Syrie | AFP | lundi 16/04/2018 - L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) tenait lundi une réunion d'urgence sur la Syrie, au coeur de crispations internationales après une attaque présumée aux "gaz toxiques" qui fait l'objet d'une enquête d'experts internationaux dépêchés dans le pays.
L'attaque chimique présumée du 7 avril dans la ville, alors rebelle, de Douma continue de mobiliser les grandes puissances, Etats-Unis et Russie en tête, et la tension ne faiblit pas après les frappes occidentales de représailles menées samedi contre des sites militaires du régime de Bachar al-Assad.
Ces raids d'une ampleur inédite, menés par Washington, Paris et Londres, sont intervenus malgré la présence en Syrie d'enquêteurs de l'OIAC, qui ont débuté dimanche leur mission dans le plus grand secret.
Ces experts, qui ont pour mandat d'enquêter sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques mais pas d'en identifier les auteurs, semblent ne pas encore avoir visité Douma, où l'attaque présumée a fait des dizaines de morts selon des secouristes.
Moscou, grand allié du régime, s'est engagé à "ne pas s'ingérer" dans le travail de la mission, officiellement invitée par les autorités de Damas qui nient toute responsabilité dans le drame de Douma.
Après les raids occidentaux, le ballet diplomatique a repris sur le dossier syrien, pays en proie depuis 2011 à une guerre dévastatrice qui a fait plus de 350.000 morts.
Une réunion d'urgence du conseil exécutif de l'OIAC a lieu au siège de l'organisation à La Haye, capitale des Pays-Bas.
"La priorité" est de "donner les moyens au Secrétariat technique (de l'OIAC) d'achever le démantèlement du programme syrien", a assuré l'ambassadeur français Philippe Lalliot.
Par ailleurs, Américains, Français et Britanniques ont présenté à l'ONU un nouveau projet de résolution sur la Syrie qui devrait être discuté à partir de lundi.
Le texte inclut notamment la création d'un nouveau mécanisme d'enquête sur l'emploi d'armes chimiques.
Dans la capitale syrienne, fief du régime, des milliers de personnes ont envahi lundi la place des Omeyyades, fermée à la circulation pour l'occasion, brandissant drapeaux syriens et portraits du président Assad pour dénoncer les frappes occidentales.
Samedi à l'aube, une semaine jour pour jour après l'attaque chimique présumée, ces trois pays avaient mobilisé navires de guerre et avions de chasse pour cibler des centres de recherche liés selon les Occidentaux au programme d'armement chimique du régime.
La riposte se voulait spectaculaire, mais Paris a reconnu que les Russes étaient prévenus. Et les sites pris pour cibles étaient "complètement vides", a assuré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), précisant que "les forces présentes avaient été évacuées".
"Mission accomplie", s'est toutefois félicité sur Twitter le président américain Donald Trump, ajoutant que le "résultat" de l'opération, "parfaitement exécutée", "n'aurait pu être meilleur".
Dans un pays ravagé par une guerre complexe, opposant de multiples belligérants soutenus par des grandes puissances aux intérêts divergents, ces frappes ne remettent pas en question l'équilibre des forces.
"La conclusion pour moi, c'est que ces frappes ne changent rien. C'était une mise en scène orchestrée par Trump et (le président russe Vladimir) Poutine pour permettre à chacun de sauver la face", estime l'expert Nabeel Khoury, chercheur du centre de réflexion Atlantic Council à Washington.
Le président français Emmanuel Macron s'est d'ailleurs montré conciliant après plusieurs jours de déclarations au ton menaçant. La France "n'a pas déclaré la guerre" à la Syrie de Bachar al-Assad, a-t-il assuré dimanche.
M. Poutine avait mis en garde dimanche les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni contre de nouvelles frappes en Syrie, qui entraîneraient "inévitablement le chaos" dans les relations internationales.
Les frappes de samedi ont d'ailleurs été dénoncées dans un tweet par l'ambassade de Russie à La Haye, faisant valoir qu'elles avaient pour but de "saper la crédibilité" de la mission d'enquête de l'OIAC.
Les enquêteurs à Damas ont tenu "plusieurs réunions" avec des responsables du régime, pour discuter de la mission à mener "avec transparence et neutralité", a assuré le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, cité par l'agence officielle Sana.
"La Syrie a souligné lors de ces réunions qu'elle était disposée à coopérer et à fournir toutes les facilités nécessaires pour permettre à la délégation de mener à bien sa mission", a-t-il souligné.
Le travail s'annonce toutefois compliqué pour les enquêteurs, qui arrivent plus d'une semaine après les faits dans une zone passée depuis sous contrôle de l'armée syrienne et de la police militaire russe et où des opérations de déminage sont en cours.
