Tel-Aviv, Israël | AFP | mardi 17/10/2023 - Le président américain Joe Biden va se rendre mercredi en Israël pour une visite de "solidarité" après l'attaque sanglante du Hamas, qui vise aussi à débloquer l'acheminement de l'aide vers la bande de Gaza, en état de siège et menacée d'une catastrophe humanitaire.
Alors qu'Israël se prépare à une offensive terrestre pour "anéantir" le Hamas, une intense activité diplomatique se poursuit pour tenter d'éviter que la guerre, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, n'embrase la région mais aussi pour épargner les civils pris au piège.
Plus d'un million de Palestiniens de la bande de Gaza, bombardée sans répit par l'armée israélienne, ont quitté leur foyer ces derniers jours. Des milliers de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées de part et d'autre depuis le début de la guerre, tandis que le Hamas a enlevé 199 otages selon Israël.
"Je demande aux dirigeants du monde que ma fille nous soit rendue dans l'état où elle se trouve aujourd'hui ainsi que les autres otages", a déclaré avec émotion Keren Shem, la maman de Mia, une otage franco-israélienne, devant la presse mardi à Tel-Aviv. "Je supplie le monde de me rendre mon bébé."
Dans le sud de la bande de Gaza, des centaines de milliers de civils démunis sont massés près de la frontière avec l'Egypte, alors qu'Israël a coupé le 9 octobre les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture dans le micro-territoire de 362 kilomètres carrés et 2,4 millions d'habitants.
"Dans les magasins, les réserves (de nourriture) sont de quelques jours, peut-être quatre ou cinq jours", a averti mardi une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Abeer Etefa.
"Il reste 24 heures d'eau, d'électricité et de carburant" à Gaza soumise à un blocus israélien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, avait déclaré lundi Ahmed Al-Mandhari, directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la Méditerranée orientale.
Le point de passage de Rafah, seule ouverture vers l'extérieur de la bande de Gaza à ne pas être contrôlée par Israël, reste fermé. Mardi, des convois d'aide humanitaire stationnés dans le Sinaï, en Egypte, ont pris la route vers Rafah, sans qu'il soit possible de savoir si la frontière allait rouvrir.
Après de nouveaux bombardements israéliens, des journalistes de l'AFP dans le camp de réfugiés de Rafah et dans la ville voisine de Khan Younes ont vu mardi des corps drapés de blanc entreposés dans un camion à glace alors que les morgues débordent.
Menace iranienne
En Israël, où des dizaines de milliers de soldats sont déployés autour de la bande de Gaza et le long de la frontière nord avec le Liban, près de 500.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays depuis le 7 octobre afin d'éloigner les civils des zones de combat, selon l'armée.
"Nous avons évacué tout le sud d'Israël, toutes les localités près de la bande de Gaza", ainsi que "vingt localités" du nord proches de la frontière libanaise, a déclaré un porte-parole, Jonathan Conricus. Il a ajouté que l'évacuation de la ville de Sdérot, dans le sud, était en cours.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre. La plupart sont des civils morts le jour de l'attaque, la plus meurtrière depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Les frappes de représailles israéliennes ont tué au moins 2.750 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.
A l'issue d'une nuit d'entretiens à Tel-Aviv avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé la visite de Joe Biden pour "réaffirmer la solidarité des Etats-Unis avec Israël".
Et ce alors que l'Iran a menacé d'une possible "action préventive" contre Israël si le pays maintient son projet d'offensive terrestre contre la bande de Gaza.
Joe Biden espère "entendre de la part d'Israël comment il mènera ses opérations de manière à minimiser les pertes civiles et à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza d'une manière qui ne profite pas au Hamas", a ajouté Antony Blinken.
M. Biden doit aussi rencontrer le président égyptien, le roi de Jordanie et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Amman, alors que le risque d'un débordement du conflit inquiète à travers le monde.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a prévenu mardi que "personne ne pourrait arrêter" les "forces de la résistance" à Israël, un terme désignant les alliés régionaux de l'Iran (Syrie, Hamas, Hezbollah libanais entre autres), si les Israéliens poursuivaient leur guerre contre le Hamas.
La tension est vive aussi à la frontière avec le Liban, où l'armée israélienne a annoncé mardi avoir tué quatre assaillants, après des échanges de tirs ces derniers jours avec le Hezbollah, un allié du Hamas.
Un sol truffé de tunnels
Un porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, a déclaré ne pas savoir si la visite de M. Biden pouvait remettre en cause la date d'une offensive terrestre contre le Hamas.
"Je ne pense pas que cette visite vise à l'empêcher", mais plutôt "à s'assurer qu'Israël a tout ce dont il a besoin pour se défendre", a-t-il ajouté.
Une telle opération s'annonce périlleuse alors que le nord de la bande de Gaza est truffé de tunnels où le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, cache ses combattants et ses armes sous terre.
A l'aube du 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël par la terre et les airs, tuant plus d'un millier de civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été abattues dans un festival de musique.
Le Hamas a enlevé 199 personnes, selon Israël. L'organisation évoque "200 à 250" otages à Gaza et fait état de 22 otages tués dans les raids israéliens.
L'armée israélienne a annoncé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas.
La Turquie, qui mène une médiation sur les otages, a reçu "des demandes de plusieurs pays" afin d'obtenir la libération de leurs citoyens, a indiqué mardi le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, ajoutant que des discussions avaient commencé "notamment avec l'aile politique du Hamas".
