Sydney, Australie | AFP | lundi 03/02/2019 - Une commission d'enquête sur les abus perpétrés par le très rentable secteur bancaire australien a saisi les régulateurs d'une vingtaine de cas susceptibles de poursuites judiciaires et réclamé lundi un changement véritable des pratiques des banques.
Dans son volumineux rapport concluant un an d'investigations, la commission d'enquête royale demande la révision d'une multitude de régulations et un contrôle accru des banques pour éviter que leurs méfaits ne se reproduisent.
Le secteur financier australien et son "Big Four" (la Commonwealth Bank, la NAB, ANZ et Westpac) ont vu leur réputation ternie par des scandales en série ces dernières années.
Des fraudes aux prêts immobiliers et à l'assurance-vie, des conseils contraires à l'intérêt des clients, des frais prélevés à des personnes mortes depuis dix ans ou des enveloppes en liquide en échange de l'octroi de prêts douteux ont été mis au jour.
"Se dire désolé et promettre de ne plus recommencer n'ont pas empêché les récidives", a déclaré le président de la commission, l'ancien juge de la Haute Cour Kenneth Hayne.
"Les services financiers sont trop importants pour l'économie de la nation pour que l'on permette que ce qui s'est produit par le passé se poursuive ou recommence."
Parmi les 76 recommandations détaillées dans ce rapport de 500 pages, certaines visent à bannir des pratiques commerciales déloyales pour le client mal informé comme le démarchage pour des produits de retraite ou d'assurance. La commission préconise en outre des changements dans les règles du courtage de prêts immobiliers.
Les grandes banques sont fortement critiquées dans le rapport, qui épingle en particulier le président de la NAB Ken Henry et son directeur général Andrew Thorburn, accusés de n'avoir pas su reconnaître les mauvaises pratiques en vigueur dans leur établissement.
Mais M. Haynes n'est pas allé jusqu'à réclamer directement des poursuites, s'en remettant aux régulateurs, tout en considérant que ces derniers n'avaient pas non plus été à la hauteur.
Ce rapport pourrait décevoir ceux qui réclamaient la tête des responsables des infractions.
Le secrétaire au Trésor Josh Frydenberg a qualifié le rapport d'"accablant".
"Le secteur bancaire doit désormais changer et changer pour de bon", a-t-il dit, en ajoutant que le gouvernement suivrait les recommandations.
"Notre objectif principal est de restaurer la confiance dans notre système financier et de mieux servir les consommateurs."
Peu auparavant, le secteur bancaire avait tenté un mea culpa.
"Les banques savent qu'elles ont manqué à leurs obligations vis-à-vis de leurs clients et qu'elles n'ont pas été à la hauteur des attentes élevées, à juste titre, qu'ont les Australiens du secteur", avait déclaré dans un communiqué la directrice générale de l'Association bancaire australienne, Anna Bligh.
"Nous savons que c'est une occasion de refonder le secteur sur de nouvelles bases et d'améliorer les choses pour nos clients", a-t-elle ajouté.
Certains experts ont cependant observé que le rapport final préconisait d'amender les législations existantes, plutôt que de les refonder.
Les banques ont déjà commencé à agir, en séparant notamment leurs activités de conseil de leurs activités principales pour éviter les conflits d'intérêt.
Michael Bush, analyste de la NAB, a ainsi estimé dans une note aux clients que la plupart des recommandations de la commission avaient "déjà été anticipées par les banques ou par les régulateurs".
"Nous ne voyons donc pas d'impact négatif important sur l'économie en général ou sur la qualité du crédit des banques ou les notations externes", a-t-il ajouté.
Les investisseurs semblaient considérer que le gros de la tempête est passé puisque les titres des principales banques ont terminé lundi à la hausse après la dégringolade boursière des quatre derniers jours.
Les quatre plus grandes banques australiennes font partie des institutions financières qui réalisent les bénéfices les plus importants au monde. Il y a une dizaine d'années, elles étaient encensées pour être parvenues à mieux gérer la crise financière mondiale que leurs concurrentes américaines ou européennes.
Cette crise avait cependant mis un coup de projecteur sur les manquements rarement punis de cadres dirigeants.
