Tahiti Infos

Aymeric de Nadaillac : “On voulait faire d'Indiana Jones une comédie parodique”


Les Aventuriers de la cité Z investiront les planches du Petit Théâtre de la Maison de la Culture du 23 au 25 aout prochain. Crédit photo :  Nad Companie.
Les Aventuriers de la cité Z investiront les planches du Petit Théâtre de la Maison de la Culture du 23 au 25 aout prochain. Crédit photo : Nad Companie.
 Tahiti, le 13 août 2024 – Du 23 au 25 août, Les Aventuriers de la cité Z vont investir le Petit théâtre de la Maison de la culture pour quatre représentations. Cette célèbre pièce de boulevard, inspirée d'Indiana Jones et d'un ancien aventurier britannique, débarque au Fenua après plus de 12 ans à avoir tourné sur les planches de l'Hexagone. Aymeric de Nadaillac, co-auteur de cette parodie loufoque et comédien, s'est livré pour Tahiti Infos sur son œuvre, qui est devenue, avec le temps, une comédie familiale assez singulière.

Pendant 12 ans, vous avez sillonné les théâtres de France. C'est votre première fois en dehors de l'Hexagone ?

“Oui, c'est la première fois qu'on part et on est vraiment très excités à l'idée de venir à Tahiti. J'ai d'ailleurs fait venir avec moi mon régisseur plateau, qui n'était pas totalement indispensable si on avait voulu réduire les équipes. Mais je voulais que ce soit une fête pour toute la troupe et qu'on soit tous réunis pour cet événement. Mais le rythme va être dur ! On vient neuf jours en Polynésie et nous avons quatre dates. En cumulant le décalage horaire et les répétitions, ça va être intense.”

D'ailleurs, ces répétitions sont organisées pour que vous vous caliez avec la projection des décors qui sera faite en vidéo et non avec des panneaux pivotants comme à votre habitude ?

“Les contraintes techniques sont importantes, oui. Pour faire simple, dans la pièce originale, il y a des panneaux qui tournent. Mais là, ce n'était pas vraiment possible, alors on va projeter les décors en fond vidéo. Cependant, comme c'est une comédie d'aventure qui reproduit les vieux films d'aventure, je souhaitais absolument garder un côté artisanal, même s'il fallait faire appel à l'imaginaire des spectateurs. On va donc reconstituer un peu de cette crédibilité malgré le peu de moyens grâce aux équipes de Rideau Rouge qui vont construire quelques éléments de décor. La projection vidéo viendra par-dessus, gommer les manques.”

Pourriez-vous nous faire une courte présentation de la pièce ?

“C'est un aventurier un peu bêta, Jack Beauregard, qui se retrouve à faire une chasse au trésor, emmené par une femme, Joan Fawcett, la fille du colonel Fawcett, et qui part à la recherche de son père qui a disparu dans la jungle amazonienne alors qu'il tentait de découvrir la cité ‘Z’. Cette femme a vraiment existé, tout comme le colonel Fawcett. C'est lui qui a découvert ce qu'on appelle aujourd'hui les Cités d'Or. C'était un aventurier qui faisait la une du New York Times au début du siècle dernier, il était très connu. Il y a même un film, The Lost City of Z, qui raconte son histoire.

Donc voilà, on est parti d'une histoire vraie pour bâtir une pseudo-aventure avec un pseudo-aventurier français qui raconte partout qu'il a fait le tour du monde, alors qu'en fait, il n'a pas quitté Paris. Et il se retrouve embarqué à travers cette aventure grâce à cette femme. C'est un peu une sorte de comédie inspirée d'Indiana Jones.”

La pièce est donc destinée à un public plutôt familial ?

“Maintenant, oui, mais à la base, ça n'a pas été initié pour les enfants. Quand on l'a écrite il y a plus de dix ans, on était des quadragénaires qui avaient vécu Indiana Jones comme un film iconique et on voulait faire d'Indiana Jones une comédie parodique pour adultes, pas forcément pour enfants. Mais c'est vrai que plus on a joué, plus les gens venaient avec leurs enfants. Les blagues ont plusieurs niveaux de lecture, les enfants rigolent souvent à des blagues qu'ils ne comprennent pas vraiment. Et c'est mieux comme ça (rire). La comédie est vraiment étonnante, c'est ce qui a fait son succès pendant 12 ans.

On l'a jouée presque 700 fois et comme souvent au théâtre, on a commencé dans un garage, puis on a fini aux Mathurins (grande salle de théâtre parisienne, NDLR) et maintenant à Tahiti.”

Une suite des Aventuriers de la cité Z est d'ailleurs prévue pour très bientôt ?

“Oui, il y a quelques années, on a relancé la pièce en adaptant certaines blagues au goût du jour. On a donc encore plusieurs dates en rentrant de Tahiti, donc on espère qu'elle a encore plein d'avenir. Puis les films d'aventure ne sont pas si démodés puisqu'un nouveau Indiana Jones est sorti entre-temps. Mais surtout, très bientôt, on va monter sur les planches pour jouer Les Aventuriers de l'Atlantide, qui est en écriture depuis un moment déjà.

Je voulais une suite qui soit très différente de la première, je ne me voyais pas faire un copier-coller. L'histoire se passera dix ans après la première, Jack (Beauregard, NDLR) est toujours aussi glandeur, et il n'a pas du tout envie de repartir à l'aventure, mais c'est Joan Fawcett qui sera le moteur de cette nouvelle épopée. Il va lui courir après quand elle va partir pour l'Atlantide. Il y aura le même personnage, des ressorts comiques similaires, mais les moyens techniques seront très différents. Là, on utilisera du théâtre noir, c’est-à-dire le fait de prendre deux faisceaux de lumière qui se croisent. Ça donne l'impression d'être dans un espace clos, comme sous l'eau.”

Vous disiez avoir adapté certaines blagues pour coller au présent et rester d'actualité. Avez-vous prévu d'adapter certaines parties pour le public polynésien ?

“C'est dans les tuyaux. En effet, plus c'est moderne, plus c'est percutant.”

Enfin, que pourriez-vous dire aux personnes qui hésiteraient à prendre une place pour l'une des quatre représentations des Aventuriers de la cité Z ?

“Déjà, je ne comprends pas pourquoi ils hésitent (rire) ! D'abord, c'est une comédie, et tout le monde va passer un bon moment de communion. Ensuite, on va assez loin, c'est loufoque, ce n'est pas quelque chose que l'on voit souvent. On utilise des ressorts comiques singuliers, l'enchevêtrement et le rythme de la pièce font que le public est pris dans ce tourbillon.”

 

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 13 Août 2024 à 16:52 | Lu 1269 fois