MONTRÉAL, 12 août 2013 - Le canadien BlackBerry, véritable icône de la téléphonie mobile au début des années 2000, envisage une cession, nouveau signe des difficultés du groupe asphyxié par la concurrence acharnée des géants du secteur comme Samsung ou Apple.
BlackBerry a annoncé lundi la mise en place d'un comité spécial pour étudier les pistes à sa disposition pour assurer la survie de l'entreprise --et parmi ces options, celle d'une éventuelle vente à un tiers.
"Il semble que BlackBerry se rapproche de la fin", a estimé Jeff Kagan, analyste du secteur des télécoms, rappelant que le fabricant de smartphones ne vendait pas assez de nouveaux appareils.
Si au tout début des années 2000 le smartphone BlackBerry --le premier sur le marché-- était l'outil indispensable de tous les responsables d'entreprises et des hommes politiques en Amérique du nord et en Europe, il n'a cependant jamais réussi à percer sur le marché asiatique.
Et l'étoile BlackBerry a pâli avec l'arrivée de l'américain Apple et de son iPhone au tout début de 2007. En Bourse, l'action a débuté à cette date son déclin inexorable. De plus de 200 dollars, le prix de l'action est tombé à environ 10 dollars lundi.
BlackBerry a joué en solo avec un système d'exploitation dont il est propriétaire dans ses téléphones, quand le géant sud-coréen Samsung s'appuie sur le système Android de Google --comme l'autre coréen LG ou encore le chinois Huawei.
Au niveau mondial, BlackBerry ne pèse plus que 3% du marché des smartphones quand le système Android équipe 8 téléphones sur 10 dans le monde et Apple 13%.
Le groupe Microsoft est même repassé devant BlackBerry depuis le début de l'année avec son Windows Phone grâce au finlandais Nokia.
Réputation écornée
BlackBerry semble dans l'impasse: "La question est de savoir qui voudrait acheter BlackBerry", a estimé Joe Rundle responsable de marché chez ETX Capital. "Des ventes difficiles, l'échec stratégique et des produits peu attractifs signifient que l'acquisition de BlackBerry pourrait être fatal à l'un de ses rivaux", a-t-il ajouté.
"Cela va être difficile" de vendre, a aussi reconnu Ian Lee, professeur à l'école de commerce Sprott d'Ottawa. Il est pratiquement impossible qu'un groupe chinois achète BlackBerry car et le gouvernement canadien, poussé par les Américains, s'y opposerait, a-t-il poursuivi.
BlackBerry a "perdu son avantage compétitif" et "le marché est passé maintenant", a jugé Ian Lee qui estime que seul Microsoft pourrait éventuellement trouver un intérêt commercial à acquérir le fabricant canadien.
Outre une gamme de produits peu diversifiée, le groupe BlackBerry souffre aussi d'une réputation écornée par plusieurs pannes importantes --en 2011, son service avait par exemple été interrompu pendant plusieurs heures.
Pour Joe Rundle, le réseau social Facebook qui cherche à se lancer sur le téléphone intelligent ou le site de commerce Amazon pour élargir l'audience de sa liseuse Kindle pourraient aussi se manifester auprès du comité.
La vente n'est pas forcément impossible et "c'est une option intéressante qui doit permettre à BlackBerry de se réinventer à l'abri de la pression du marché boursier", a estimé Carl Simard, patron du cabinet de gestion de portefeuille stratégique Medici.
De plus le groupe ne vaut pas très cher et, selon M. Simard, pourrait se vendre à un peu plus de 4 milliards de dollars.
En attendant les résultats des explorations du comité, le président du conseil d'adminuistration de BlackBerry, qui était aussi à la tête de Fairfax Financial, le premier actionnaire du groupe canadien, a démissionné lundi.
Par Marc BRAIBANT
BlackBerry a annoncé lundi la mise en place d'un comité spécial pour étudier les pistes à sa disposition pour assurer la survie de l'entreprise --et parmi ces options, celle d'une éventuelle vente à un tiers.
"Il semble que BlackBerry se rapproche de la fin", a estimé Jeff Kagan, analyste du secteur des télécoms, rappelant que le fabricant de smartphones ne vendait pas assez de nouveaux appareils.
Si au tout début des années 2000 le smartphone BlackBerry --le premier sur le marché-- était l'outil indispensable de tous les responsables d'entreprises et des hommes politiques en Amérique du nord et en Europe, il n'a cependant jamais réussi à percer sur le marché asiatique.
Et l'étoile BlackBerry a pâli avec l'arrivée de l'américain Apple et de son iPhone au tout début de 2007. En Bourse, l'action a débuté à cette date son déclin inexorable. De plus de 200 dollars, le prix de l'action est tombé à environ 10 dollars lundi.
BlackBerry a joué en solo avec un système d'exploitation dont il est propriétaire dans ses téléphones, quand le géant sud-coréen Samsung s'appuie sur le système Android de Google --comme l'autre coréen LG ou encore le chinois Huawei.
Au niveau mondial, BlackBerry ne pèse plus que 3% du marché des smartphones quand le système Android équipe 8 téléphones sur 10 dans le monde et Apple 13%.
Le groupe Microsoft est même repassé devant BlackBerry depuis le début de l'année avec son Windows Phone grâce au finlandais Nokia.
Réputation écornée
BlackBerry semble dans l'impasse: "La question est de savoir qui voudrait acheter BlackBerry", a estimé Joe Rundle responsable de marché chez ETX Capital. "Des ventes difficiles, l'échec stratégique et des produits peu attractifs signifient que l'acquisition de BlackBerry pourrait être fatal à l'un de ses rivaux", a-t-il ajouté.
"Cela va être difficile" de vendre, a aussi reconnu Ian Lee, professeur à l'école de commerce Sprott d'Ottawa. Il est pratiquement impossible qu'un groupe chinois achète BlackBerry car et le gouvernement canadien, poussé par les Américains, s'y opposerait, a-t-il poursuivi.
BlackBerry a "perdu son avantage compétitif" et "le marché est passé maintenant", a jugé Ian Lee qui estime que seul Microsoft pourrait éventuellement trouver un intérêt commercial à acquérir le fabricant canadien.
Outre une gamme de produits peu diversifiée, le groupe BlackBerry souffre aussi d'une réputation écornée par plusieurs pannes importantes --en 2011, son service avait par exemple été interrompu pendant plusieurs heures.
Pour Joe Rundle, le réseau social Facebook qui cherche à se lancer sur le téléphone intelligent ou le site de commerce Amazon pour élargir l'audience de sa liseuse Kindle pourraient aussi se manifester auprès du comité.
La vente n'est pas forcément impossible et "c'est une option intéressante qui doit permettre à BlackBerry de se réinventer à l'abri de la pression du marché boursier", a estimé Carl Simard, patron du cabinet de gestion de portefeuille stratégique Medici.
De plus le groupe ne vaut pas très cher et, selon M. Simard, pourrait se vendre à un peu plus de 4 milliards de dollars.
En attendant les résultats des explorations du comité, le président du conseil d'adminuistration de BlackBerry, qui était aussi à la tête de Fairfax Financial, le premier actionnaire du groupe canadien, a démissionné lundi.
Par Marc BRAIBANT