Minsk, Belarus | AFP | lundi 26/10/2020 - La cheffe de l'opposition bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a annoncé lundi le début d'un mouvement de grève pour inciter au départ le président Alexandre Loukachenko, au lendemain d'une nouvelle grande manifestation contre le pouvoir à Minsk.
"Dès ce matin, des employés d'entreprises et d'usines publiques, du secteur des transports, des mineurs, des professeurs et des étudiants ont commencé à faire grève", a-t-elle affirmé sur la messagerie Telegram.
"La grève dans les entreprises publiques est un levier de pression économique. Et celle dans le secteur privé est un signe de solidarité de chacun, c'est tout aussi important", a ajouté l'opposante.
Dans une interview diffusée sur Youtube, elle a estimé que ce n'était "que le début" et affirmé que "plus de sept millions de dollars" de dons avaient été collectés pour aider les grévistes.
L'Etat bélarusse contrôlant une grande partie de l'économie, de précédentes grèves dans des usines emblématiques n'avaient pas duré, face aux intimidations et aux menaces de licenciements.
Selon une journaliste de l'AFP, près de 2.500 protestataires, en majorité des étudiants et des retraités, ont remonté dans l'après-midi l'une des principales artères de la capitale, scandant des slogans contre Alexandre Loukachenko et portant des drapeaux rouges et blancs, les couleurs de l'opposition.
"Je manifeste contre ceux qui se sont emparés illégalement du pouvoir", lance Maria Bouriak, 74 ans. Ivan Prokhorov, un étudiant, dit quant à lui vouloir vivre dans un pays "où le peuple a le pouvoir, pas les forces antiémeutes".
Des vidéos partagées par l'opposition ont également montré des rassemblements dispersés par la police. Selon l'ONG Viasna, plus de 180 personnes ont été arrêtées lundi, surtout à Minsk.
Pressions sur les grévistes
Le média indépendant Tut.by a de son côté diffusé des images d'ouvriers menant des actions de solidarité dans au moins cinq firmes publiques, notamment dans l'usine chimique Grodnoazot, dans l'ouest du Bélarus.
En revanche, des grèves massives n'ont pour l'heure pas été signalées. Une porte-parole du gouvernement a pour sa part assuré, lundi matin, que les entreprises fonctionnaient normalement.
"C'est difficile de savoir jusqu'où les gens iront à cause de la grande pression des autorités", a expliqué à l'AFP Alexandre Iarochouk, le chef de la Confédération bélarusse des syndicats démocratiques, précisant ne pas avoir appelé à faire grève.
"Une partie de nos employés ont rejoint la grève", a témoigné Natalia Bezroukova, 54 ans, une gréviste dans une firme publique de BTP interrogée par l'AFP dans le centre de Minsk.
L'opposition bélarusse exige le départ de M. Loukachenko, 66 ans, au pouvoir depuis 1994, après l'élection présidentielle jugée frauduleuse du 9 août. Le mouvement de contestation subit depuis une pression constante des autorités.
Dimanche, une nouvelle manifestation a réuni plus de 100.000 personnes dans la capitale. Des grenades assourdissantes ont été utilisées par la police pour disperser la foule.
Au total, 523 personnes ont été arrêtées ce jour-là en marge de protestations à travers le pays, selon le ministère de l'Intérieur.
Pour le politologue Artiom Chraïbman, si l'opposition parvient à reprendre l'initiative et à mobiliser encore autant de personnes, elle pourrait "pousser l'adversaire à l'erreur".
"Par peur d'un nombre à nouveau croissant de gens dans la rue, le pouvoir va avoir besoin de changer sa tactique: soit céder fortement (libérer des prisonniers politiques, accélérer une réforme constitutionnelle), soit passer un nouveau cap dans la répression", a-t-il commenté sur Telegram.
Après avoir maté brutalement les manifestations dans les jours ayant suivi l'élection, les autorités ont prévenu ce mois-ci qu'elles tireraient à balles réelles "si nécessaire". Mais cela n'a pas empêché de nouveaux rassemblements. De son côté, le président Loukachenko, soutenu par Moscou, n'a montré aucune intention de plier.
