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Attentat Champs-Elysées: les investigations se poursuivent à deux jours d'une présidentielle sous haute surveillance


Paris, France | AFP | vendredi 20/04/2017 - Après l'attentat qui a tué jeudi soir un policier en plein coeur de Paris, sur les célèbres Champs-Elysées, les enquêteurs poursuivent vendredi leur investigations, à deux jours du premier tour d'une présidentielle placée sous haute surveillance en raison de la menace jihadiste.

François Hollande a "convoqué" un conseil de défense vendredi à 8h00, à l'issue jeudi soir d'une réunion de crise au cours de laquelle le Chef de l'Etat s'est entretenu avec le Premier ministre Bernard Cazeneuve et les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Matthias Fekl et Jean-Jacques Urvoas.
Au cours de cette fusillade, deux autres policiers ont été blessés, dont l'un grièvement, tandis qu'une touriste a été plus "légèrement" touchée par balle, selon les autorités. L'assaillant a été abattu par la police. 
L'attaque, qui a eu lieu vers 21H00, a été presque aussitôt revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), à l'origine de la plupart des attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 autres morts depuis 2015 en France. "L'auteur de l'attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c'est un des combattants de l'Etat islamique", selon un communiqué publié par son organe de propagande Amaq.
Or, selon des sources proches de l'enquête, l'agresseur abattu est un Français de 39 ans, qui faisait déjà l'objet d'une enquête antiterroriste. Cela pose donc la question de savoir s'il s'agit du même homme que celui donné par l'EI.
"L'identité de l'attaquant est connue et a été vérifiée", a indiqué devant la presse, près du lieu de l'attaque, le procureur de la République de Paris, François Molins. Mais il s'est refusé à la dévoiler, en raison des nécessités de l'enquête ouverte par le parquet antiterroriste.
L'homme était visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers et avait été arrêté le 23 février, avant d'être remis en liberté par la justice faute de preuves suffisantes, selon des sources proches de l'enquête. Il avait déjà été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire sur un policier, un élève gardien de la paix et le frère de celui-ci, en Seine-et-Marne. 
Une perquisition a été menée jeudi soir dans ce département au domicile de l'assaillant, titulaire de la carte grise du véhicule utilisé pour l'attaque. L'homme a semblé avoir agi seul lors de l'agression, et des investigations sont en cours pour établir "s'il a bénéficié ou pas de complicités", a ajouté M. Molins.
Prenant la parole d'un ton grave depuis l'Elysée, François Hollande s'est dit "convaincu" que la fusillade était "d'ordre terroriste", promettant d'être d'une "vigilance absolue" pour sécuriser la présidentielle, dont le premier tour se tient dimanche. Le Chef de l'Etat a annoncé qu'un "hommage national" sera rendu au policier tué.
Les principaux candidats à la présidentielle, qui défilaient sur un plateau de télévision pour un dernier grand oral, ont dénoncé l'attentat et apporté leur soutien aux forces de l'ordre. Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron ont annulé leurs derniers déplacements de campagne prévus vendredi.
 

- 'Fusillade brève' -

 
"L'agresseur est arrivé en voiture, est sorti. Il a ouvert le feu sur le car de police à l'arme automatique, a tué l'un des policiers et à essayé de s'en prendre aux autres en courant", a rapporté une source policière.
Le quartier a été bouclé et d'importantes forces de police ont été déployées sur la célèbre et très touristique artère de la capitale. Un hélicoptère a survolé la zone.
Choukri Chouanine, gérant d'un restaurant situé rue de Ponthieu, dans une rue adjacente, a raconté à l'AFP avoir entendu une "fusillade brève" mais avec "beaucoup de tirs". "On a dû cacher nos clients dans nos sous-sols", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a salué "le professionnalisme immense, le dévouement, le sens du devoir des policiers" qui "a permis d’éviter un carnage sur les Champs-Elysées".
Plusieurs capitales ont exprimé leur soutien à la France. Le président américain Donald Trump, évoquant "une attaque terroriste", a présenté ses "condoléances au peuple de France". 
S’exprimant en marge d’une rencontre en Indonésie, le vice-président américain, Mike Pence, a déclaré que l’attaque de Paris était "le dernier rappel en date que le terrorisme pouvait frapper partout à tout moment". "Nous adressons nos condoléances et nos prières à la population parisienne", a-t-il dit, ajoutant que les Etats-Unis ne relâcheraient pas leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme.
La chancelière allemande Angela Merkel a dit pour sa part se tenir "de façon ferme et déterminée aux côtés" des Français.
La présidentielle, très indécise, se tiendra pour la première fois dans l'histoire de la Ve République sous le régime de l'état d'urgence, instauré dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015.
Les derniers attentats meurtriers remontent à l'été 2016, quand la célèbre Promenade des Anglais à Nice avait notamment été le théâtre d'une attaque au camion bélier le 14 juillet 2016 (86 morts). Un policier et sa compagne avaient aussi été tués en juin lors d'une attaque à leur domicile à Magnanville, en région parisienne, devenant le symbole de forces de l'ordre particulièrement visées par les jihadistes.
Et un nouvel attentat a été déjoué selon les autorités avec l'arrestation, mardi, de deux hommes soupçonnés de préparer "une action violente" en pleine période électorale. Clément Baur, 23 ans, et Mahiedine Merabet, 29 ans, ont été interpellés à la sortie d'un appartement de Marseille, où les enquêteurs ont retrouvé un arsenal important composé d'armes et trois kilogrammes d'explosif artisanal.

le Vendredi 21 Avril 2017 à 04:51 | Lu 260 fois