Le président français Emmanuel Macron a lui évoqué des "discussions intenses" qui "avancent" pour la libération des otages.
Alors qu'Israël se prépare à une offensive terrestre pour "anéantir" le Hamas, une intense activité diplomatique se poursuit pour tenter d'éviter que la guerre, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, n'embrase la région mais aussi pour épargner les civils pris au piège.
Plus d'un million de Palestiniens de la bande de Gaza, bombardée sans répit par l'armée israélienne, ont quitté leur foyer ces derniers jours. Des milliers de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées de part et d'autre depuis le début de la guerre, tandis que le Hamas a enlevé 199 otages selon Israël.
"Je demande aux dirigeants du monde que ma fille nous soit rendue dans l'état où elle se trouve aujourd'hui ainsi que les autres otages", a déclaré avec émotion Keren Shem, la maman de Mia, une otage franco-israélienne, devant la presse mardi à Tel-Aviv. "Je supplie le monde de me rendre mon bébé."
Dans le sud de la bande de Gaza, des centaines de milliers de civils démunis sont massés près de la frontière avec l'Egypte, alors qu'Israël a coupé le 9 octobre les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture dans le micro-territoire de 362 kilomètres carrés et 2,4 millions d'habitants.
"Dans les magasins, les réserves (de nourriture) sont de quelques jours, peut-être quatre ou cinq jours", a averti mardi une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Abeer Etefa.
"Il reste 24 heures d'eau, d'électricité et de carburant" à Gaza soumise à un blocus israélien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, avait déclaré lundi Ahmed Al-Mandhari, directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la Méditerranée orientale.
Le point de passage de Rafah, seule ouverture vers l'extérieur de la bande de Gaza à ne pas être contrôlée par Israël, reste fermé. Mardi, des convois d'aide humanitaire stationnés dans le Sinaï, en Egypte, ont pris la route vers Rafah, sans qu'il soit possible de savoir si la frontière allait rouvrir.
Après de nouveaux bombardements israéliens, des journalistes de l'AFP dans le camp de réfugiés de Rafah et dans la ville voisine de Khan Younes ont vu mardi des corps drapés de blanc entreposés dans un camion à glace alors que les morgues débordent.
Menace iranienne
En Israël, où des dizaines de milliers de soldats sont déployés autour de la bande de Gaza et le long de la frontière nord avec le Liban, près de 500.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays depuis le 7 octobre afin d'éloigner les civils des zones de combat, selon l'armée.
"Nous avons évacué tout le sud d'Israël, toutes les localités près de la bande de Gaza", ainsi que "vingt localités" du nord proches de la frontière libanaise, a déclaré un porte-parole, Jonathan Conricus. Il a ajouté que l'évacuation de la ville de Sdérot, dans le sud, était en cours.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre. La plupart sont des civils morts le jour de l'attaque, la plus meurtrière depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Les frappes de représailles israéliennes ont tué au moins 2.750 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.
A l'issue d'une nuit d'entretiens à Tel-Aviv avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé la visite de Joe Biden pour "réaffirmer la solidarité des Etats-Unis avec Israël".
Et ce alors que l'Iran a menacé d'une possible "action préventive" contre Israël si le pays maintient son projet d'offensive terrestre contre la bande de Gaza.
Joe Biden espère "entendre de la part d'Israël comment il mènera ses opérations de manière à minimiser les pertes civiles et à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza d'une manière qui ne profite pas au Hamas", a ajouté Antony Blinken.
M. Biden doit aussi rencontrer le président égyptien, le roi de Jordanie et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Amman, alors que le risque d'un débordement du conflit inquiète à travers le monde.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a prévenu mardi que "personne ne pourrait arrêter" les "forces de la résistance" à Israël, un terme désignant les alliés régionaux de l'Iran (Syrie, Hamas, Hezbollah libanais entre autres), si les Israéliens poursuivaient leur guerre contre le Hamas.
La tension est vive aussi à la frontière avec le Liban, où l'armée israélienne a annoncé mardi avoir tué quatre assaillants, après des échanges de tirs ces derniers jours avec le Hezbollah, un allié du Hamas.
Un sol truffé de tunnels
Un porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, a déclaré ne pas savoir si la visite de M. Biden pouvait remettre en cause la date d'une offensive terrestre contre le Hamas.
"Je ne pense pas que cette visite vise à l'empêcher", mais plutôt "à s'assurer qu'Israël a tout ce dont il a besoin pour se défendre", a-t-il ajouté.
Une telle opération s'annonce périlleuse alors que le nord de la bande de Gaza est truffé de tunnels où le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, cache ses combattants et ses armes sous terre.
A l'aube du 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël par la terre et les airs, tuant plus d'un millier de civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été abattues dans un festival de musique.
Le Hamas a enlevé 199 personnes, selon Israël. L'organisation évoque "200 à 250" otages à Gaza et fait état de 22 otages tués dans les raids israéliens.
L'armée israélienne a annoncé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas.
La Turquie, qui mène une médiation sur les otages, a reçu "des demandes de plusieurs pays" afin d'obtenir la libération de leurs citoyens, a indiqué mardi le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, ajoutant que des discussions avaient commencé "notamment avec l'aile politique du Hamas".
Le président français Emmanuel Macron a lui évoqué des "discussions intenses" qui "avancent" pour la libération des otages.