Paris, France | AFP | mercredi 04/10/2017 - Choc esthétique, choc des émotions, choc de voir enfin Harrison Ford ressuscité en tant qu'acteur: "Blade Runner 2049" réalisé par Denis Villeneuve est bien le grand et long film annoncé, se payant même le luxe de dépasser le premier volet de Ridley Scott.
"Le souffle coupé", "Ces images me hanteront longtemps", "Quelle claque"... Les réactions des spectateurs après la première séance de 09H20, mercredi, dans un multiplexe des Halles, étaient presque unanimes.
Cette oeuvre imposante, qui sortira vendredi aux Etats-Unis (et le 18 octobre en Belgique), fera probablement date dans l'histoire de la science-fiction au cinéma. Et devrait hisser le Canadien Villeneuve dans le club fermé des réalisateurs tout puissants à Hollywood, alors qu'on accole déjà son nom aux remakes de "Dune", "Cléopâtre" et même au prochain James Bond.
Cinéaste du drame intime dans ses premiers longs-métrages "Un 32 août sur la terre" (1998), "Incendies" (2010), il a depuis fait un quasi sans-faute en imposant sa patte dans le thriller psychologique ("Prisoners", 2013), le policier ("Sicario", 2015), la science-fiction ("Premier contact", 2016). Jusqu'à ce que les studios Sony et Columbia lui proposent la périlleuse mission de réaliser la suite de "Blade Runner".
A l'origine de ce choix, se trouve le gardien du temple, Ridley Scott (79 ans), coproducteur et coscénariste de cette suite, qui a suggéré le nom de Villeneuve (50 ans) pour lui succéder à la réalisation. Et force est de constater que son poulain a relevé le défi haut la main.
Prolonger à l'écran la dystopie imaginée en 1968 par Philip K. Dick ("Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?"), tout en respectant les codes et l'esthétique de son adaptation culte de 1982 n'était pas simple. Insuffler à ce deuxième volet une profondeur existentielle et une véritable charge émotionnelle, l'était encore moins.
L'histoire se déroule une trentaine d'années après les événements du premier film, à la fin duquel le Blade Runner Rick Deckard (Harrison Ford) parvenait à éliminer une bande de Réplicants, des êtres humanoïdes, à l'exception de l'une d'entre-eux, Rachel. Avec une question restée tout ce temps en suspens: Deckard est-il lui-même humain ou Réplicant?
Le film de Villeneuve y répond indirectement. Mais là n'est pas le plus important, car le questionnement existentiel s'est considérablement approfondi dans cette suite, quant à savoir ce qui définit un être humain.
En 2049, Los Angeles est cette mégapole toujours autant plongée dans le brouillard et la pollution, seulement éclairée par les néons, les hologrammes géants et les phares des véhicules volants. L’officier K (Ryan Gosling) est un Réplicant de la nouvelle génération, dont la fonction de Blade Runner le conduit à traquer les derniers humanoïdes révoltés.
Au fil de sa mission d'épuration, qui doit le mener à Deckard (Ford), caché dans un Las Vegas post-apocalyptique, il découvre un secret qui l'amène à reconsidérer la nature de sa propre existence. Est-il un androïde? Un être humain? Les deux?
Face à Gosling, qui incarne avec justesse ce Réplicant/Blade Runner, empreint d'une mélancolie fataliste, Harrison Ford, qui apparaît dans le dernier tiers du film, retrouve avec force son personnage culte, 35 ans après.
Mais contrairement à "Indiana Jones", où il faisait peine à rendosser son costume mythique d'aventurier-archéologue dans "Le Royaume du crâne de cristal", voire même Han Solo dans la nouvelle saga "Star Wars", sa partition tout en émotions contenues pour renouer avec Deckard rappelle à quel point il reste un grand acteur.
Trop long d'une bonne vingtaine de minutes, le film (02Hh43 min) donne tellement à voir, entendre, réfléchir et s'émouvoir, que les convertis pardonneront le péché de gourmandise.
