Hambourg, Allemagne | AFP | jeudi 01/03/2018 - Un demandeur d'asile palestinien débouté a été condamné jeudi par un tribunal allemand à une peine de prison à perpétuité pour un attentat islamiste au couteau qui avait fait un mort et six blessés en juillet 2017 à Hambourg.
Le tribunal de la ville a retenu à l'égard d'Ahmad Alhaw, 27 ans, qui avait qualifié son acte de "contribution au jihad mondial", des circonstances aggravantes pour "islamisme", synonymes d'une peine incompressible d'au moins 15 ans d'emprisonnement.
Fin juillet, Ahmad Alhaw était entré en pleine journée dans un supermarché de Hambourg, s'emparant dans un rayon d'un couteau de cuisine doté d'une lame de 20 cm, et avait mortellement poignardé un client de 50 ans.
Il avait par la suite pris la fuite et blessé dans la rue six autres personnes en criant "Allah Akbar", avant d'être maîtrisé à l'issue d'une course poursuite par des badauds, dont un demandeur d'asile afghan.
M. Alhaw s'est "laissé instrumentaliser seul par la propagande de l'Etat islamique (EI)" dont "le but est de diviser la société", a déclaré le président de la cour Norbert Sakuth pour justifier la sentence.
"De ce point de vue, l'EI a atteint son objectif", a poursuivi le juge.
Lors du procès, la procureure avait lu un passage des écrits de l'accusé adressé au gouvernement allemand: "les flammes de la guerre vont vous atteindre tôt ou tard".
L'enquête n'avait toutefois révélé aucun lien avec l'EI et plutôt accrédité la piste d'un "loup solitaire". L'accusé a cependant reconnu avoir regardé dès 2014 des vidéos de propagande du groupe jihadiste.
Sa radicalisation se serait accentuée courant 2016, l'année où il a été débouté de sa demande d'asile. Malgré ce rejet et les signes de sa dérive extrémiste, faute de papiers d'identité il n'avait pas pu être expulsé. Ce qui a valu des critiques à l'encontre des autorités.
Plusieurs attentat islamistes ont été commis en Allemagne ces dernières années. Celui de Hambourg était survenu sept mois après une attaque au camion-bélier sur un marché de Noël berlinois, le pire attentat de ce type qu'ait connu l'Allemagne et qui avait fait 12 morts.
Cette affaire a mis en évidence de graves dysfonctionnements de la police et de l'administration allemande dans le suivi des islamistes. L'auteur de l'attentat, Anis Amri, avait en effet été repéré comme potentiellement dangereux par les autorités, qui ne sont pourtant pas intervenues. Il était aussi en instance d'expulsion d'Allemagne suite au rejet de sa demande d'asile.
Une commission d'enquête parlementaire sur les défaillances des autorités doit être mise sur pied jeudi à Berlin.
Arrivé en mars 2015 en Allemagne depuis la Norvège après avoir été en Suède et en Espagne, le Palestinien auteur de l'attaque de Hambourg vivait depuis neuf ans en Europe.
"S'il en avait eu la possibilité lors de son attaque, il aurait tué encore plus de personnes", a affirmé M. Sakuth, qualifiant l'homme "d'instable".
De son côté, la défense avait tenté tout au long de son procès débuté mi-janvier de lui trouver des circonstances atténuantes, estimant qu'il ne serait pas passé à l'acte si l'Allemagne avait facilité son intégration depuis son arrivée en 2015.
"Je pense qu'il était dans un état instable en raison des circonstances de sa vie", a expliqué son avocat Christoph Burchard, précisant que son client "s'attendait à cette peine".
L'accusé avait présenté au dernier jour d'audience ses excuses aux victimes et à leurs proches. "Je ne peux pas remonter dans le temps. La seule chose que je puisse faire est de vous présenter mes excuses et espérer que vous me pardonnerez", avait-il affirmé.
