Washington, Etats-Unis | AFP | jeudi 09/06/2021 - Joe Biden a décidé de temporiser dans le dossier TikTok et WeChat en annonçant la révocation des décrets pris par son prédécesseur Donald Trump pour interdire ces plateformes à succès appartenant à des Chinois, une décision saluée jeudi par Pékin.
Le président américain a toutefois signé mercredi un nouveau décret demandant à son administration de lancer une enquête pour déterminer les risques réels posés par les applications internet détenues par certaines puissances étrangères.
Il lui laisse quatre mois pour lui fournir un rapport détaillé et formuler des recommandations.
Rare exemple de détente entre les deux géants, Pékin a salué "un geste positif dans la bonne direction", par la voix du porte-parole du ministère du Commerce, Gao Feng.
M. Gao a toutefois souligné que la décision de l'administration Biden s'accompagnait de l'ouverture d'une enquête.
"Nous espérons que les Etats-Unis traiteront les entreprises chinoises de manière équitable et s'abstiendront de mélanger politique et questions commerciales", a-t-il plaidé.
Le nouveau décret vise à identifier toutes les "applications logicielles connectées qui peuvent présenter un risque inacceptable pour la sécurité nationale des États-Unis et le peuple américain", y compris "les applications détenues, contrôlées ou gérées par des personnes qui soutiennent les activités militaires ou de renseignement d'un autre pays, ou sont impliquées dans des cyberactivités malveillantes, ou impliquent des applications qui collectent des données personnelles sensibles", explique un communiqué de la Maison Blanche.
Le département du commerce et d'autres agences fédérales devront élaborer des directives "pour protéger les données personnelles sensibles... y compris les informations personnellement identifiables et les informations génétiques" contre les abus.
Sollicitées par l'AFP, TikTok et WeChat n'ont pas encore réagi.
Enquête séparée pour TikTok
Donald Trump affirmait que les applications appartenant à des Chinois posaient des risques pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Il avait cherché à forcer la vente de TikTok à des investisseurs américains.
Il accusait WeChat, une plateforme omniprésente dans la vie des Chinois via ses services de messagerie, de paiements à distance ou de réservations, et TikTok, une application de courtes vidéos particulièrement populaire chez les jeunes, de récolter des données confidentielles et de les partager avec Pékin.
Ces sociétés ont toujours réfuté ces accusations d'espionnage.
Il s'en était suivi une bataille judiciaire après le premier décret pris en août 2020. Fin décembre, l'administration Trump avait fait appel d'une décision de justice empêchant le ministère du Commerce d'imposer à TikTok des restrictions, qui auraient abouti à l'interdiction du réseau social aux Etats-Unis.
Mais en février, l'administration Biden avait demandé à la Cour d'appel de lui donner 60 jours pour étudier le dossier et se prononcer sur le maintien ou non de la requête formulée par le gouvernement Trump.
La Maison Blanche n'a pas précisé si ce décret éteignait tous les recours.
Selon un responsable de l'administration Biden interrogé par l'AFP, TikTok continue néanmoins de faire l'objet d'un examen séparé "par le biais du CFIUS", l'agence dépendant du Trésor chargée de s'assurer que les investissements étrangers ne présentent pas de risque pour la sécurité nationale.
Ces décisions montrent que Joe Biden n'a pas l'intention de relâcher la pression vis-à-vis de la Chine.
"Il serait prématuré de se réjouir", a ainsi souligné dans un blog Bobby Chesney, professeur de droit de l'Université du Texas, qui suit les questions de sécurité nationale.
Il a aussi souligné que l'administration Biden n'avait pas complètement fermé la porte à la réimposition d'une nouvelle version de ces sanctions.
La semaine dernière, Joe Biden avait allongé la liste des entités chinoises dans lesquelles il est interdit aux Américains d'investir.
Pour cela, il a amendé un décret de Donald Trump pour y inclure des entreprises impliquées dans des technologies de surveillance susceptibles d'être utilisées non seulement en Chine contre la minorité musulmane des Ouïghours et les dissidents, mais encore dans le monde entier.
Joe Biden est arrivé mercredi en Europe pour son premier voyage à l'étranger en tant que président. Il doit rencontrer les dirigeants européens et de l'OTAN ainsi que le président russe Vladimir Poutine.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, il a clairement dit qu'il souhaitait obtenir le soutien des alliés des Etats-Unis contre Pékin, accusé de concurrence déloyale dans ses relations commerciales.