La cascade de scandales avait contraint le gouvernement conservateur, pourtant acquis à la cause du secteur financier, à ordonner fin 2017 la création de cette commission d'enquête nationale.
Dans son volumineux rapport concluant un an d'investigations, la commission d'enquête royale demande la révision d'une multitude de régulations et un contrôle accru des banques pour éviter que leurs méfaits ne se reproduisent.
Le secteur financier australien et son "Big Four" (la Commonwealth Bank, la NAB, ANZ et Westpac) ont vu leur réputation ternie par des scandales en série ces dernières années.
Des fraudes aux prêts immobiliers et à l'assurance-vie, des conseils contraires à l'intérêt des clients, des frais prélevés à des personnes mortes depuis dix ans ou des enveloppes en liquide en échange de l'octroi de prêts douteux ont été mis au jour.
"Se dire désolé et promettre de ne plus recommencer n'ont pas empêché les récidives", a déclaré le président de la commission, l'ancien juge de la Haute Cour Kenneth Hayne.
"Les services financiers sont trop importants pour l'économie de la nation pour que l'on permette que ce qui s'est produit par le passé se poursuive ou recommence."
- "Accablant" -
Parmi les 76 recommandations détaillées dans ce rapport de 500 pages, certaines visent à bannir des pratiques commerciales déloyales pour le client mal informé comme le démarchage pour des produits de retraite ou d'assurance. La commission préconise en outre des changements dans les règles du courtage de prêts immobiliers.
Les grandes banques sont fortement critiquées dans le rapport, qui épingle en particulier le président de la NAB Ken Henry et son directeur général Andrew Thorburn, accusés de n'avoir pas su reconnaître les mauvaises pratiques en vigueur dans leur établissement.
Mais M. Haynes n'est pas allé jusqu'à réclamer directement des poursuites, s'en remettant aux régulateurs, tout en considérant que ces derniers n'avaient pas non plus été à la hauteur.
Ce rapport pourrait décevoir ceux qui réclamaient la tête des responsables des infractions.
Le secrétaire au Trésor Josh Frydenberg a qualifié le rapport d'"accablant".
"Le secteur bancaire doit désormais changer et changer pour de bon", a-t-il dit, en ajoutant que le gouvernement suivrait les recommandations.
"Notre objectif principal est de restaurer la confiance dans notre système financier et de mieux servir les consommateurs."
Peu auparavant, le secteur bancaire avait tenté un mea culpa.
"Les banques savent qu'elles ont manqué à leurs obligations vis-à-vis de leurs clients et qu'elles n'ont pas été à la hauteur des attentes élevées, à juste titre, qu'ont les Australiens du secteur", avait déclaré dans un communiqué la directrice générale de l'Association bancaire australienne, Anna Bligh.
- Impact négatif anticipé -
"Nous savons que c'est une occasion de refonder le secteur sur de nouvelles bases et d'améliorer les choses pour nos clients", a-t-elle ajouté.
Certains experts ont cependant observé que le rapport final préconisait d'amender les législations existantes, plutôt que de les refonder.
Les banques ont déjà commencé à agir, en séparant notamment leurs activités de conseil de leurs activités principales pour éviter les conflits d'intérêt.
Michael Bush, analyste de la NAB, a ainsi estimé dans une note aux clients que la plupart des recommandations de la commission avaient "déjà été anticipées par les banques ou par les régulateurs".
"Nous ne voyons donc pas d'impact négatif important sur l'économie en général ou sur la qualité du crédit des banques ou les notations externes", a-t-il ajouté.
Les investisseurs semblaient considérer que le gros de la tempête est passé puisque les titres des principales banques ont terminé lundi à la hausse après la dégringolade boursière des quatre derniers jours.
Les quatre plus grandes banques australiennes font partie des institutions financières qui réalisent les bénéfices les plus importants au monde. Il y a une dizaine d'années, elles étaient encensées pour être parvenues à mieux gérer la crise financière mondiale que leurs concurrentes américaines ou européennes.
Cette crise avait cependant mis un coup de projecteur sur les manquements rarement punis de cadres dirigeants.
La cascade de scandales avait contraint le gouvernement conservateur, pourtant acquis à la cause du secteur financier, à ordonner fin 2017 la création de cette commission d'enquête nationale.