Dacca, Bangladesh | AFP | jeudi 18/07/2024 - Les affrontements au Bangladesh entre les forces de l'ordre et les étudiants, qui manifestent contre un système de quotas d'embauche dans la fonction publique, ont fait 32 morts dont un journaliste, selon un nouveau bilan établi jeudi, jour où le siège de la télévision d'Etat a été incendié.
Des centaines de manifestants ont débordé la police anti-émeute qui leur avait tiré dessus avec des balles en caoutchouc et ont pourchassé les policiers qui se sont réfugiés au siège de la chaîne BTV à Dacca, la capitale.
La foule en colère a ensuite incendié le bâtiment d'accueil de la chaîne et des dizaines de véhicules garés à l'extérieur, a déclaré à l'AFP un responsable de BTV sous couvert d'anonymat.
"De nombreuses personnes sont coincées à l'intérieur", a déclaré la chaîne ajoutant que "l'incendie catastrophique" se propageait rapidement.
Le gouvernement, qui avait ordonné en début de semaine la fermeture sine die des écoles et des universités, a intensifié ses efforts pour faire face à des semaines de manifestation réclamant l'égalité d'accès aux emplois du secteur public.
La Première ministre Sheikh Hasina a condamné mercredi le "meurtre" des manifestants dans un discours télévisé et a promis que les responsables seraient punis quelle que soit leur affiliation politique.
Mais ceci n'a pas suffi. La violence s'est aggravée alors que la police tentait à nouveau de disperser les manifestations avec des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes.
Au moins 25 personnes, dont un journaliste, ont été tuées jeudi, en plus des sept morts signalés plus tôt dans la semaine, selon un décompte des hôpitaux établi par l'AFP, avec des centaines de blessés supplémentaires.
Les armes "non létales" de la police sont à l'origine de plus des deux tiers de ces décès, selon les descriptions fournies à l'AFP par les hôpitaux.
- "Comme une dictatrice" -
De nouveaux affrontements ont éclaté dans plusieurs villes du Bangladesh tout au long de la journée alors que la police anti-émeute chargeait les manifestants, qui ont entamé une nouvelle série de barrages humains sur les routes et les autoroutes.
Des hélicoptères ont secouru jeudi 60 policiers coincés sur le toit d'un campus de l'Université canadienne, théâtre de violents affrontements dans la capitale, a indiqué dans un communiqué le Bataillon d'action rapide.
Les dépouilles de trois étudiants et d'un chauffeur de pousse-pousse ont été transportées dans un hôpital de Dacca. "Ils ont été blessés par des balles en caoutchouc", a déclaré à l'AFP la directrice adjointe de l'hôpital Kuwait Moitri, Mahfuz Ara Begum.
"Plus de 150 étudiants sont également soignés ici. La plupart ont été touchés par des balles en caoutchouc aux yeux", a-t-elle ajouté.
"Nous avons sept morts ici", a dit à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un responsable de l'hôpital Uttara Crescent de Dacca. "Les deux premiers étaient des étudiants avec des blessures par balle en caoutchouc. Les cinq autres présentaient des blessures par balle d'armes à feu", a-t-il précisé.
Près de 1.000 autres personnes ont été soignées à l'hôpital pour des blessures subies lors d'affrontements avec la police, a indiqué le responsable, ajoutant que beaucoup d'entre elles avaient été blessées par balle en caoutchouc.
Didar Malekin, du média en ligne Dhaka Times, a déclaré à l'AFP que Mehedi Hasan, l'un de ses reporters, avait été tué alors qu'il couvrait les affrontements à Dacca.
D'autres hôpitaux ont fait état auprès de l'AFP de 14 autres décès jeudi dont 10 à Dacca, deux dans la ville portuaire de Chittagong et deux dans des localités voisines.
Le mouvement entamé le 1er juillet par un blocage des principaux axes routiers et ferroviaires, a dégénéré en heurts meurtriers entre les étudiants d'un côté, les forces de l'ordre ou les partisans du pouvoir de l'autre.
Les manifestations quasi-quotidiennes exigent la fin du système de quotas qui, selon les opposants, profite aux enfants des groupes soutenant Sheikh Hasina, 76 ans, qui dirige le pays depuis 2009.
Mubashar Hasan, un expert du Bangladesh à l'Université d'Oslo en Norvège, a déclaré que les manifestations s'étaient transformées en un mécontentement à l'égard du régime.
"Ils protestent contre le caractère répressif de l'Etat", a-t-il déclaré à l'AFP. "Les manifestants remettent en question le leadership d'Hasina, l'accusant de s'accrocher au pouvoir par la force", a-t-il ajouté. "Les étudiants la traitent en fait de dictatrice."
- Internet mobile coupé -
Les habitants ont signalé jeudi des coupures d'internet mobile dans tout le pays, deux jours après que les fournisseurs d'internet ont coupé l'accès à Facebook, la principale plateforme d'organisation de la campagne de protestation.
Le ministre adjoint des Télécommunications, Zunaid Ahmed Palak, a déclaré à l'AFP que le gouvernement avait ordonné la coupure du réseau pour éviter "des rumeurs, des mensonges et de la désinformation".
Parallèlement à la répression policière, les manifestants et les étudiants alliés à la Ligue Awami au pouvoir de la Première ministre, se sont également affrontés dans les rues à coups de briques et de tiges de bambou.