Depuis qu'il est en prison, il est "devenu bien plus calme" et "regrette beaucoup son geste", a déclaré M. Burchard.
Le tribunal de la ville a retenu à l'égard d'Ahmad Alhaw, 27 ans, qui avait qualifié son acte de "contribution au jihad mondial", des circonstances aggravantes pour "islamisme", synonymes d'une peine incompressible d'au moins 15 ans d'emprisonnement.
Fin juillet, Ahmad Alhaw était entré en pleine journée dans un supermarché de Hambourg, s'emparant dans un rayon d'un couteau de cuisine doté d'une lame de 20 cm, et avait mortellement poignardé un client de 50 ans.
Il avait par la suite pris la fuite et blessé dans la rue six autres personnes en criant "Allah Akbar", avant d'être maîtrisé à l'issue d'une course poursuite par des badauds, dont un demandeur d'asile afghan.
M. Alhaw s'est "laissé instrumentaliser seul par la propagande de l'Etat islamique (EI)" dont "le but est de diviser la société", a déclaré le président de la cour Norbert Sakuth pour justifier la sentence.
"De ce point de vue, l'EI a atteint son objectif", a poursuivi le juge.
Lors du procès, la procureure avait lu un passage des écrits de l'accusé adressé au gouvernement allemand: "les flammes de la guerre vont vous atteindre tôt ou tard".
L'enquête n'avait toutefois révélé aucun lien avec l'EI et plutôt accrédité la piste d'un "loup solitaire". L'accusé a cependant reconnu avoir regardé dès 2014 des vidéos de propagande du groupe jihadiste.
- Failles -
Sa radicalisation se serait accentuée courant 2016, l'année où il a été débouté de sa demande d'asile. Malgré ce rejet et les signes de sa dérive extrémiste, faute de papiers d'identité il n'avait pas pu être expulsé. Ce qui a valu des critiques à l'encontre des autorités.
Plusieurs attentat islamistes ont été commis en Allemagne ces dernières années. Celui de Hambourg était survenu sept mois après une attaque au camion-bélier sur un marché de Noël berlinois, le pire attentat de ce type qu'ait connu l'Allemagne et qui avait fait 12 morts.
Cette affaire a mis en évidence de graves dysfonctionnements de la police et de l'administration allemande dans le suivi des islamistes. L'auteur de l'attentat, Anis Amri, avait en effet été repéré comme potentiellement dangereux par les autorités, qui ne sont pourtant pas intervenues. Il était aussi en instance d'expulsion d'Allemagne suite au rejet de sa demande d'asile.
Une commission d'enquête parlementaire sur les défaillances des autorités doit être mise sur pied jeudi à Berlin.
Arrivé en mars 2015 en Allemagne depuis la Norvège après avoir été en Suède et en Espagne, le Palestinien auteur de l'attaque de Hambourg vivait depuis neuf ans en Europe.
- Personnalité 'instable' -
"S'il en avait eu la possibilité lors de son attaque, il aurait tué encore plus de personnes", a affirmé M. Sakuth, qualifiant l'homme "d'instable".
De son côté, la défense avait tenté tout au long de son procès débuté mi-janvier de lui trouver des circonstances atténuantes, estimant qu'il ne serait pas passé à l'acte si l'Allemagne avait facilité son intégration depuis son arrivée en 2015.
"Je pense qu'il était dans un état instable en raison des circonstances de sa vie", a expliqué son avocat Christoph Burchard, précisant que son client "s'attendait à cette peine".
L'accusé avait présenté au dernier jour d'audience ses excuses aux victimes et à leurs proches. "Je ne peux pas remonter dans le temps. La seule chose que je puisse faire est de vous présenter mes excuses et espérer que vous me pardonnerez", avait-il affirmé.
Depuis qu'il est en prison, il est "devenu bien plus calme" et "regrette beaucoup son geste", a déclaré M. Burchard.