L'interdiction de baignade et des activités nautiques par arrêté municipal de Pirae a été prise ce vendredi 8 janvier mais n'a pas encore été matérialisée sur le site. Ce vendredi après-midi des baigneurs profitaient d'un moment d'éclaircie tandis que de l'autre côté des piroguiers s'entraînaient. La mairie de Pirae promet d'installer des panneaux signalisant l'interdiction dans les prochains jours. La police municipale sera chargée d'informer le public de cette interdiction.
PIRAE, le 8 janvier 2016. Ce vendredi, la mairie de Pirae a pris un arrêté municipal interdisant la baignade et toutes les activités nautiques "temporairement" dans toute la baie du Taaone (de l'embouchure de la Fautaua jusqu'à la pointe Iriti). Une décision prise en concertation avec le Centre d'hygiène et de salubrité publique (CHSP) après que le Centre hospitalier du Taaone a découvert une rupture de la canalisation qui transporte les eaux usées (pré traitées) du CHPF vers une sortie située en mer, à 1 km au large au niveau de la passe du Taaone.
Depuis son ouverture en 2011 l'hôpital polynésien dispose d'une station d'épuration interne capable de traiter les 400 m3 quotidiens qui sont consommés au sein de la structure (équivalent à 1300 habitants). Mais à la sortie immédiate de la station d'épuration de l'hôpital, les eaux de rejet ne sont pas encore de qualité suffisante : il faut la dilution en mer, au large et en profondeur (à 60 mètres), de ces effluents pour que la qualité des eaux de rejet soit qualifiée de conforme aux eaux de baignade. C'est pourquoi une canalisation de un kilomètre de long plonge depuis la plage jusqu'à 60 mètres de profondeur à son extrémité dans la passe de Taunoa.
A la fin du mois d'octobre 2015, une opération de maintenance sur cette canalisation de un kilomètre de long et les pompes qui l'alimentent n'avait rien révélé d'anormal. Mais courant décembre, les techniciens du CHPF se sont aperçus d'anomalies. "Les pompes fonctionnaient moins" indique Jean-Marie Savio, secrétaire général de l'hôpital. A ce moment là, l'anomalie est repérée mais le "problème n'est pas encore identifié". Il est donc décidé de procéder dès le début du mois de janvier à une inspection complète de la canalisation. Lundi 4 janvier et mardi 5 janvier, des plongeurs suivent les 1000 m de la canalisation qui traverse la baie de Taaone et constatent qu'à 150 mètres seulement de la plage et à 10 mètres de profondeur seulement un tronçon de tuyau est à terre (alors qu'il est normalement posé sur des poteaux en acier). Sur 60 à 80 mètres de long, les tuyaux successifs emmanchés les uns aux autres sont désassemblés. Conséquence : les effluents de la station d'épuration de l'hôpital qui ne sont se pas encore dilués dans l'eau de mer du large et à une profondeur suffisante se retrouvent dans le lagon, à 150 mètres à peine de la plage fréquentée régulièrement par les riverains et par tous ceux qui pratiquent des activités nautiques au départ du cercle nautique de Pirae situé à Aorai Tini Hau.
Si la direction du CHPF est sûre de son fait concernant la dilution en mer des effluents des eaux usées de sa station d'épuration lorsqu'ils se trouvent au large, en mer, et à une profondeur de 60 mètres ce n'est pas le cas dans le lagon avec moins de 10 mètres de fond. Immédiatement le Centre d'hygiène et de salubrité publique et la mairie de Pirae sont alertés. "Par principe de précaution, la mesure d'interdiction de la baignade et des activités nautiques s'imposait" commente simplement Glenda Mélix, la directrice du CHSP. L'arrêté municipal est signé ce vendredi 8 janvier. Il indique que "le constat de dommages causés à l'émissaire de la station d'épuration du Centre hospitalier de Polynésie française à au moins 150 mètres de la limite des eaux laisse présager d'un risque élevé d'une très mauvaise qualité des eaux de baignade dans la baie du Taaone (…) par principe de précaution il convient donc d'interdire temporairement la baignade et toute activité nautique".