Amnesty International a déclaré que des preuves vidéo des affrontements de cette semaine montraient que les forces de sécurité bangladaises avaient eu recours à la force illégale.
Des centaines de manifestants ont débordé la police anti-émeute qui leur avait tiré dessus avec des balles en caoutchouc et ont pourchassé les policiers qui se sont réfugiés au siège de la chaîne BTV à Dacca, la capitale.
La foule en colère a ensuite incendié le bâtiment d'accueil de la chaîne et des dizaines de véhicules garés à l'extérieur, a déclaré à l'AFP un responsable de BTV sous couvert d'anonymat.
"De nombreuses personnes sont coincées à l'intérieur", a déclaré la chaîne ajoutant que "l'incendie catastrophique" se propageait rapidement.
Le gouvernement, qui avait ordonné en début de semaine la fermeture sine die des écoles et des universités, a intensifié ses efforts pour faire face à des semaines de manifestation réclamant l'égalité d'accès aux emplois du secteur public.
La Première ministre Sheikh Hasina a condamné mercredi le "meurtre" des manifestants dans un discours télévisé et a promis que les responsables seraient punis quelle que soit leur affiliation politique.
Mais ceci n'a pas suffi. La violence s'est aggravée alors que la police tentait à nouveau de disperser les manifestations avec des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes.
Au moins 25 personnes, dont un journaliste, ont été tuées jeudi, en plus des sept morts signalés plus tôt dans la semaine, selon un décompte des hôpitaux établi par l'AFP, avec des centaines de blessés supplémentaires.
Les armes "non létales" de la police sont à l'origine de plus des deux tiers de ces décès, selon les descriptions fournies à l'AFP par les hôpitaux.
- "Comme une dictatrice" -
De nouveaux affrontements ont éclaté dans plusieurs villes du Bangladesh tout au long de la journée alors que la police anti-émeute chargeait les manifestants, qui ont entamé une nouvelle série de barrages humains sur les routes et les autoroutes.
Des hélicoptères ont secouru jeudi 60 policiers coincés sur le toit d'un campus de l'Université canadienne, théâtre de violents affrontements dans la capitale, a indiqué dans un communiqué le Bataillon d'action rapide.
Les dépouilles de trois étudiants et d'un chauffeur de pousse-pousse ont été transportées dans un hôpital de Dacca. "Ils ont été blessés par des balles en caoutchouc", a déclaré à l'AFP la directrice adjointe de l'hôpital Kuwait Moitri, Mahfuz Ara Begum.
"Plus de 150 étudiants sont également soignés ici. La plupart ont été touchés par des balles en caoutchouc aux yeux", a-t-elle ajouté.
"Nous avons sept morts ici", a dit à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un responsable de l'hôpital Uttara Crescent de Dacca. "Les deux premiers étaient des étudiants avec des blessures par balle en caoutchouc. Les cinq autres présentaient des blessures par balle d'armes à feu", a-t-il précisé.
Près de 1.000 autres personnes ont été soignées à l'hôpital pour des blessures subies lors d'affrontements avec la police, a indiqué le responsable, ajoutant que beaucoup d'entre elles avaient été blessées par balle en caoutchouc.
Didar Malekin, du média en ligne Dhaka Times, a déclaré à l'AFP que Mehedi Hasan, l'un de ses reporters, avait été tué alors qu'il couvrait les affrontements à Dacca.
D'autres hôpitaux ont fait état auprès de l'AFP de 14 autres décès jeudi dont 10 à Dacca, deux dans la ville portuaire de Chittagong et deux dans des localités voisines.
Le mouvement entamé le 1er juillet par un blocage des principaux axes routiers et ferroviaires, a dégénéré en heurts meurtriers entre les étudiants d'un côté, les forces de l'ordre ou les partisans du pouvoir de l'autre.
Les manifestations quasi-quotidiennes exigent la fin du système de quotas qui, selon les opposants, profite aux enfants des groupes soutenant Sheikh Hasina, 76 ans, qui dirige le pays depuis 2009.
Mubashar Hasan, un expert du Bangladesh à l'Université d'Oslo en Norvège, a déclaré que les manifestations s'étaient transformées en un mécontentement à l'égard du régime.
"Ils protestent contre le caractère répressif de l'Etat", a-t-il déclaré à l'AFP. "Les manifestants remettent en question le leadership d'Hasina, l'accusant de s'accrocher au pouvoir par la force", a-t-il ajouté. "Les étudiants la traitent en fait de dictatrice."
- Internet mobile coupé -
Les habitants ont signalé jeudi des coupures d'internet mobile dans tout le pays, deux jours après que les fournisseurs d'internet ont coupé l'accès à Facebook, la principale plateforme d'organisation de la campagne de protestation.
Le ministre adjoint des Télécommunications, Zunaid Ahmed Palak, a déclaré à l'AFP que le gouvernement avait ordonné la coupure du réseau pour éviter "des rumeurs, des mensonges et de la désinformation".
Parallèlement à la répression policière, les manifestants et les étudiants alliés à la Ligue Awami au pouvoir de la Première ministre, se sont également affrontés dans les rues à coups de briques et de tiges de bambou.
Amnesty International a déclaré que des preuves vidéo des affrontements de cette semaine montraient que les forces de sécurité bangladaises avaient eu recours à la force illégale.