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Bioethique: Associations Familiales Catholiques de Polynésie française réagit


Bioethique: Associations Familiales Catholiques de Polynésie française réagit
Le Parlement s’apprête à examiner, le 11 février, la nouvelle loi autorisant un moratoire de la recherche sur les embryons et les cellules souches embryonnaires.
L’Association familiale catholique, considérant l’embryon comme un être humain, a écrit aux sénateurs et députés polynésiens pour attirer leur attention sur l’enjeu réel du vote pouvant aboutir au choix d’une civilisation où la science et le commerce priment sur la dignité humaine et la vie:

Monsieur le député,

Après deux années de travaux préparatoires à la révision des lois de bioéthique ayant donné lieu à de nombreux débats, rapports et auditions, nous voici à la veille du vote au Parlement du projet de loi adopté en conseil des ministres le 20 octobre 2010.

On constate malheureusement que tout le travail de réflexion est remis en cause par des chercheurs qui réclament toujours plus de possibilités réglementaires, soutenus par des laboratoires en quête de brevets. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons vous faire part de nos préoccupations sur ce qui touche à la vie depuis sa conception, notamment sur les points suivants :
- la banalisation croissante de la recherche sur l’embryon et la mise à l’écart de la question de sa dignité d’être humain, alors que ces recherches sur les cellules souches adultes et les cellules du sang du cordon ombilical sont prometteuses.
- le sort inhumain de tous ces embryons dits surnuméraires, congelés en attendant que l’on décide de leur existence.
- la priorité donnée à l’amélioration des techniques de la « fabrication » d’enfants hors processus naturel en délaissant la recherche sur les causes de l’infertilité.
- les conditions de l’accès à l’AMP (assistance médicale à la procréation) qu’il faudrait réserver à des couples souffrant seulement d’infertilité médicale. Dans ce cadre, la proposition de l'assimilation du Pacs au mariage pour l'accès à l'AMP est à déplorer.
- la proposition consternante de favoriser le don d’ovocytes et de les congeler en incitant les femmes à le faire, même avant d’avoir un enfant. Cette porte est ouverte à tous les abus, notamment de marchandisation des ovocytes ou de congélation pour simple convenance personnelle.
- la généralisation du diagnostic prénatal et du diagnostic préimplantatoire peut conduire à la proposition systématique de l’élimination du fœtus au lieu d’une orientation vers les soins et l’accueil de l’enfant malade ou handicapé. Les risques de dérive eugéniste (sélection et élimination) sont réels, actuels et importants, pouvant s’appliquer à des caractéristiques de moins en moins graves. Toutes ces pratiques tendent aussi à stigmatiser les femmes enceintes et leur famille.
- en revanche, la levée de l'anonymat pour le don de gamètes est plus que souhaitable pour responsabiliser les donneurs et les futurs parents : ce qu'ils donnent, ce n'est pas un organe, mais ce qui va contribuer à donner la vie à un enfant.

La dignité de l’homme est fondée sur sa nature et son appartenance à l’espèce humaine, d’où son caractère absolument inviolable. La préservation et la défense de ce principe, fondé sur la Constitution, sont une garantie contre toute utilisation ou manipulation de la vie humaine. Vous remerciant de l’attention que vous aurez bien voulu porter à la présente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le député, l’expression de nos salutations respectueuses.

La présidente de l’AF.C. de Polynésie française
Marie-France Frémy


En pièce jointe la fiche technique Bioethique du CNAFC



Rédigé par communiqué du AFCPF le Mercredi 9 Février 2011 à 04:53 | Lu 697 fois