Paris, France | AFP | mercredi 18/02/2020 - Un groupe de chasseurs de nazis, mené par Al Pacino, dans une série truffée de références aux comics et aux super-héros: "Hunters", nouvelle production d'Amazon Prime, bouscule les représentations de la Shoah au risque d'en déranger certains.
Après "Jojo Rabbit" de Taika Waititi, comédie sur l'Allemagne nazie tout juste oscarisée (meilleur scénario adapté), "Hunters", diffusée à partir de vendredi, confirme l'ambition d'auteurs-scénaristes de tenter de parler différemment de cette terrible page de l'Histoire.
Le créateur de la série, David Weil, dit s'être nourri des histoires de sa grand-mère, rescapée des camps de concentration, et revendique le mélange des genres.
"On était tous curieux de voir comment ça allait cohabiter", a confié l'acteur Josh Radnor, un des "chasseurs" de nazis, lors de son passage à Paris. "On a tout le temps réfléchi au ton".
A rebours de mini-séries historiques comme "Holocauste" (1978) avec Meryl Streep ou du film "La vie est belle" (1998) de Roberto Benigni, fable récompensée à Cannes puis triplement oscarisée, "Hunters" puise son inspiration directement dans les comics, l'univers Marvel et celui de DC Comics, et lorgne du côté de Tarantino version "Inglourious Basterds" (2009).
La série est en outre produite par le nouveau roi de l'horreur, Jordan Peele, le réalisateur de "Get Out".
Dans "Hunters", Al Pacino incarne Meyer Offerman, un riche New-Yorkais, rescapé d'Auschwitz, à la tête du gang de chasseurs et que l'on compare successivement à Bruce Wayne, alias Batman, ou au "Professeur X", le chef des X-Men.
Autour de ce Simon Wiesenthal à la sauce comics, gravitent une nonne, un couple âgé, une jeune femme noire sortie d'un film de "blaxploitation" (films américains des années 70 valorisant les Afro-américains), un homme asiatique et un acteur au placard.
"Chacun de ces personnages fait partie d'une minorité ou de gens qui n'ont pas voix au chapitre. Chacun a des raisons personnelles de participer à cette chasse", souligne Josh Radnor.
On y trouve une jeune recrue: Jonah (Logan Lerman, vu dans "Percy Jackson"), dont la grand-mère, elle-même rescapée des camps, vient d'être assassinée à son domicile à New York.
Ce meurtre, en plein été 1977, est le point de départ de la série qui met en évidence la présence d'anciens dirigeants nazis vivant sous couverture aux Etats-Unis, et l'émergence d'une nouvelle génération préparant le quatrième Reich.
Face à l'inaction des autorités, cette équipe éclectique décide d'agir dans l'ombre, via des règlements de comptes sanguinolents ou faisant lourdement référence aux méthodes nazies (une ancienne chimiste est ainsi gazée, sous sa douche).
La série "inspirée de faits réels" fait également des retours entre passé et présent, avec des flash-back à Auschwitz ou dans le ghetto juif, soulignant à gros trait la barbarie nazie et l'héroïsme des déportés. D'où une scène avec des musiciens juifs jouant "Hava Naguila" à l'entrée du camp, dont on vient de commémorer les 75 ans de sa libération. Ou une scène d'échecs grandeur nature avec des déportés faisant office de pions.
"Je n'ai pas fait de recherche sur la Shoah, c'est un sujet que je connaissais bien, j'avais plutôt envie de me fondre dans l'époque (les années 70, ndlr)", a souligné Josh Radnor, lui-même d'origine juive et revendiquant l'humour très noir de la série.
"L'humour, c'est ce qui nous maintient même dans les situations les plus catastrophiques", a-t-il souligné, souhaitant que la série de dix épisodes soit prolongée. Et "cet humour noir qui parle de la mort, c'est quelque chose que je connais bien et dans lequel les Juifs sont plutôt bons".
Un mélange des genres qui a attiré Al Pacino, dont c'est la première participation à proprement parler à une série (sur une plateforme de SVOD).
