Shanghai, Chine | AFP | samedi 21/04/2017 - Des voitures qui identifient le trafic, obéissent à la voix et prédisent les obstacles: les constructeurs rivalisent d'investissements dans l'"intelligence artificielle" et le chinois Baidu entend désormais partager avec eux ses secrets de véhicules "autonomes".
Avant le Salon de Shanghai cette semaine, Volkswagen a inauguré sa coentreprise avec Mobvoi, start-up chinoise spécialisée dans la reconnaissance vocale. L'allemand y investira 180 millions de dollars.
"Une alliance capitale! Nous voulons des commandes vocales qui vous permettent de parler normalement, pour jouer une chanson, régler la température ou sélectionner l'itinéraire" sans devoir apprendre des commandes préenregistrées, s'enthousiasme Jochem Heizmann, patron de Volkswagen Chine.
Mobvoi assure pouvoir distinguer les innombrables accents chinois et développe un rétroviseur "intelligent" affichant itinéraires et textos.
Les autres constructeurs ne sont pas en reste: dès 2015, Toyota dévoilait un investissement d'un milliard de dollars dans l'intelligence artificielle, aux Etats-Unis.
Fin mars, le nippon a précisé qu'il consacrerait aussi 35 millions de dollars à l'élaboration de batteries "intelligentes" régulant la consommation d'énergie.
L'américain Ford compte investir un milliard de dollars, sur cinq ans, dans la firme d'intelligence artificielle Argo.
Objectif affiché: une voiture autonome capable d'accomplir des actions sans intervention du conducteur dans certains contextes, grâce à des capteurs et de puissants logiciels. Toyota en a déjà présenté un prototype en janvier au salon de l'électronique de Las Vegas.
"Se garer, faire du surplace dans un embouteillage, c'est super-ennuyeux, d'où l'utilité de ces technologies", commente Dietmar Voggenreiter, chef du marketing chez Audi.
La marque allemande s'est associée en Chine aux géants de l'internet Tencent et Baidu pour proposer des voitures hyper-connectées avec cartographie interactive, indiquant en chemin restaurants, magasins ou stations d'essence.
Avant le Salon de Shanghai cette semaine, Volkswagen a inauguré sa coentreprise avec Mobvoi, start-up chinoise spécialisée dans la reconnaissance vocale. L'allemand y investira 180 millions de dollars.
"Une alliance capitale! Nous voulons des commandes vocales qui vous permettent de parler normalement, pour jouer une chanson, régler la température ou sélectionner l'itinéraire" sans devoir apprendre des commandes préenregistrées, s'enthousiasme Jochem Heizmann, patron de Volkswagen Chine.
Mobvoi assure pouvoir distinguer les innombrables accents chinois et développe un rétroviseur "intelligent" affichant itinéraires et textos.
Les autres constructeurs ne sont pas en reste: dès 2015, Toyota dévoilait un investissement d'un milliard de dollars dans l'intelligence artificielle, aux Etats-Unis.
Fin mars, le nippon a précisé qu'il consacrerait aussi 35 millions de dollars à l'élaboration de batteries "intelligentes" régulant la consommation d'énergie.
L'américain Ford compte investir un milliard de dollars, sur cinq ans, dans la firme d'intelligence artificielle Argo.
Objectif affiché: une voiture autonome capable d'accomplir des actions sans intervention du conducteur dans certains contextes, grâce à des capteurs et de puissants logiciels. Toyota en a déjà présenté un prototype en janvier au salon de l'électronique de Las Vegas.
"Se garer, faire du surplace dans un embouteillage, c'est super-ennuyeux, d'où l'utilité de ces technologies", commente Dietmar Voggenreiter, chef du marketing chez Audi.
La marque allemande s'est associée en Chine aux géants de l'internet Tencent et Baidu pour proposer des voitures hyper-connectées avec cartographie interactive, indiquant en chemin restaurants, magasins ou stations d'essence.
- Gage de sécurité -
Mais l'enjeu va bien au-delà des fonctionnalités de "confort".
"Un système prédictif ayant étudié votre style de conduite et ralentissant automatiquement le véhicule avant un carrefour, cela permet d'économiser la consommation d'énergie", relève Peter Oberndorfer, patron de la communication produits chez Audi.
Surtout, l'intelligence artificielle "rend les voitures plus sûres" en identifiant les obstacles (voitures, piétons, animaux...), insiste-t-il auprès de l'AFP.
L'auto du futur saura ainsi anticiper une plaque de verglas au prochain virage, que les capteurs d'autres véhicules auraient déjà détectée en communiquant l'emplacement, prédit-il. Et le risque de piratage depuis l'extérieur est selon lui "extrêmement faible"
Une sécurité accrue, c'est aussi l'argument avancé par le suédois Volvo Cars, propriété du chinois Geely et pionnier de la voiture autonome, qu'il expérimente en Chine.