UN RISQUE PROCHE DE ZÉRO MAIS LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION
A écouter le docteur Philippe Dupire en charge notamment des questions d'hygiène au sein de l'hôpital polynésien, le "risque est quasiment de zéro". Les effluents rejetés dans les eaux usées ne contiennent pas de polluants chimiques résidus des traitements des patients du CHPF. Il s'agirait essentiellement d'une pollution bactérienne classique, une "contamination fécale" principalement. Pour lui, les réactions cutanées dans ce cas sont rares, "il faudrait avaler de l'eau, au moins 100 ml pour déclencher des troubles digestifs". L'alerte s'adresse donc essentiellement selon lui "aux personnes fragiles". Preuve du risque quasi nul : alors que l'émissaire est brisé depuis plusieurs jours –dans le courant du mois de décembre- il n'y a pas eu de remontées particulières du réseau sentinelle d'une augmentation des cas de diarrhées ni auprès de la médecine de ville, ni aux urgences du CHPF. Le centre d'hygiène et de salubrité publique mènera en début de semaine des prélèvements des eaux de baignade afin d'en mesurer plus précisément la qualité, dès que la situation météo le permettra.
Néanmoins, le principe de précaution s'applique d'où cette interdiction de se baigner dans l'ensemble de la baie du Taaone, au moins jusqu'à ce que des travaux permettent, dans un premier temps, d'emboîter de nouveau toutes les parties de tuyaux de cette canalisation. Fabien Courtat, chef du service technique du CHPF estime que la réparation provisoire de la canalisation pourrait être réalisée dans les prochaines semaines, "tout dépend des conditions climatiques". Des travaux plus importants pour consolider l'ouvrage notamment seront réalisés ultérieurement et "seront certainement plus coûteux" prévient Jean-Marie Savio. Une expertise de la part des sociétés d'assurance sera sans doute effectuée.
DES RESPONSABILITÉS RECHERCHÉES
C'est certainement à ce moment-là que se poseront plus précisément les questions sur les causes de cette rupture de canalisation. "Des hypothèses ont été émises. Une certitude : cela ne s'est pas passé tout seul ! Il y a eu certainement un accrochage de la canalisation et il y a eu un effort mécanique important sur l'ensemble de la structure car les platines en acier coulées dans le béton des poteaux sur le fond marin ont lâché".
Ce pourrait être le résultat d'un accrochage de la canalisation, à environ 30 mètres de profondeur, par un bateau "d'un certain tonnage, pas un poti marara ni un voilier" au mouillage dans la baie. "Il arrive qu'on voit des bateaux d'une taille significative qui reste au mouillage dans le secteur pendant plusieurs jours" précise encore Jean-Marie Savio. Si l'hôpital n'a pas encore porté plainte, une recherche de responsabilité de tiers sera probablement engagée.
Dans l'avenir, il se pourrait qu'une interdiction de mouillage soit demandée dans le secteur de la fin de l'émissaire des eaux usées de l'hôpital, dans la passe de Taunoa afin d'éviter de nouveaux incidents de ce genre.
Depuis son ouverture en 2011 l'hôpital polynésien dispose d'une station d'épuration interne capable de traiter les 400 m3 quotidiens qui sont consommés au sein de la structure (équivalent à 1300 habitants). Mais à la sortie immédiate de la station d'épuration de l'hôpital, les eaux de rejet ne sont pas encore de qualité suffisante : il faut la dilution en mer, au large et en profondeur (à 60 mètres), de ces effluents pour que la qualité des eaux de rejet soit qualifiée de conforme aux eaux de baignade. C'est pourquoi une canalisation de un kilomètre de long plonge depuis la plage jusqu'à 60 mètres de profondeur à son extrémité dans la passe de Taunoa.
A la fin du mois d'octobre 2015, une opération de maintenance sur cette canalisation de un kilomètre de long et les pompes qui l'alimentent n'avait rien révélé d'anormal. Mais courant décembre, les techniciens du CHPF se sont aperçus d'anomalies. "Les pompes fonctionnaient moins" indique Jean-Marie Savio, secrétaire général de l'hôpital. A ce moment là, l'anomalie est repérée mais le "problème n'est pas encore identifié". Il est donc décidé de procéder dès le début du mois de janvier à une inspection complète de la canalisation. Lundi 4 janvier et mardi 5 janvier, des plongeurs suivent les 1000 m de la canalisation qui traverse la baie de Taaone et constatent qu'à 150 mètres seulement de la plage et à 10 mètres de profondeur seulement un tronçon de tuyau est à terre (alors qu'il est normalement posé sur des poteaux en acier). Sur 60 à 80 mètres de long, les tuyaux successifs emmanchés les uns aux autres sont désassemblés. Conséquence : les effluents de la station d'épuration de l'hôpital qui ne sont se pas encore dilués dans l'eau de mer du large et à une profondeur suffisante se retrouvent dans le lagon, à 150 mètres à peine de la plage fréquentée régulièrement par les riverains et par tous ceux qui pratiquent des activités nautiques au départ du cercle nautique de Pirae situé à Aorai Tini Hau.
