Strasbourg, France | AFP | mardi 25/06/2024 - Douze ans de réclusion criminelle ont été requis mardi contre une assistante maternelle accusée d'avoir secoué un bébé de six mois dont elle avait la garde, entraînant sa mort.
Jugée devant la cour d'assises du Bas-Rhin, cette mère de famille de 44 ans encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
Le 22 octobre 2013, elle avait appelé vers 08H30 les pompiers, paniquée, un appel dont l'enregistrement a été diffusé mardi devant la cour.
"Il ne respire plus", "il est très, très mou", dit-elle d'une voix haletante, à propos du petit Hugo, qu'elle gardait depuis moins d'une heure chez elle à Marlenheim (Bas-Rhin). Puis on l'entend pratiquer un massage cardiaque sur les conseils du médecin.
Dans la salle, les parents se tiennent la main, les yeux baissés, accablés de tristesse.
Leur ancienne assistante maternelle explique à la cour avoir secoué l'enfant car il était devenu "amorphe, comme une poupée de chiffon", peu après avoir englouti le contenu d'un biberon.
"Je le prends sous les bras sans tenir la tête et je le secoue, mais sans vouloir lui faire du mal", décrit en pleurs l'accusée, qui comparaît libre.
"C'était pour le faire revenir à lui".
"Est-ce que vous vous sentez responsable de la mort d'Hugo?", l'interroge l'avocat des parties civiles, Pascal Créhange. "Bien sûr", répond-elle.
"J'ai réagi dans la panique", se justifie l'assistante maternelle, qui avait reçu son agrément l'année précédant les faits. Un agrément suspendu après le drame.
- "Extrême violence" -
Selon des experts entendus par la cour, Hugo présentait des lésions correspondant à un secouement très violent survenu le jour même de sa mort et à un secouement antérieur, environ deux semaines avant.
L'avocate générale Claire Vuillet appelle les jurés à reconnaître l'accusée coupable de ces deux actes de violence volontaire et à la condamner à 12 ans de prison ainsi qu'à une interdiction définitive d'exercer toute profession en contact avec des mineurs.
Elle souligne "l'extrême violence" des gestes subis par Hugo, affirmant que l'ancienne nourrice ne lui a donné "aucune chance".
"Secouer un bébé, c'est de la maltraitance, c'est l'équivalent d'un accident de la route avec un 38 tonnes", insiste l'avocat des parents de Hugo, Me Créhange.
Décrivant un couple "encore marqué au fer rouge" par la perte de leur fils, il regrette que "l'accusée ne nous ait toujours pas dit ce qui s'est réellement passé".
Elle avait changé de version deux mois après les faits, affirmant qu'elle avait eu un malaise le matin du drame et que le bébé avait pu se cogner la tête contre un mur. Mais les experts ont écarté toute cause accidentelle du décès.
- Décrite comme "bienveillante" -
Sa description du secouement n'est pas non plus compatible avec les lésions présentées par l'enfant, victime de gestes beaucoup plus violents, a aussi souligné le professeur Jean-Sébastien Raul. Selon ce médecin légiste qui a effectué l'autopsie du nourrisson, Hugo a subi des "mécanismes violents d'avant en arrière de type secousses".
Pour entraîner le décès, ces secousses doivent être "très violentes", au moins 7 sur une échelle de violence allant de 1 à 10, a-t-il comparé, mimant un geste très énergique sur une poupée.
Charlotte Barby, avocate de la défense, a rappelé les témoignages de la belle-soeur de l'ancienne nourrice, de l'ancienne institutrice de son fils ou encore de la maman d'un autre petit garçon qu'elle gardait. Ces avis sont "unanimes", a souligné l'avocate, "on ne l'a jamais vu s'énerver, elle était bienveillante".
"Sa personnalité rend invraisemblable la commission de violences volontaires", a déclaré Me Barby, plaidant l'acquittement.
Les parents de Hugo, un maître pâtissier et une secrétaire-comptable de 42 ans, qui ont eu ensuite deux autres garçons, ont dit, lundi, leur soif de "vérité" et de "justice": "ça fait dix ans qu'on attend".