Le président américain a toutefois signé mercredi un nouveau décret demandant à son administration de lancer une enquête pour déterminer les risques réels posés par les applications internet détenues par certaines puissances étrangères.
Il lui laisse quatre mois pour lui fournir un rapport détaillé et formuler des recommandations.
Rare exemple de détente entre les deux géants, Pékin a salué "un geste positif dans la bonne direction", par la voix du porte-parole du ministère du Commerce, Gao Feng.
M. Gao a toutefois souligné que la décision de l'administration Biden s'accompagnait de l'ouverture d'une enquête.
"Nous espérons que les Etats-Unis traiteront les entreprises chinoises de manière équitable et s'abstiendront de mélanger politique et questions commerciales", a-t-il plaidé.
Le nouveau décret vise à identifier toutes les "applications logicielles connectées qui peuvent présenter un risque inacceptable pour la sécurité nationale des États-Unis et le peuple américain", y compris "les applications détenues, contrôlées ou gérées par des personnes qui soutiennent les activités militaires ou de renseignement d'un autre pays, ou sont impliquées dans des cyberactivités malveillantes, ou impliquent des applications qui collectent des données personnelles sensibles", explique un communiqué de la Maison Blanche.
Le département du commerce et d'autres agences fédérales devront élaborer des directives "pour protéger les données personnelles sensibles... y compris les informations personnellement identifiables et les informations génétiques" contre les abus.
Sollicitées par l'AFP, TikTok et WeChat n'ont pas encore réagi.
Enquête séparée pour TikTok
Donald Trump affirmait que les applications appartenant à des Chinois posaient des risques pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Il avait cherché à forcer la vente de TikTok à des investisseurs américains.
Il accusait WeChat, une plateforme omniprésente dans la vie des Chinois via ses services de messagerie, de paiements à distance ou de réservations, et TikTok, une application de courtes vidéos particulièrement populaire chez les jeunes, de récolter des données confidentielles et de les partager avec Pékin.
Ces sociétés ont toujours réfuté ces accusations d'espionnage.
Il s'en était suivi une bataille judiciaire après le premier décret pris en août 2020. Fin décembre, l'administration Trump avait fait appel d'une décision de justice empêchant le ministère du Commerce d'imposer à TikTok des restrictions, qui auraient abouti à l'interdiction du réseau social aux Etats-Unis.
Mais en février, l'administration Biden avait demandé à la Cour d'appel de lui donner 60 jours pour étudier le dossier et se prononcer sur le maintien ou non de la requête formulée par le gouvernement Trump.
La Maison Blanche n'a pas précisé si ce décret éteignait tous les recours.
Selon un responsable de l'administration Biden interrogé par l'AFP, TikTok continue néanmoins de faire l'objet d'un examen séparé "par le biais du CFIUS", l'agence dépendant du Trésor chargée de s'assurer que les investissements étrangers ne présentent pas de risque pour la sécurité nationale.
Ces décisions montrent que Joe Biden n'a pas l'intention de relâcher la pression vis-à-vis de la Chine.
"Il serait prématuré de se réjouir", a ainsi souligné dans un blog Bobby Chesney, professeur de droit de l'Université du Texas, qui suit les questions de sécurité nationale.
Il a aussi souligné que l'administration Biden n'avait pas complètement fermé la porte à la réimposition d'une nouvelle version de ces sanctions.
La semaine dernière, Joe Biden avait allongé la liste des entités chinoises dans lesquelles il est interdit aux Américains d'investir.
Pour cela, il a amendé un décret de Donald Trump pour y inclure des entreprises impliquées dans des technologies de surveillance susceptibles d'être utilisées non seulement en Chine contre la minorité musulmane des Ouïghours et les dissidents, mais encore dans le monde entier.
Joe Biden est arrivé mercredi en Europe pour son premier voyage à l'étranger en tant que président. Il doit rencontrer les dirigeants européens et de l'OTAN ainsi que le président russe Vladimir Poutine.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, il a clairement dit qu'il souhaitait obtenir le soutien des alliés des Etats-Unis contre Pékin, accusé de concurrence déloyale dans ses relations commerciales.