assiette, mais la taille record enregistrée au Guinness est de 10 mètres carrés et un blob de 53 mètres et 9 centimètres de long a vu le jour dans un lycée de Châteauroux en juin 2022 à l’initiative d’Audrey Dussutour. Ce qui est tout à fait remarquable pour un organisme unicellulaire car, en général, leur taille est microscopique. Le blob possède de nombreux noyaux, et donc de nombreuses copies de son ADN. “On peut le couper puis le réassembler.”
Cette visibilité a lancé une “blob mania”. Nombreux sont ceux qui se sont mis à élever leur blob, des coffrets d’élevage ont vu le jour. Audrey Dussutour a réalisé un tutoriel pour élever son blob. Et la dynamique reste sur une pente ascendante. Le nombre d’éleveurs ne cesse de grandir. “Ça n’en finit pas !”
Doué d’apprentissage
Les études sur le blob ont démontré que, bien que dépourvu d’organes, celui-ci est capable de réguler ses apports alimentaires lorsqu’il fait face à des défis nutritionnels complexes. Dans un autre domaine, il a démontré des facultés d’apprentissage en l’absence de cerveau. “Il a une certaine forme d’intelligence, il peut apprendre et mémoriser”, s’enthousiasme Audrey Dussutour qui ajoute : “Nous avons montré qu’il avait aussi une capacité de réjuvénation”. Autrement dit qu’il pouvait rajeunir. “Si on fait fusionner un jeune blob et un blob plus âgé, on obtient un jeune blob !”
Pour toutes ces raisons, il est plein de promesses laissant entrevoir de nouvelles solutions dans divers domaines comme la santé ou les télécommunications. Pour en savoir plus, mieux comprendre l’organisme et ses caractéristiques et découvrir une partie des travaux d’Audrey Dussutour, rendez-vous au Musée de Tahiti et des îles dans dix jours.
Au programme
Animation organisée avec Proscience le samedi 25 janvier au Musée de Tahiti :
- 13h-17h : ateliers scientifiques et exposition : flore polynésienne, moustique, étoile et temps, maths et IA, mouche soldat, robots Lego, myxomycètes...
17h30 : conférence “Le Blob : de la forêt à l'espace, l'incroyable parcours d'un organisme unicellulaire” par Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS.
Animation organisée avec Proscience le samedi 25 janvier au Musée de Tahiti :
- 13h-17h : ateliers scientifiques et exposition : flore polynésienne, moustique, étoile et temps, maths et IA, mouche soldat, robots Lego, myxomycètes...
17h30 : conférence “Le Blob : de la forêt à l'espace, l'incroyable parcours d'un organisme unicellulaire” par Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS.
Le saviez-vous ?
L’organisme a été baptisé par Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS. Il tient son nom vernaculaire d’un film éponyme, The Blob, d’Irvin S. Yeaworth avec Steve McQueen sorti en 1958. “Avant cela, il n’avait pas de nom vernaculaire.” Il n’avait qu’un nom scientifique un peu long à l’usage pour un laboratoire qui en a fait son sujet principal de recherche.
L’organisme a été baptisé par Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS. Il tient son nom vernaculaire d’un film éponyme, The Blob, d’Irvin S. Yeaworth avec Steve McQueen sorti en 1958. “Avant cela, il n’avait pas de nom vernaculaire.” Il n’avait qu’un nom scientifique un peu long à l’usage pour un laboratoire qui en a fait son sujet principal de recherche.