L'acteur du "Parrain" et plus récemment de "The Irishmen" (sur Netflix) s'était toutefois déjà illustré à la télévision dans "Angels in America" (2003), mini-série sur les années sida adaptée de la pièce de théâtre du même nom.
Après "Jojo Rabbit" de Taika Waititi, comédie sur l'Allemagne nazie tout juste oscarisée (meilleur scénario adapté), "Hunters", diffusée à partir de vendredi, confirme l'ambition d'auteurs-scénaristes de tenter de parler différemment de cette terrible page de l'Histoire.
Le créateur de la série, David Weil, dit s'être nourri des histoires de sa grand-mère, rescapée des camps de concentration, et revendique le mélange des genres.
"On était tous curieux de voir comment ça allait cohabiter", a confié l'acteur Josh Radnor, un des "chasseurs" de nazis, lors de son passage à Paris. "On a tout le temps réfléchi au ton".
A rebours de mini-séries historiques comme "Holocauste" (1978) avec Meryl Streep ou du film "La vie est belle" (1998) de Roberto Benigni, fable récompensée à Cannes puis triplement oscarisée, "Hunters" puise son inspiration directement dans les comics, l'univers Marvel et celui de DC Comics, et lorgne du côté de Tarantino version "Inglourious Basterds" (2009).
La série est en outre produite par le nouveau roi de l'horreur, Jordan Peele, le réalisateur de "Get Out".
- Batman et X-Men -
Dans "Hunters", Al Pacino incarne Meyer Offerman, un riche New-Yorkais, rescapé d'Auschwitz, à la tête du gang de chasseurs et que l'on compare successivement à Bruce Wayne, alias Batman, ou au "Professeur X", le chef des X-Men.
Autour de ce Simon Wiesenthal à la sauce comics, gravitent une nonne, un couple âgé, une jeune femme noire sortie d'un film de "blaxploitation" (films américains des années 70 valorisant les Afro-américains), un homme asiatique et un acteur au placard.
"Chacun de ces personnages fait partie d'une minorité ou de gens qui n'ont pas voix au chapitre. Chacun a des raisons personnelles de participer à cette chasse", souligne Josh Radnor.
On y trouve une jeune recrue: Jonah (Logan Lerman, vu dans "Percy Jackson"), dont la grand-mère, elle-même rescapée des camps, vient d'être assassinée à son domicile à New York.
Ce meurtre, en plein été 1977, est le point de départ de la série qui met en évidence la présence d'anciens dirigeants nazis vivant sous couverture aux Etats-Unis, et l'émergence d'une nouvelle génération préparant le quatrième Reich.
Face à l'inaction des autorités, cette équipe éclectique décide d'agir dans l'ombre, via des règlements de comptes sanguinolents ou faisant lourdement référence aux méthodes nazies (une ancienne chimiste est ainsi gazée, sous sa douche).
- Inspirée de faits réels -
La série "inspirée de faits réels" fait également des retours entre passé et présent, avec des flash-back à Auschwitz ou dans le ghetto juif, soulignant à gros trait la barbarie nazie et l'héroïsme des déportés. D'où une scène avec des musiciens juifs jouant "Hava Naguila" à l'entrée du camp, dont on vient de commémorer les 75 ans de sa libération. Ou une scène d'échecs grandeur nature avec des déportés faisant office de pions.
"Je n'ai pas fait de recherche sur la Shoah, c'est un sujet que je connaissais bien, j'avais plutôt envie de me fondre dans l'époque (les années 70, ndlr)", a souligné Josh Radnor, lui-même d'origine juive et revendiquant l'humour très noir de la série.
"L'humour, c'est ce qui nous maintient même dans les situations les plus catastrophiques", a-t-il souligné, souhaitant que la série de dix épisodes soit prolongée. Et "cet humour noir qui parle de la mort, c'est quelque chose que je connais bien et dans lequel les Juifs sont plutôt bons".
Un mélange des genres qui a attiré Al Pacino, dont c'est la première participation à proprement parler à une série (sur une plateforme de SVOD).
L'acteur du "Parrain" et plus récemment de "The Irishmen" (sur Netflix) s'était toutefois déjà illustré à la télévision dans "Angels in America" (2003), mini-série sur les années sida adaptée de la pièce de théâtre du même nom.