L'attaque chimique présumée du 7 avril dans la ville, alors rebelle, de Douma continue de mobiliser les grandes puissances, Etats-Unis et Russie en tête, et la tension ne faiblit pas après les frappes occidentales de représailles menées samedi contre des sites militaires du régime de Bachar al-Assad.
Ces raids d'une ampleur inédite, menés par Washington, Paris et Londres, sont intervenus malgré la présence en Syrie d'enquêteurs de l'OIAC, qui ont débuté dimanche leur mission dans le plus grand secret.
Ces experts, qui ont pour mandat d'enquêter sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques mais pas d'en identifier les auteurs, semblent ne pas encore avoir visité Douma, où l'attaque présumée a fait des dizaines de morts selon des secouristes.
Moscou, grand allié du régime, s'est engagé à "ne pas s'ingérer" dans le travail de la mission, officiellement invitée par les autorités de Damas qui nient toute responsabilité dans le drame de Douma.
Après les raids occidentaux, le ballet diplomatique a repris sur le dossier syrien, pays en proie depuis 2011 à une guerre dévastatrice qui a fait plus de 350.000 morts.
Une réunion d'urgence du conseil exécutif de l'OIAC a lieu au siège de l'organisation à La Haye, capitale des Pays-Bas.
"La priorité" est de "donner les moyens au Secrétariat technique (de l'OIAC) d'achever le démantèlement du programme syrien", a assuré l'ambassadeur français Philippe Lalliot.
Par ailleurs, Américains, Français et Britanniques ont présenté à l'ONU un nouveau projet de résolution sur la Syrie qui devrait être discuté à partir de lundi.
Le texte inclut notamment la création d'un nouveau mécanisme d'enquête sur l'emploi d'armes chimiques.
- Rassemblement à Damas -
Dans la capitale syrienne, fief du régime, des milliers de personnes ont envahi lundi la place des Omeyyades, fermée à la circulation pour l'occasion, brandissant drapeaux syriens et portraits du président Assad pour dénoncer les frappes occidentales.
Samedi à l'aube, une semaine jour pour jour après l'attaque chimique présumée, ces trois pays avaient mobilisé navires de guerre et avions de chasse pour cibler des centres de recherche liés selon les Occidentaux au programme d'armement chimique du régime.
La riposte se voulait spectaculaire, mais Paris a reconnu que les Russes étaient prévenus. Et les sites pris pour cibles étaient "complètement vides", a assuré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), précisant que "les forces présentes avaient été évacuées".
"Mission accomplie", s'est toutefois félicité sur Twitter le président américain Donald Trump, ajoutant que le "résultat" de l'opération, "parfaitement exécutée", "n'aurait pu être meilleur".
- "Transparence et neutralité" -
Dans un pays ravagé par une guerre complexe, opposant de multiples belligérants soutenus par des grandes puissances aux intérêts divergents, ces frappes ne remettent pas en question l'équilibre des forces.
"La conclusion pour moi, c'est que ces frappes ne changent rien. C'était une mise en scène orchestrée par Trump et (le président russe Vladimir) Poutine pour permettre à chacun de sauver la face", estime l'expert Nabeel Khoury, chercheur du centre de réflexion Atlantic Council à Washington.
Le président français Emmanuel Macron s'est d'ailleurs montré conciliant après plusieurs jours de déclarations au ton menaçant. La France "n'a pas déclaré la guerre" à la Syrie de Bachar al-Assad, a-t-il assuré dimanche.
M. Poutine avait mis en garde dimanche les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni contre de nouvelles frappes en Syrie, qui entraîneraient "inévitablement le chaos" dans les relations internationales.
Les frappes de samedi ont d'ailleurs été dénoncées dans un tweet par l'ambassade de Russie à La Haye, faisant valoir qu'elles avaient pour but de "saper la crédibilité" de la mission d'enquête de l'OIAC.
Les enquêteurs à Damas ont tenu "plusieurs réunions" avec des responsables du régime, pour discuter de la mission à mener "avec transparence et neutralité", a assuré le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, cité par l'agence officielle Sana.
"La Syrie a souligné lors de ces réunions qu'elle était disposée à coopérer et à fournir toutes les facilités nécessaires pour permettre à la délégation de mener à bien sa mission", a-t-il souligné.
Le travail s'annonce toutefois compliqué pour les enquêteurs, qui arrivent plus d'une semaine après les faits dans une zone passée depuis sous contrôle de l'armée syrienne et de la police militaire russe et où des opérations de déminage sont en cours.