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Aux Antilles, nouvelles mobilisations contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire


Cedrick Isham CALVADOS / AFP
Cedrick Isham CALVADOS / AFP
Pointe-à-Pitre, France | AFP | vendredi 07/10/2021 - Un millier de personnes se sont rassemblées jeudi à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, et environ 500 à Fort-de-France, en Martinique pour protester contre la loi sur l'obligation vaccinale et le pass sanitaire, ont constaté des correspondantes de l'AFP.

"Le combat ira jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'ils abrogent la loi", assure Claudine Marathon, secrétaire de la branche santé du syndicat Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), estimant que cette loi "ne respecte pas les droits de l'homme, ni la Constitution française".

La mobilisation à Pointe-à-Pitre s'est déroulée simultanément - via un écran géant - avec celle des "professionnels de santé, les pompiers et les populations" de Martinique et de Guyane, selon le tract qui l'annonçait.

Le débat sur le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants est virulent en Guadeloupe, où le taux de vaccination reste relativement faible avec moins de 44% des adultes primo-vaccinés, et où des "actions de sabotage" dans des établissements de santé ont été dénoncées par les autorités sanitaires.

"Notre corps c'est à nous" 

"Notre corps c'est à nous", argue Claudine Marathon, qui rapporte une méfiance envers une "thérapie expérimentale et des essais cliniques" et déplore des "mesures politiques" qui n'ont "rien à voir avec la santé".

Du côté des autorités sanitaires, les menaces de suspensions sont fermes à l'encontre des personnels qui n'auront pas entamé un parcours vaccinal, soit près de 70 % d'entre eux, et qui reçoivent des courriers d'avertissement.

"C'est une violence qu'on nous impose, la violence en retour est légitime", affirme Gaby Clavier, de l'UGTG, convoqué devant le tribunal en décembre pour des menaces de mort à l'encontre du directeur de l'hôpital.

De l'autre côté de l'écran géant, en Martinique, environ 500 personnes s'étaient rassemblées sous la pluie à Fort-de-France, près des locaux de l'Agence régionale de santé.

"Beaucoup de patients, par rapport à cette obligation de pass, n'iront pas se faire soigner, c'est une vraie tragédie", estime la secrétaire générale de la section santé de la CGT Martinique, Magalie Zamor. "Les personnes âgées ne comprennent pas, on a beau leur dire que c'est pour leur bien, ils nous répondent qu'il y a déjà trop de difficultés liées au désert médical sur l'île. On a une réalité sociale qu'il va falloir prendre en compte", dénonce cette cadre administratif au CHU.

Une prochaine mobilisation est fixée au lundi 11 octobre, date d'entrée en vigueur du pass sanitaire pour le personnel hospitalier sur l'île, où à peine 34% des plus de 12 ans possèdent un schéma vaccinal complet.

L'obligation vaccinale entrera en vigueur progressivement: le personnel soignant devra avoir reçu au moins une dose de vaccin avant le 24 octobre, puis à compter du 14 novembre, le schéma vaccinal devra être complet en Martinique, sous peine de suspension.

L'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale pour certaines professions, effective en France depuis le 15 septembre, a été repoussée de plusieurs semaines dans ce territoire d'outre-mer, fortement touché par la quatrième vague de Covid-19. 

En Guadeloupe et en Martinique, les mois estivaux de grandes vacances ont été très meurtriers, avec plus de 500 morts dans chaque île. 

le Vendredi 8 Octobre 2021 à 05:56 | Lu 261 fois