Trouver l'équilibre entre la beauté formelle et la profondeur du propos peut être une idée qu'on se fait d'un film parfait. Ce que Blade Runner 2049 n'est pas, même s'il s'en rapproche de façon vertigineuse.
"Le souffle coupé", "Ces images me hanteront longtemps", "Quelle claque"... Les réactions des spectateurs après la première séance de 09H20, mercredi, dans un multiplexe des Halles, étaient presque unanimes.
Cette oeuvre imposante, qui sortira vendredi aux Etats-Unis (et le 18 octobre en Belgique), fera probablement date dans l'histoire de la science-fiction au cinéma. Et devrait hisser le Canadien Villeneuve dans le club fermé des réalisateurs tout puissants à Hollywood, alors qu'on accole déjà son nom aux remakes de "Dune", "Cléopâtre" et même au prochain James Bond.
Cinéaste du drame intime dans ses premiers longs-métrages "Un 32 août sur la terre" (1998), "Incendies" (2010), il a depuis fait un quasi sans-faute en imposant sa patte dans le thriller psychologique ("Prisoners", 2013), le policier ("Sicario", 2015), la science-fiction ("Premier contact", 2016). Jusqu'à ce que les studios Sony et Columbia lui proposent la périlleuse mission de réaliser la suite de "Blade Runner".
A l'origine de ce choix, se trouve le gardien du temple, Ridley Scott (79 ans), coproducteur et coscénariste de cette suite, qui a suggéré le nom de Villeneuve (50 ans) pour lui succéder à la réalisation. Et force est de constater que son poulain a relevé le défi haut la main.
Prolonger à l'écran la dystopie imaginée en 1968 par Philip K. Dick ("Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?"), tout en respectant les codes et l'esthétique de son adaptation culte de 1982 n'était pas simple. Insuffler à ce deuxième volet une profondeur existentielle et une véritable charge émotionnelle, l'était encore moins.
L'histoire se déroule une trentaine d'années après les événements du premier film, à la fin duquel le Blade Runner Rick Deckard (Harrison Ford) parvenait à éliminer une bande de Réplicants, des êtres humanoïdes, à l'exception de l'une d'entre-eux, Rachel. Avec une question restée tout ce temps en suspens: Deckard est-il lui-même humain ou Réplicant?
- Mélancolie fataliste -
Le film de Villeneuve y répond indirectement. Mais là n'est pas le plus important, car le questionnement existentiel s'est considérablement approfondi dans cette suite, quant à savoir ce qui définit un être humain.
En 2049, Los Angeles est cette mégapole toujours autant plongée dans le brouillard et la pollution, seulement éclairée par les néons, les hologrammes géants et les phares des véhicules volants. L’officier K (Ryan Gosling) est un Réplicant de la nouvelle génération, dont la fonction de Blade Runner le conduit à traquer les derniers humanoïdes révoltés.
Au fil de sa mission d'épuration, qui doit le mener à Deckard (Ford), caché dans un Las Vegas post-apocalyptique, il découvre un secret qui l'amène à reconsidérer la nature de sa propre existence. Est-il un androïde? Un être humain? Les deux?
Face à Gosling, qui incarne avec justesse ce Réplicant/Blade Runner, empreint d'une mélancolie fataliste, Harrison Ford, qui apparaît dans le dernier tiers du film, retrouve avec force son personnage culte, 35 ans après.
Mais contrairement à "Indiana Jones", où il faisait peine à rendosser son costume mythique d'aventurier-archéologue dans "Le Royaume du crâne de cristal", voire même Han Solo dans la nouvelle saga "Star Wars", sa partition tout en émotions contenues pour renouer avec Deckard rappelle à quel point il reste un grand acteur.
Trop long d'une bonne vingtaine de minutes, le film (02Hh43 min) donne tellement à voir, entendre, réfléchir et s'émouvoir, que les convertis pardonneront le péché de gourmandise.
Trouver l'équilibre entre la beauté formelle et la profondeur du propos peut être une idée qu'on se fait d'un film parfait. Ce que Blade Runner 2049 n'est pas, même s'il s'en rapproche de façon vertigineuse.