Paris, France | AFP | lundi 13/03/2017 - Près de 43 ans après l'attentat du Drugstore Publicis Saint-Germain à Paris, qui fit deux morts et des dizaines de blessés, Ilich Ramires Sanchez, dit Carlos, s'est présenté en "révolutionnaire professionnel" lundi à l'ouverture de son procès à Paris pour assassinats terroristes.
Figure du terrorisme internationaliste des années 1970-1980, le Vénézuelien de 67 ans sera jugé pendant trois semaines par une cour d'assises spéciale, composée de magistrats. L'attentat est le plus ancien que lui reproche la justice française, le dernier pour lequel il comparaîtra en France.
Un peu vieilli, blanchi, amaigri mais souriant, vêtu d'une veste ornée d'une pochette rouge, Carlos a observé la salle en entrant dans le box des accusés, baisant la main de son avocate, Isabelle Coutant-Peyre, avec laquelle il s'est marié religieusement, avant d'adresser des baisers aux journalistes.
Carlos s'amuse avec la cour qui lui demande son âge: "j'ai 17 ans et plus ou moins cinquante".
Et d'assumer son passé, au nom de la "révolution": "Personne n'a exécuté plus de personnes que moi, dans la résistance palestinienne. Mais je suis le seul qui a survécu. Dans tous les combats, il y a des victimes collatérales, c'est malheureux", a-t-il lancé.
Le 15 septembre 1974 en fin d'après-midi, deux personnes avaient été tuées et 34 blessées par l'explosion d'une grenade lancée dans l'enceinte du Drugstore Publicis, galerie marchande parisienne à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes.
Le début du procès a été marqué par une offensive de la défense de Carlos et de l'accusé lui-même contre la tenue du procès, qu'il juge illégitime, et contre la composition spéciale de la cour.
Carlos s'est, comme a son habitude, lancé d'une voix sourde teintée d'un fort accent hispanique dans des logorrhées, dénonçant pêle-mêle "un complot sioniste", une supposée absence de démocratie en France ou les associations parties civiles, présentées comme "des charognards qui se font du fric sur le dos du peuple français".
Carlos est passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Mais le Vénézuélien, incarcéré en France depuis son arrestation au Soudan par les services français en 1994, a déjà été condamné à deux reprises à la peine maximale pour le meurtre de trois hommes, dont deux policiers en 1975 à Paris, et pour quatre attentats à l'explosif qui avaient fait onze morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983, à Paris, Marseille et dans deux trains.
Le procès aura donc pour enjeu d'apporter un éclairage historique et de répondre à l'attente des victimes.
"Les parties civiles attendent que la culpabilité de Carlos soit reconnue. En 1974, il n'existait rien pour la prise en charge des victimes, même le Samu n'existait pas. Elles ont dû, dans le silence et la solitude, supporter cette longue attente mais elles n'ont jamais renoncé", a dit avant l'audience Me Georges Holleaux, représentant 18 d'entre elles, dont les veuves des deux hommes tués dans l'attentat.
"Cette affaire est prescrite, mille fois prescrite", a dénoncé Me Francis Vuillemin, l'un des cinq avocats de Carlos qui rappelle que son client a également bénéficié au cours de cette longue procédure d'un non-lieu à deux reprises, en 1989 et 1999. "Mais mon client est fait d'acier et il est prêt au combat", a-t-il ajouté.
La tenue même de ce procès a en effet été contestée par la défense qui invoquait la prescription des faits. Mais au terme d'une bataille procédurale, la justice a rejeté l'argument.
Dans une interview parue fin 1979 dans le magazine Al Watan Al-Arabi, Carlos avait reconnu avoir jeté la grenade. Mais il a contesté lors de l'instruction avoir donné cet entretien.
Figure du terrorisme internationaliste des années 1970-1980, le Vénézuelien de 67 ans sera jugé pendant trois semaines par une cour d'assises spéciale, composée de magistrats. L'attentat est le plus ancien que lui reproche la justice française, le dernier pour lequel il comparaîtra en France.
Un peu vieilli, blanchi, amaigri mais souriant, vêtu d'une veste ornée d'une pochette rouge, Carlos a observé la salle en entrant dans le box des accusés, baisant la main de son avocate, Isabelle Coutant-Peyre, avec laquelle il s'est marié religieusement, avant d'adresser des baisers aux journalistes.
Carlos s'amuse avec la cour qui lui demande son âge: "j'ai 17 ans et plus ou moins cinquante".
Et d'assumer son passé, au nom de la "révolution": "Personne n'a exécuté plus de personnes que moi, dans la résistance palestinienne. Mais je suis le seul qui a survécu. Dans tous les combats, il y a des victimes collatérales, c'est malheureux", a-t-il lancé.
Le 15 septembre 1974 en fin d'après-midi, deux personnes avaient été tuées et 34 blessées par l'explosion d'une grenade lancée dans l'enceinte du Drugstore Publicis, galerie marchande parisienne à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes.
- Débat sur la prescription -
Le début du procès a été marqué par une offensive de la défense de Carlos et de l'accusé lui-même contre la tenue du procès, qu'il juge illégitime, et contre la composition spéciale de la cour.
Carlos s'est, comme a son habitude, lancé d'une voix sourde teintée d'un fort accent hispanique dans des logorrhées, dénonçant pêle-mêle "un complot sioniste", une supposée absence de démocratie en France ou les associations parties civiles, présentées comme "des charognards qui se font du fric sur le dos du peuple français".
Carlos est passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Mais le Vénézuélien, incarcéré en France depuis son arrestation au Soudan par les services français en 1994, a déjà été condamné à deux reprises à la peine maximale pour le meurtre de trois hommes, dont deux policiers en 1975 à Paris, et pour quatre attentats à l'explosif qui avaient fait onze morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983, à Paris, Marseille et dans deux trains.
Le procès aura donc pour enjeu d'apporter un éclairage historique et de répondre à l'attente des victimes.
"Les parties civiles attendent que la culpabilité de Carlos soit reconnue. En 1974, il n'existait rien pour la prise en charge des victimes, même le Samu n'existait pas. Elles ont dû, dans le silence et la solitude, supporter cette longue attente mais elles n'ont jamais renoncé", a dit avant l'audience Me Georges Holleaux, représentant 18 d'entre elles, dont les veuves des deux hommes tués dans l'attentat.
"Cette affaire est prescrite, mille fois prescrite", a dénoncé Me Francis Vuillemin, l'un des cinq avocats de Carlos qui rappelle que son client a également bénéficié au cours de cette longue procédure d'un non-lieu à deux reprises, en 1989 et 1999. "Mais mon client est fait d'acier et il est prêt au combat", a-t-il ajouté.
La tenue même de ce procès a en effet été contestée par la défense qui invoquait la prescription des faits. Mais au terme d'une bataille procédurale, la justice a rejeté l'argument.
Dans une interview parue fin 1979 dans le magazine Al Watan Al-Arabi, Carlos avait reconnu avoir jeté la grenade. Mais il a contesté lors de l'instruction avoir donné cet entretien.