Rangoun, Birmanie | AFP | mercredi 21/12/2021 - Un glissement de terrain a fait au moins 1 mort et des dizaines de disparus dans le nord de la Birmanie dans une mine de jade, une industrie très lucrative mais opaque et peu réglementée et où les conditions de travail sont très dangereuses.
"Environ 70 à 100 personnes sont portées disparues dans un glissement de terrain qui s'est produit autour de 4 heures du matin" dans une mine de jade d'Hpakant, dans l'Etat Kayah, a déclaré le sauveteur Ko Ny à l'AFP.
"Nous avons envoyé 25 blessés à l'hôpital tandis que nous avons trouvé un mort", a-t-il ajouté.
Environ 200 secouristes participent aux recherches, certains à bord de bateaux pour tenter de repêcher des corps sur un lac, a-t-il ajouté.
Le journal Kachin News a de son côté annoncé que vingt mineurs avaient été tués dans le glissement de terrain.
Selon les services d'incendie, les pompiers de Hpakant et de la ville voisine de Lone Khin participaient aux opérations de sauvetage mais ils n'ont communiqué aucun bilan.
En Birmanie, des dizaines de mineurs meurent chaque année en travaillant dans des conditions dangereuses dans des carrières de jade, une industrie opaque et peu réglementée.
Les glissements de terrain sont fréquents dans cette région pauvre et difficile d'accès, aux allures de paysage lunaire tant elle a été altérée par les grands groupes miniers, au mépris de l'environnement.
A la suite d'un moratoire en 2016, beaucoup de grandes mines ont fermé et ne sont plus surveillées, permettant le retour de nombreux mineurs indépendants. Issus de communautés ethniques défavorisées, ces derniers opèrent quasi clandestinement dans des sites laissés à l'abandon par les pelleteuses.
De fortes pluies de mousson ont provoqué en 2020 la pire catastrophe de cette nature, avec 300 mineurs ensevelis après un glissement de terrain dans le massif d'Hpakant, le coeur de cette industrie, près de la frontière chinoise.
Opaque et peu réglementé
Le commerce de jade génère plus de 30 milliards de dollars par an, près de la moitié du Produit intérieur brut du pays.
Une très faible partie de cette manne financière finit dans les caisses de l'Etat birman, la plupart du jade de qualité étant passé en contrebande en Chine où la demande pour cette pierre, censée symboliser la prospérité, semble insatiable.
Ce commerce draine en revanche des fortunes pour les militaires qui contrôlent l'accès à la région de Hpakant depuis le début des années 1990 et détiennent de nombreuses concessions minières.
Autre acteur incontournable: l'Armée de l'indépendance Kachin (KIA), une faction rebelle en lutte depuis des décennies avec les militaires pour le contrôle des mines et des revenus qu'elles génèrent.
Au final, tout le monde perçoit des pots-de-vin et le jade finance de nombreux conflits entre militaires et groupes ethniques dans la région et même au-delà.
Le coup d'Etat de février a anéanti toute chance d'aboutir à une réforme du secteur initiée sous Aung San Suu Kyi, a indiqué l'organisme de surveillance Global Witness dans un rapport publié en 2021.
"Environ 70 à 100 personnes sont portées disparues dans un glissement de terrain qui s'est produit autour de 4 heures du matin" dans une mine de jade d'Hpakant, dans l'Etat Kayah, a déclaré le sauveteur Ko Ny à l'AFP.
"Nous avons envoyé 25 blessés à l'hôpital tandis que nous avons trouvé un mort", a-t-il ajouté.
Environ 200 secouristes participent aux recherches, certains à bord de bateaux pour tenter de repêcher des corps sur un lac, a-t-il ajouté.
Le journal Kachin News a de son côté annoncé que vingt mineurs avaient été tués dans le glissement de terrain.
Selon les services d'incendie, les pompiers de Hpakant et de la ville voisine de Lone Khin participaient aux opérations de sauvetage mais ils n'ont communiqué aucun bilan.
En Birmanie, des dizaines de mineurs meurent chaque année en travaillant dans des conditions dangereuses dans des carrières de jade, une industrie opaque et peu réglementée.
Les glissements de terrain sont fréquents dans cette région pauvre et difficile d'accès, aux allures de paysage lunaire tant elle a été altérée par les grands groupes miniers, au mépris de l'environnement.
A la suite d'un moratoire en 2016, beaucoup de grandes mines ont fermé et ne sont plus surveillées, permettant le retour de nombreux mineurs indépendants. Issus de communautés ethniques défavorisées, ces derniers opèrent quasi clandestinement dans des sites laissés à l'abandon par les pelleteuses.
De fortes pluies de mousson ont provoqué en 2020 la pire catastrophe de cette nature, avec 300 mineurs ensevelis après un glissement de terrain dans le massif d'Hpakant, le coeur de cette industrie, près de la frontière chinoise.
Opaque et peu réglementé
Le commerce de jade génère plus de 30 milliards de dollars par an, près de la moitié du Produit intérieur brut du pays.
Une très faible partie de cette manne financière finit dans les caisses de l'Etat birman, la plupart du jade de qualité étant passé en contrebande en Chine où la demande pour cette pierre, censée symboliser la prospérité, semble insatiable.
Ce commerce draine en revanche des fortunes pour les militaires qui contrôlent l'accès à la région de Hpakant depuis le début des années 1990 et détiennent de nombreuses concessions minières.
Autre acteur incontournable: l'Armée de l'indépendance Kachin (KIA), une faction rebelle en lutte depuis des décennies avec les militaires pour le contrôle des mines et des revenus qu'elles génèrent.
Au final, tout le monde perçoit des pots-de-vin et le jade finance de nombreux conflits entre militaires et groupes ethniques dans la région et même au-delà.
Le coup d'Etat de février a anéanti toute chance d'aboutir à une réforme du secteur initiée sous Aung San Suu Kyi, a indiqué l'organisme de surveillance Global Witness dans un rapport publié en 2021.