"Dès ce matin, des employés d'entreprises et d'usines publiques, du secteur des transports, des mineurs, des professeurs et des étudiants ont commencé à faire grève", a-t-elle affirmé sur la messagerie Telegram.
"La grève dans les entreprises publiques est un levier de pression économique. Et celle dans le secteur privé est un signe de solidarité de chacun, c'est tout aussi important", a ajouté l'opposante.
Dans une interview diffusée sur Youtube, elle a estimé que ce n'était "que le début" et affirmé que "plus de sept millions de dollars" de dons avaient été collectés pour aider les grévistes.
L'Etat bélarusse contrôlant une grande partie de l'économie, de précédentes grèves dans des usines emblématiques n'avaient pas duré, face aux intimidations et aux menaces de licenciements.
Selon une journaliste de l'AFP, près de 2.500 protestataires, en majorité des étudiants et des retraités, ont remonté dans l'après-midi l'une des principales artères de la capitale, scandant des slogans contre Alexandre Loukachenko et portant des drapeaux rouges et blancs, les couleurs de l'opposition.
"Je manifeste contre ceux qui se sont emparés illégalement du pouvoir", lance Maria Bouriak, 74 ans. Ivan Prokhorov, un étudiant, dit quant à lui vouloir vivre dans un pays "où le peuple a le pouvoir, pas les forces antiémeutes".
Des vidéos partagées par l'opposition ont également montré des rassemblements dispersés par la police. Selon l'ONG Viasna, plus de 180 personnes ont été arrêtées lundi, surtout à Minsk.
Pressions sur les grévistes
Le média indépendant Tut.by a de son côté diffusé des images d'ouvriers menant des actions de solidarité dans au moins cinq firmes publiques, notamment dans l'usine chimique Grodnoazot, dans l'ouest du Bélarus.
En revanche, des grèves massives n'ont pour l'heure pas été signalées. Une porte-parole du gouvernement a pour sa part assuré, lundi matin, que les entreprises fonctionnaient normalement.
"C'est difficile de savoir jusqu'où les gens iront à cause de la grande pression des autorités", a expliqué à l'AFP Alexandre Iarochouk, le chef de la Confédération bélarusse des syndicats démocratiques, précisant ne pas avoir appelé à faire grève.
"Une partie de nos employés ont rejoint la grève", a témoigné Natalia Bezroukova, 54 ans, une gréviste dans une firme publique de BTP interrogée par l'AFP dans le centre de Minsk.
L'opposition bélarusse exige le départ de M. Loukachenko, 66 ans, au pouvoir depuis 1994, après l'élection présidentielle jugée frauduleuse du 9 août. Le mouvement de contestation subit depuis une pression constante des autorités.
Dimanche, une nouvelle manifestation a réuni plus de 100.000 personnes dans la capitale. Des grenades assourdissantes ont été utilisées par la police pour disperser la foule.
Au total, 523 personnes ont été arrêtées ce jour-là en marge de protestations à travers le pays, selon le ministère de l'Intérieur.
Pour le politologue Artiom Chraïbman, si l'opposition parvient à reprendre l'initiative et à mobiliser encore autant de personnes, elle pourrait "pousser l'adversaire à l'erreur".
"Par peur d'un nombre à nouveau croissant de gens dans la rue, le pouvoir va avoir besoin de changer sa tactique: soit céder fortement (libérer des prisonniers politiques, accélérer une réforme constitutionnelle), soit passer un nouveau cap dans la répression", a-t-il commenté sur Telegram.
Après avoir maté brutalement les manifestations dans les jours ayant suivi l'élection, les autorités ont prévenu ce mois-ci qu'elles tireraient à balles réelles "si nécessaire". Mais cela n'a pas empêché de nouveaux rassemblements. De son côté, le président Loukachenko, soutenu par Moscou, n'a montré aucune intention de plier.