"Les humains sont excellents (pour percevoir la réalité) mais une fois l'environnement routier connu, l'ordinateur peut faire mieux que l'humain" pour prendre des décisions, confie à l'AFP le patron de Volvo, Hakan Samuelsson.
Le tempo s'accélère déjà: le constructeur chinois Changan, qui a fait rouler l'an dernier des prototypes sur 2.000 km via montagnes et tunnels, annonce désormais la production "de masse" de voitures autonomes pour 2025.
Et la startup chinoise Nio a promis en mars de commercialiser dès 2020 un véhicule électrique autonome aux Etats-Unis.
"Un système prédictif ayant étudié votre style de conduite et ralentissant automatiquement le véhicule avant un carrefour, cela permet d'économiser la consommation d'énergie", relève Peter Oberndorfer, patron de la communication produits chez Audi.
Surtout, l'intelligence artificielle "rend les voitures plus sûres" en identifiant les obstacles (voitures, piétons, animaux...), insiste-t-il auprès de l'AFP.
L'auto du futur saura ainsi anticiper une plaque de verglas au prochain virage, que les capteurs d'autres véhicules auraient déjà détectée en communiquant l'emplacement, prédit-il. Et le risque de piratage depuis l'extérieur est selon lui "extrêmement faible"
Une sécurité accrue, c'est aussi l'argument avancé par le suédois Volvo Cars, propriété du chinois Geely et pionnier de la voiture autonome, qu'il expérimente en Chine.
"Les humains sont excellents (pour percevoir la réalité) mais une fois l'environnement routier connu, l'ordinateur peut faire mieux que l'humain" pour prendre des décisions, confie à l'AFP le patron de Volvo, Hakan Samuelsson.
Le tempo s'accélère déjà: le constructeur chinois Changan, qui a fait rouler l'an dernier des prototypes sur 2.000 km via montagnes et tunnels, annonce désormais la production "de masse" de voitures autonomes pour 2025.
Et la startup chinoise Nio a promis en mars de commercialiser dès 2020 un véhicule électrique autonome aux Etats-Unis.
- Le pari de Baidu -
Suivant l'exemple de l'américain Google, le défi titille les mastodontes du web chinois: Baidu a testé à Pékin son premier prototype de voiture sans conducteur fin 2015, et LeEco planche sur des modèles similaires.
Leur intérêt est logique: les systèmes intégrant interface et pilotage automatique "font basculer les véhicules vers des objets ressemblant davantage à des smartphones ou des ordinateurs", observe Sébastien Amichi, analyste du cabinet Roland Berger.
Il reste cependant compliqué pour les groupes high-tech de s'improviser constructeurs, prévient-il.
Baidu, le "Google chinois", semble en avoir conscience: il a dévoilé mercredi une ambitieuse "plateforme ouverte", Apollo, où il partagera ses technologies de voiture autonome avec les constructeurs pour qu'ils puissent développer leurs propres systèmes.
"Baidu considère que cela peut être une technologie +libre de droits+ qu'il veut étendre au maximum de constructeurs, à l'image d'Android", le système d'exploitation pour smartphone popularisé par Google et qui aujourd'hui domine le marché, décrypte James Chao, du cabinet IHS.
Un pari potentiellement très rentable pour Baidu, qui y voit l'occasion d'attirer de nouveaux usagers vers ses services.
Mais également un gage d'efficacité: pour fonctionner, l'intelligence artificielle doit se nourrir du plus grand nombre possible de données.
Leur intérêt est logique: les systèmes intégrant interface et pilotage automatique "font basculer les véhicules vers des objets ressemblant davantage à des smartphones ou des ordinateurs", observe Sébastien Amichi, analyste du cabinet Roland Berger.
Il reste cependant compliqué pour les groupes high-tech de s'improviser constructeurs, prévient-il.
Baidu, le "Google chinois", semble en avoir conscience: il a dévoilé mercredi une ambitieuse "plateforme ouverte", Apollo, où il partagera ses technologies de voiture autonome avec les constructeurs pour qu'ils puissent développer leurs propres systèmes.
"Baidu considère que cela peut être une technologie +libre de droits+ qu'il veut étendre au maximum de constructeurs, à l'image d'Android", le système d'exploitation pour smartphone popularisé par Google et qui aujourd'hui domine le marché, décrypte James Chao, du cabinet IHS.
Un pari potentiellement très rentable pour Baidu, qui y voit l'occasion d'attirer de nouveaux usagers vers ses services.
Mais également un gage d'efficacité: pour fonctionner, l'intelligence artificielle doit se nourrir du plus grand nombre possible de données.