Le verdict est attendu mercredi.
Jugée devant la cour d'assises du Bas-Rhin, cette mère de famille de 44 ans encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
Le 22 octobre 2013, elle avait appelé vers 08H30 les pompiers, paniquée, un appel dont l'enregistrement a été diffusé mardi devant la cour.
"Il ne respire plus", "il est très, très mou", dit-elle d'une voix haletante, à propos du petit Hugo, qu'elle gardait depuis moins d'une heure chez elle à Marlenheim (Bas-Rhin). Puis on l'entend pratiquer un massage cardiaque sur les conseils du médecin.
Dans la salle, les parents se tiennent la main, les yeux baissés, accablés de tristesse.
Leur ancienne assistante maternelle explique à la cour avoir secoué l'enfant car il était devenu "amorphe, comme une poupée de chiffon", peu après avoir englouti le contenu d'un biberon.
"Je le prends sous les bras sans tenir la tête et je le secoue, mais sans vouloir lui faire du mal", décrit en pleurs l'accusée, qui comparaît libre.
"C'était pour le faire revenir à lui".
"Est-ce que vous vous sentez responsable de la mort d'Hugo?", l'interroge l'avocat des parties civiles, Pascal Créhange. "Bien sûr", répond-elle.
"J'ai réagi dans la panique", se justifie l'assistante maternelle, qui avait reçu son agrément l'année précédant les faits. Un agrément suspendu après le drame.
- "Extrême violence" -
Selon des experts entendus par la cour, Hugo présentait des lésions correspondant à un secouement très violent survenu le jour même de sa mort et à un secouement antérieur, environ deux semaines avant.
L'avocate générale Claire Vuillet appelle les jurés à reconnaître l'accusée coupable de ces deux actes de violence volontaire et à la condamner à 12 ans de prison ainsi qu'à une interdiction définitive d'exercer toute profession en contact avec des mineurs.
Elle souligne "l'extrême violence" des gestes subis par Hugo, affirmant que l'ancienne nourrice ne lui a donné "aucune chance".
"Secouer un bébé, c'est de la maltraitance, c'est l'équivalent d'un accident de la route avec un 38 tonnes", insiste l'avocat des parents de Hugo, Me Créhange.
Décrivant un couple "encore marqué au fer rouge" par la perte de leur fils, il regrette que "l'accusée ne nous ait toujours pas dit ce qui s'est réellement passé".
Elle avait changé de version deux mois après les faits, affirmant qu'elle avait eu un malaise le matin du drame et que le bébé avait pu se cogner la tête contre un mur. Mais les experts ont écarté toute cause accidentelle du décès.
- Décrite comme "bienveillante" -
Sa description du secouement n'est pas non plus compatible avec les lésions présentées par l'enfant, victime de gestes beaucoup plus violents, a aussi souligné le professeur Jean-Sébastien Raul. Selon ce médecin légiste qui a effectué l'autopsie du nourrisson, Hugo a subi des "mécanismes violents d'avant en arrière de type secousses".
Pour entraîner le décès, ces secousses doivent être "très violentes", au moins 7 sur une échelle de violence allant de 1 à 10, a-t-il comparé, mimant un geste très énergique sur une poupée.
Charlotte Barby, avocate de la défense, a rappelé les témoignages de la belle-soeur de l'ancienne nourrice, de l'ancienne institutrice de son fils ou encore de la maman d'un autre petit garçon qu'elle gardait. Ces avis sont "unanimes", a souligné l'avocate, "on ne l'a jamais vu s'énerver, elle était bienveillante".
"Sa personnalité rend invraisemblable la commission de violences volontaires", a déclaré Me Barby, plaidant l'acquittement.
Les parents de Hugo, un maître pâtissier et une secrétaire-comptable de 42 ans, qui ont eu ensuite deux autres garçons, ont dit, lundi, leur soif de "vérité" et de "justice": "ça fait dix ans qu'on attend".
Le verdict est attendu mercredi.