Paris, France | AFP | mardi 06/12/2016 - Le gouvernement est invité à "condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes" dans la prise en charge de l'autisme, selon une proposition de "résolution", présentéE jeudi à l'Assemblée nationale et qui fait déjà bondir ceux qui défendent la psychanalyse, "inefficace" selon ce texte.
Seuls les thérapies et les programmes éducatifs pour autistes conformes aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) devraient être "autorisés et remboursés", souligne ce texte.
Cette proposition de "résolution", signée de près d'une centaine de députés principalement LR (droite) dont Daniel Fasquelle, Laurent Wauquiez, Bernard Debré, Bernard Accoyer et Nathalie Kosciusko-Morizet et Thomas Thevenoud (ex-PS) n'a pas la valeur contraignante d'une loi. Elle s'adresse au gouvernement afin de l'encourager à une meilleure prise en charge des autistes.
En dépit des avancées, 80% des enfants atteints du trouble du spectre autistique (TSA) sont exclus de l'école en milieu ordinaire, relèvent notamment les signataires dans l'exposé des motifs de cette démarche.
"En 2014, 44% des personnes autistes étaient victimes de maltraitances, soit 250.000 sur les 600.000 que compte le pays", lit-on également. La France a d'ailleurs été condamnée en février 2015 par la Cour européenne des droits de l'Homme pour "manque d'accompagnement" des personnes autistes.
Les recommandations de bonnes pratiques de prise en charge émises en mars 2012 par la HAS sont "d'importance vitale pour l'amélioration de la prise en charge de l'autisme", souligne le texte de résolution qui invite le gouvernement à "réallouer en totalité les financements" aux "approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité", au détriment de celles qui ne sont pas recommandées, en l'occurrence la psychanalyse.
Le gouvernement est invité "à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes" non recommandées par la HAS. De plus, le texte préconise d'engager systématiquement la "responsabilité pénale des professionnels de santé qui s'opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme".
Selon la résolution, le gouvernement doit amener la Fédération française de psychiatrie à reconnaître "sans aucune réserve et officiellement" les recommandations de la HAS afin de "renoncer au packing (enveloppement du patient dans des linges froids et humides), à la psychanalyse et à toutes les approches maltraitantes".
Du côté des "psy", l'Inter-Associatif Européen de Psychanalyse (réunissant 12 associations) crie au "liberticide", jugeant la proposition déposée par M. Fasquelle "diffamatoire et calomnieuse".
Cette proposition serait "préjudiciable à la majorité des sujets autistes", affirment ces psychanalystes outrés par les menaces sur le plan économique et pénal.
Le collectif des 39 (des professionnels signataires d'un appel visant à restituer leur honneur aux patients) réclame le retrait des recommandations de la HAS et appelle à signer la pétition sur change.org contre la "science d'état" approuvée notamment par des psychiatres d'enfants.
La CIPPA (coordination internationale de psychothérapeutes psychanalystes s'occupant d'autisme) présidé par le pédopsychiatre Bernard Golse estime que la psychanalyse "ne peut être tenue responsable des dérives maltraitantes" et qu'elle représente "un moyen irremplaçable pour atténuer la souffrance psychique" des autistes. L'Union syndicale de la psychiatrie s'élève aussi contre ce projet "funeste" et contre une "science d'Etat".
BC/ial/phc
© 1994-2016 Agence France-Presse
Seuls les thérapies et les programmes éducatifs pour autistes conformes aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) devraient être "autorisés et remboursés", souligne ce texte.
Cette proposition de "résolution", signée de près d'une centaine de députés principalement LR (droite) dont Daniel Fasquelle, Laurent Wauquiez, Bernard Debré, Bernard Accoyer et Nathalie Kosciusko-Morizet et Thomas Thevenoud (ex-PS) n'a pas la valeur contraignante d'une loi. Elle s'adresse au gouvernement afin de l'encourager à une meilleure prise en charge des autistes.
En dépit des avancées, 80% des enfants atteints du trouble du spectre autistique (TSA) sont exclus de l'école en milieu ordinaire, relèvent notamment les signataires dans l'exposé des motifs de cette démarche.
"En 2014, 44% des personnes autistes étaient victimes de maltraitances, soit 250.000 sur les 600.000 que compte le pays", lit-on également. La France a d'ailleurs été condamnée en février 2015 par la Cour européenne des droits de l'Homme pour "manque d'accompagnement" des personnes autistes.
Les recommandations de bonnes pratiques de prise en charge émises en mars 2012 par la HAS sont "d'importance vitale pour l'amélioration de la prise en charge de l'autisme", souligne le texte de résolution qui invite le gouvernement à "réallouer en totalité les financements" aux "approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité", au détriment de celles qui ne sont pas recommandées, en l'occurrence la psychanalyse.
Le gouvernement est invité "à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes" non recommandées par la HAS. De plus, le texte préconise d'engager systématiquement la "responsabilité pénale des professionnels de santé qui s'opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme".
Selon la résolution, le gouvernement doit amener la Fédération française de psychiatrie à reconnaître "sans aucune réserve et officiellement" les recommandations de la HAS afin de "renoncer au packing (enveloppement du patient dans des linges froids et humides), à la psychanalyse et à toutes les approches maltraitantes".
Du côté des "psy", l'Inter-Associatif Européen de Psychanalyse (réunissant 12 associations) crie au "liberticide", jugeant la proposition déposée par M. Fasquelle "diffamatoire et calomnieuse".
Cette proposition serait "préjudiciable à la majorité des sujets autistes", affirment ces psychanalystes outrés par les menaces sur le plan économique et pénal.
Le collectif des 39 (des professionnels signataires d'un appel visant à restituer leur honneur aux patients) réclame le retrait des recommandations de la HAS et appelle à signer la pétition sur change.org contre la "science d'état" approuvée notamment par des psychiatres d'enfants.
La CIPPA (coordination internationale de psychothérapeutes psychanalystes s'occupant d'autisme) présidé par le pédopsychiatre Bernard Golse estime que la psychanalyse "ne peut être tenue responsable des dérives maltraitantes" et qu'elle représente "un moyen irremplaçable pour atténuer la souffrance psychique" des autistes. L'Union syndicale de la psychiatrie s'élève aussi contre ce projet "funeste" et contre une "science d'Etat".
BC/ial/phc
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