Sanaa, Yémen | AFP | mardi 13/06/2017 - Les malades arrivent au rythme d'au moins un par minute à l'hôpital Al-Sabiine de Sanaa, alors que l'épidémie de choléra se répand rapidement au Yémen où 124.000 cas suspects et 923 morts ont été recensés par l'ONU.
Débordés, les responsables d'Al-Sabiine ont fait comme d'autres hôpitaux de la capitale yéménite: ils ont planté des tentes de fortune dans les alentours pour accueillir les malades, faute de places à l'intérieur du bâtiment central dont les couloirs sont obstrués par des patients couchés à même le sol.
Du fait de la guerre, les installations sanitaires de ce pays pauvre sont défaillantes.
"Depuis deux semaines, nous accueillons un grand nombre de malades, au rythme d'un à deux, voire trois, par minute", s'inquiète Ismaïl Mansouri, médecin dans cet hôpital.
Son collègue, Maher al-Hada, du Centre de lutte contre le choléra, déplore "une augmentation très inquiétante" du nombre de malades, "plus de 300 par jour", accueillis dans son établissement, confronté à un manque de moyens et de médicaments.
Une grève en mai des éboueurs, qui n'étaient pas payés, a contribué à aggraver la situation.
L'épidémie se propage à vive allure au Yémen où un conflit oppose depuis 2014 des rebelles Houthis pro-iraniens, qui contrôlent des provinces du nord, dont Sanaa, aux forces progouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite et qui ont fait d'Aden (sud) leur capitale "provisoire".
Le choléra touche désormais 20 des 22 provinces du pays où 923 décès et 124.000 cas suspects ont été enregistrés en six semaines, selon un dernier bilan établi le 11 juin par l'ONU.
Le choléra, réapparu le 27 avril après une première épidémie l'an dernier, "se répand à un rythme sans précédent" selon l'ONU qui prévient que la situation risque de "s'aggraver davantage à l'approche de la saison des pluies et en raison d'une malnutrition généralisée et de la faim".
Le 19 mai, alors qu'il y avait plus de 23.000 cas suspects, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait dit craindre jusqu'à 250.000 cas dans les six mois.
Confinée dans un premier temps aux régions contrôlées par les rebelles, la maladie a, au fil des jours, gagné les provinces du sud, dont Aden, où ont été enregistrés au moins 27 décès et quelque 3.000 cas suspects, selon des sources médicales.
"Depuis la mi-avril, nous avons accueilli plus de 3.000 cas suspects, dont quelque 200 cas ces derniers jours", déclare à l'AFP Majid al-Daari, directeur de la section choléra à l'hôpital Al-Sadaqa à Aden.
La maladie trouve dans l'insalubrité un terrain propice pour se développer. Les établissements hospitaliers, encore opérationnels, sont confrontés à une pénurie de médicaments et à des coupures de courant électrique notamment.
Dans un quartier d'Aden, des eaux stagnantes noires et dégageant une odeur nauséabonde se transforment en nids de moustiques et d'insectes, qui transmettent des maladies contagieuses.
"Nous avons peur de la propagation de la maladie. Les gens sont pauvres et n'ont pas les moyens de se soigner ou de se déplacer" pour aller dans un hôpital, déplore Oum Hicham Mounir, directrice d'une école d'Aden, qui dit avoir réussi pour sa part à hospitaliser ses deux fils touchés par le choléra.
Mazen al-Sayyed, habitant d'un village de la province de Lahj, plus au nord, a pu secourir sa mère pour la conduire à l'hôpital al-Sadaqa à Aden. "C'est parce que j'ai une voiture que j'ai pu sauver ma mère. D'autres meurent sur place", faute de moyens, dit-il à l'AFP.
Dans la province d'Ibb (centre), Ammar Abdelmalek se plaint des conditions d'hygiène. "Les tas d'ordures qui s'amassent dans les rues et les égoûts éventrés ont causé le choléra", a-t-il dit à l'AFP.
L'OMS s'emploie à aller dans les zones reculées "très touchées (par la maladie) afin d'atteindre autant de malades que possible", déclare Omar Saleh, membre de sa mission au Yémen.
