Paris, France | AFP | mercredi 30/03/2022 - Il a choisi de se taire pendant près de deux heures... puis a changé d'avis. Au procès du 13-Novembre, le seul membre encore en vie des commandos jihadistes Salah Abdeslam a opposé pour la première fois à l'audience son "droit au silence", avant de réaffirmer avoir renoncé à actionner sa ceinture explosive de kamikaze.
"Monsieur le président, Messieurs et Mesdames de la cour. Aujourd'hui, je souhaite faire l'usage de mon droit au silence", avait annoncé le Français de 32 ans au tout début de l'audience, provoquant des soupirs consternés et déçus dans la salle d'audience, remplie.
"C'est votre droit, mais ce n'était pas du tout prévu", réagit le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès, qui peine aussi à cacher sa déception.
Salah Abdeslam, qui a déjà été interrogé deux fois sur le fond du dossier, avait laissé entendre en février qu'il avait fait "marche arrière" et renoncé à tuer, le soir du 13 novembre 2015. Il avait alors promis des explications pour "plus tard", comme le lui rappelle le magistrat.
"J'ai fait des efforts", affirme l'accusé, "j'ai dit des choses" après avoir gardé le silence pendant la quasi-totalité des cinq ans d'enquête.
Le président le pousse, se "permet d'insister", évoque les "conclusions" qui pourraient être tirées de son silence. Il reprend les éléments du dossier : les ultimes préparatifs, le voyage des commandos jihadistes vers Paris, le renoncement à faire exploser sa ceinture qu'il avait évoqué en février.
En vain. Impassible, l'accusé, cheveux bruns coiffés en arrière barbe brune sous son masque noir, Salah Abdeslam continue à regarder droit devant lui.
"C'est ça"
C'est une avocate des parties civiles, Me Claire Josserand-Schmidt, qui parvient à le faire sortir de son silence. "Je vais répondre à quelques questions parce que je vous l'avais promis", dit Salah Abdeslam en tirant le micro vers lui.
A-t-il renoncé à se faire exploser, comme il l'avait laissé entendre ? "C'est ça", confirme l'accusé. "Pas par lâcheté, pas par peur, parce que je ne voulais pas, c'est tout".
Pourquoi alors, a-t-il dit à ses proches, "ses frères", que sa ceinture n'a pas fonctionné ? "C'est un mensonge?", demande l'avocate.
"Oui c'est ça, j'avais honte de ne pas avoir été jusqu'au bout. J'avais peur du regard des autres. J'avais 25 ans aussi... J'avais honte, tout simplement", dit-il.
Avant elle, le parquet antiterroriste avait aussi listé ses questions, sans obtenir de réponses. Et avait semblé vouloir provoquer une réponse.
"Salah Abdeslam se prend pour une vedette", il "aime bien faire du teasing, annoncer qu'il va parler et prendre du plaisir à voir la déception des parties civiles", avait assené Nicolas Le Bris, mâchoires serrées.
"On a bien confirmation avec vous que la lâcheté est bien la marque de fabrique des terroristes", avait tancé le représentant de l'accusation, insistant: "Il n'y a pas une once de courage chez vous".
"Monsieur le président, Messieurs et Mesdames de la cour. Aujourd'hui, je souhaite faire l'usage de mon droit au silence", avait annoncé le Français de 32 ans au tout début de l'audience, provoquant des soupirs consternés et déçus dans la salle d'audience, remplie.
"C'est votre droit, mais ce n'était pas du tout prévu", réagit le président de la cour d'assises spéciale de Paris, Jean-Louis Périès, qui peine aussi à cacher sa déception.
Salah Abdeslam, qui a déjà été interrogé deux fois sur le fond du dossier, avait laissé entendre en février qu'il avait fait "marche arrière" et renoncé à tuer, le soir du 13 novembre 2015. Il avait alors promis des explications pour "plus tard", comme le lui rappelle le magistrat.
"J'ai fait des efforts", affirme l'accusé, "j'ai dit des choses" après avoir gardé le silence pendant la quasi-totalité des cinq ans d'enquête.
Le président le pousse, se "permet d'insister", évoque les "conclusions" qui pourraient être tirées de son silence. Il reprend les éléments du dossier : les ultimes préparatifs, le voyage des commandos jihadistes vers Paris, le renoncement à faire exploser sa ceinture qu'il avait évoqué en février.
En vain. Impassible, l'accusé, cheveux bruns coiffés en arrière barbe brune sous son masque noir, Salah Abdeslam continue à regarder droit devant lui.
"C'est ça"
C'est une avocate des parties civiles, Me Claire Josserand-Schmidt, qui parvient à le faire sortir de son silence. "Je vais répondre à quelques questions parce que je vous l'avais promis", dit Salah Abdeslam en tirant le micro vers lui.
A-t-il renoncé à se faire exploser, comme il l'avait laissé entendre ? "C'est ça", confirme l'accusé. "Pas par lâcheté, pas par peur, parce que je ne voulais pas, c'est tout".
Pourquoi alors, a-t-il dit à ses proches, "ses frères", que sa ceinture n'a pas fonctionné ? "C'est un mensonge?", demande l'avocate.
"Oui c'est ça, j'avais honte de ne pas avoir été jusqu'au bout. J'avais peur du regard des autres. J'avais 25 ans aussi... J'avais honte, tout simplement", dit-il.
Avant elle, le parquet antiterroriste avait aussi listé ses questions, sans obtenir de réponses. Et avait semblé vouloir provoquer une réponse.
"Salah Abdeslam se prend pour une vedette", il "aime bien faire du teasing, annoncer qu'il va parler et prendre du plaisir à voir la déception des parties civiles", avait assené Nicolas Le Bris, mâchoires serrées.
"On a bien confirmation avec vous que la lâcheté est bien la marque de fabrique des terroristes", avait tancé le représentant de l'accusation, insistant: "Il n'y a pas une once de courage chez vous".