Si la direction du CHPF est sûre de son fait concernant la dilution en mer des effluents des eaux usées de sa station d'épuration lorsqu'ils se trouvent au large, en mer, et à une profondeur de 60 mètres ce n'est pas le cas dans le lagon avec moins de 10 mètres de fond. Immédiatement le Centre d'hygiène et de salubrité publique et la mairie de Pirae sont alertés. "Par principe de précaution, la mesure d'interdiction de la baignade et des activités nautiques s'imposait" commente simplement Glenda Mélix, la directrice du CHSP. L'arrêté municipal est signé ce vendredi 8 janvier. Il indique que "le constat de dommages causés à l'émissaire de la station d'épuration du Centre hospitalier de Polynésie française à au moins 150 mètres de la limite des eaux laisse présager d'un risque élevé d'une très mauvaise qualité des eaux de baignade dans la baie du Taaone (…) par principe de précaution il convient donc d'interdire temporairement la baignade et toute activité nautique".
UN RISQUE PROCHE DE ZÉRO MAIS LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION
A écouter le docteur Philippe Dupire en charge notamment des questions d'hygiène au sein de l'hôpital polynésien, le "risque est quasiment de zéro". Les effluents rejetés dans les eaux usées ne contiennent pas de polluants chimiques résidus des traitements des patients du CHPF. Il s'agirait essentiellement d'une pollution bactérienne classique, une "contamination fécale" principalement. Pour lui, les réactions cutanées dans ce cas sont rares, "il faudrait avaler de l'eau, au moins 100 ml pour déclencher des troubles digestifs". L'alerte s'adresse donc essentiellement selon lui "aux personnes fragiles". Preuve du risque quasi nul : alors que l'émissaire est brisé depuis plusieurs jours –dans le courant du mois de décembre- il n'y a pas eu de remontées particulières du réseau sentinelle d'une augmentation des cas de diarrhées ni auprès de la médecine de ville, ni aux urgences du CHPF. Le centre d'hygiène et de salubrité publique mènera en début de semaine des prélèvements des eaux de baignade afin d'en mesurer plus précisément la qualité, dès que la situation météo le permettra.
Néanmoins, le principe de précaution s'applique d'où cette interdiction de se baigner dans l'ensemble de la baie du Taaone, au moins jusqu'à ce que des travaux permettent, dans un premier temps, d'emboîter de nouveau toutes les parties de tuyaux de cette canalisation. Fabien Courtat, chef du service technique du CHPF estime que la réparation provisoire de la canalisation pourrait être réalisée dans les prochaines semaines, "tout dépend des conditions climatiques". Des travaux plus importants pour consolider l'ouvrage notamment seront réalisés ultérieurement et "seront certainement plus coûteux" prévient Jean-Marie Savio. Une expertise de la part des sociétés d'assurance sera sans doute effectuée.
DES RESPONSABILITÉS RECHERCHÉES
C'est certainement à ce moment-là que se poseront plus précisément les questions sur les causes de cette rupture de canalisation. "Des hypothèses ont été émises. Une certitude : cela ne s'est pas passé tout seul ! Il y a eu certainement un accrochage de la canalisation et il y a eu un effort mécanique important sur l'ensemble de la structure car les platines en acier coulées dans le béton des poteaux sur le fond marin ont lâché".
Ce pourrait être le résultat d'un accrochage de la canalisation, à environ 30 mètres de profondeur, par un bateau "d'un certain tonnage, pas un poti marara ni un voilier" au mouillage dans la baie. "Il arrive qu'on voit des bateaux d'une taille significative qui reste au mouillage dans le secteur pendant plusieurs jours" précise encore Jean-Marie Savio. Si l'hôpital n'a pas encore porté plainte, une recherche de responsabilité de tiers sera probablement engagée.
Dans l'avenir, il se pourrait qu'une interdiction de mouillage soit demandée dans le secteur de la fin de l'émissaire des eaux usées de l'hôpital, dans la passe de Taunoa afin d'éviter de nouveaux incidents de ce genre.