"La situation humanitaire au Yémen est alarmante. Il y a un véritable désastre et la maladie n'a rien à voir avec les affiliations politiques ou les frontières", ajoute-t-il en appelant la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin à la guerre et aider le Yémen à contrôler le choléra.
Débordés, les responsables d'Al-Sabiine ont fait comme d'autres hôpitaux de la capitale yéménite: ils ont planté des tentes de fortune dans les alentours pour accueillir les malades, faute de places à l'intérieur du bâtiment central dont les couloirs sont obstrués par des patients couchés à même le sol.
Du fait de la guerre, les installations sanitaires de ce pays pauvre sont défaillantes.
"Depuis deux semaines, nous accueillons un grand nombre de malades, au rythme d'un à deux, voire trois, par minute", s'inquiète Ismaïl Mansouri, médecin dans cet hôpital.
Son collègue, Maher al-Hada, du Centre de lutte contre le choléra, déplore "une augmentation très inquiétante" du nombre de malades, "plus de 300 par jour", accueillis dans son établissement, confronté à un manque de moyens et de médicaments.
Une grève en mai des éboueurs, qui n'étaient pas payés, a contribué à aggraver la situation.
L'épidémie se propage à vive allure au Yémen où un conflit oppose depuis 2014 des rebelles Houthis pro-iraniens, qui contrôlent des provinces du nord, dont Sanaa, aux forces progouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite et qui ont fait d'Aden (sud) leur capitale "provisoire".
- 20 provinces affectées -
Le choléra touche désormais 20 des 22 provinces du pays où 923 décès et 124.000 cas suspects ont été enregistrés en six semaines, selon un dernier bilan établi le 11 juin par l'ONU.
Le choléra, réapparu le 27 avril après une première épidémie l'an dernier, "se répand à un rythme sans précédent" selon l'ONU qui prévient que la situation risque de "s'aggraver davantage à l'approche de la saison des pluies et en raison d'une malnutrition généralisée et de la faim".
Le 19 mai, alors qu'il y avait plus de 23.000 cas suspects, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait dit craindre jusqu'à 250.000 cas dans les six mois.
Confinée dans un premier temps aux régions contrôlées par les rebelles, la maladie a, au fil des jours, gagné les provinces du sud, dont Aden, où ont été enregistrés au moins 27 décès et quelque 3.000 cas suspects, selon des sources médicales.
"Depuis la mi-avril, nous avons accueilli plus de 3.000 cas suspects, dont quelque 200 cas ces derniers jours", déclare à l'AFP Majid al-Daari, directeur de la section choléra à l'hôpital Al-Sadaqa à Aden.
La maladie trouve dans l'insalubrité un terrain propice pour se développer. Les établissements hospitaliers, encore opérationnels, sont confrontés à une pénurie de médicaments et à des coupures de courant électrique notamment.
- 'Désastre' -
Dans un quartier d'Aden, des eaux stagnantes noires et dégageant une odeur nauséabonde se transforment en nids de moustiques et d'insectes, qui transmettent des maladies contagieuses.
"Nous avons peur de la propagation de la maladie. Les gens sont pauvres et n'ont pas les moyens de se soigner ou de se déplacer" pour aller dans un hôpital, déplore Oum Hicham Mounir, directrice d'une école d'Aden, qui dit avoir réussi pour sa part à hospitaliser ses deux fils touchés par le choléra.
Mazen al-Sayyed, habitant d'un village de la province de Lahj, plus au nord, a pu secourir sa mère pour la conduire à l'hôpital al-Sadaqa à Aden. "C'est parce que j'ai une voiture que j'ai pu sauver ma mère. D'autres meurent sur place", faute de moyens, dit-il à l'AFP.
Dans la province d'Ibb (centre), Ammar Abdelmalek se plaint des conditions d'hygiène. "Les tas d'ordures qui s'amassent dans les rues et les égoûts éventrés ont causé le choléra", a-t-il dit à l'AFP.
L'OMS s'emploie à aller dans les zones reculées "très touchées (par la maladie) afin d'atteindre autant de malades que possible", déclare Omar Saleh, membre de sa mission au Yémen.
"La situation humanitaire au Yémen est alarmante. Il y a un véritable désastre et la maladie n'a rien à voir avec les affiliations politiques ou les frontières", ajoute-t-il en appelant la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin à la guerre et aider le Yémen à contrôler le choléra.