PARIS, 27 septembre 2011 (AFP) - Il est urgent d'agir : l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) juge nécessaire de remplacer "sans tarder" le bisphénol A, utilisé pour la fabrication de très nombreux plastiques, en priorité dans les matériaux au contact des aliments.
"Il y a suffisamment d'éléments scientifiques pour appeler à agir dans une logique de prévention : partout où on peut le remplacer, il faut le faire", a déclaré Marc Mortureux, directeur général de l'Anses, en présentant mardi devant la presse le rapport sur le BPA.
Peu après la publication de ce document, la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est déclarée favorable à un étiquetage obligatoire des produits contenant du BPA qui sont en contact avec les populations. Cet étiquetage devrait être mis en place "très rapidement", a-t-elle déclaré à l'AFP, sans autres précisions de calendrier.
Elle a proposé aussi "l'interdiction de l'usage dès qu'il y a des produits de substitution" et qu'on s'est assuré de leur innocuité.
Selon l'Anses, qui a fondé ses travaux sur une analyse exhaustive de la littérature scientifique, le BPA se trouve dans "près d'une soixantaine de secteurs d'activité" : conditionnements d'aliments et boissons, jouets et articles de puériculture, tickets de caisse des supermarchés et matériel médical.
Sa consommation est "en augmentation régulière".
Ce travail met en évidence des effets sanitaires, "avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme, et ce même à de faibles niveaux d'exposition", indique l'Anses.
Par le biais des aliments, l'effet est plus élevé en période de développement de l'individu, plus élevé aussi quand on chauffe le récipient. Déjà ciblé comme perturbateur endocrinien potentiel, le BPA, selon ce rapport, a des effets suspectés aussi sur les pathologies cardio-vasculaires, le diabète...
L'Agence considère donc comme un objectif "prioritaire" de prévenir les expositions des populations les plus sensibles: femmes enceintes ou qui allaitent, jeunes enfants...
"Cela ne veut pas dire que la population générale n'est pas concernée par ces enjeux-là", dit Dominique Gombert, directeur de l'évaluation des risques à l'Anses.
effets "non linéaires"
L'Anses a lancé un appel à contribution des industriels et des distributeurs (plusieurs milliers ont été contactés) pour recueillir d'ici fin novembre toute donnée sur des produits de substitution et sur leur innocuité.
Pour les produits où aucune substitution n'est possible, NKM a par ailleurs évoqué l'organisation d'une campagne d'information pour début 2012.
Le député PS Gérard Bapt en avait fait la demande cet été, et l'a réitérée mardi. Il est en outre à l'origine d'une proposition de loi demandant l'extension à tous les contenants alimentaires de l'interdiction du bisphénol A dans les biberons, votée en juin 2010, qui sera discutée mercredi en commission des affaires sociales et présentée le 6 octobre à l'Assemblée.
L'an dernier, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé "prématuré" de prendre des mesures de protection contre le BPA.
L'agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a de son côté estimé que le BPA n'était pas dangereux et qu'il n'était pas nécessaire de modifier la dose journalière admissible (DJA), fixée à 0,05mg/kg de poids corporel.
Mais la DJA pourrait perdre de sa pertinence : selon Dominique Gombert, il existe des effets "non linéaires", c'est à dire "plus importants à très faible niveau qu'à exposition plus importante".
Le Réseau environnement santé (RES) a demandé mardi une réévaluation drastique de la DJA, qui reviendrait de fait à l'interdire dans les matériaux susceptibles de contaminer l'homme.
Les industriels de l'agroalimentaire se sont dits "surpris" du rapport de l'Anses. Ils ont cependant indiqué qu'ils allaient travailler sur des substituts au Bisphénol mais qu'il faudrait "raisonnablement" compter trois ans pour trouver une alternative.
"Il y a suffisamment d'éléments scientifiques pour appeler à agir dans une logique de prévention : partout où on peut le remplacer, il faut le faire", a déclaré Marc Mortureux, directeur général de l'Anses, en présentant mardi devant la presse le rapport sur le BPA.
Peu après la publication de ce document, la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est déclarée favorable à un étiquetage obligatoire des produits contenant du BPA qui sont en contact avec les populations. Cet étiquetage devrait être mis en place "très rapidement", a-t-elle déclaré à l'AFP, sans autres précisions de calendrier.
Elle a proposé aussi "l'interdiction de l'usage dès qu'il y a des produits de substitution" et qu'on s'est assuré de leur innocuité.
Selon l'Anses, qui a fondé ses travaux sur une analyse exhaustive de la littérature scientifique, le BPA se trouve dans "près d'une soixantaine de secteurs d'activité" : conditionnements d'aliments et boissons, jouets et articles de puériculture, tickets de caisse des supermarchés et matériel médical.
Sa consommation est "en augmentation régulière".
Ce travail met en évidence des effets sanitaires, "avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme, et ce même à de faibles niveaux d'exposition", indique l'Anses.
Par le biais des aliments, l'effet est plus élevé en période de développement de l'individu, plus élevé aussi quand on chauffe le récipient. Déjà ciblé comme perturbateur endocrinien potentiel, le BPA, selon ce rapport, a des effets suspectés aussi sur les pathologies cardio-vasculaires, le diabète...
L'Agence considère donc comme un objectif "prioritaire" de prévenir les expositions des populations les plus sensibles: femmes enceintes ou qui allaitent, jeunes enfants...
"Cela ne veut pas dire que la population générale n'est pas concernée par ces enjeux-là", dit Dominique Gombert, directeur de l'évaluation des risques à l'Anses.
effets "non linéaires"
L'Anses a lancé un appel à contribution des industriels et des distributeurs (plusieurs milliers ont été contactés) pour recueillir d'ici fin novembre toute donnée sur des produits de substitution et sur leur innocuité.
Pour les produits où aucune substitution n'est possible, NKM a par ailleurs évoqué l'organisation d'une campagne d'information pour début 2012.
Le député PS Gérard Bapt en avait fait la demande cet été, et l'a réitérée mardi. Il est en outre à l'origine d'une proposition de loi demandant l'extension à tous les contenants alimentaires de l'interdiction du bisphénol A dans les biberons, votée en juin 2010, qui sera discutée mercredi en commission des affaires sociales et présentée le 6 octobre à l'Assemblée.
L'an dernier, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé "prématuré" de prendre des mesures de protection contre le BPA.
L'agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a de son côté estimé que le BPA n'était pas dangereux et qu'il n'était pas nécessaire de modifier la dose journalière admissible (DJA), fixée à 0,05mg/kg de poids corporel.
Mais la DJA pourrait perdre de sa pertinence : selon Dominique Gombert, il existe des effets "non linéaires", c'est à dire "plus importants à très faible niveau qu'à exposition plus importante".
Le Réseau environnement santé (RES) a demandé mardi une réévaluation drastique de la DJA, qui reviendrait de fait à l'interdire dans les matériaux susceptibles de contaminer l'homme.
Les industriels de l'agroalimentaire se sont dits "surpris" du rapport de l'Anses. Ils ont cependant indiqué qu'ils allaient travailler sur des substituts au Bisphénol mais qu'il faudrait "raisonnablement" compter trois ans pour trouver une alternative.