Alain Lebris, président du COSODA
PAPEETE, le 30/09/2015 - Depuis l'annonce d'un risque élevé de présence de cyclone en Polynésie, une psychose s'installe parmi les habitants. Les quincailleries sont prises d'assaut ainsi que les assurances. Et à ce niveau-là, les assureurs hésitent encore, l'idée principale est de ne pas pénaliser les clients qui cotisent depuis des années, tout en conservant la garantie cyclone. Le président du comité des sociétés d'assurances, l'association des assureurs, Alain Lebris, nous donne son point de vue. Interview.
TAHITI INFOS : Comment allez-vous gérer l'afflux de demandes en assurance cyclones ?
Alain Lebris : Il y a eu une incompréhension à la radio par rapport à ce que j'ai pu entendre. Il n'a jamais été question de supprimer la garantie cyclone pour des gens qui ont déjà la garantie de leur maison. Aujourd'hui, la plupart de nos assurés qui ont des contrats habitation, ont également la garantie cyclone. Le problème aujourd'hui, n'est pas par rapport à ces assurés puisqu'ils continuent à être assurés, mais, il est pour des gens qui se réveillent aujourd'hui et qui se disent : "ah mince, il faut que j'assure ma maison parce qu'il y a un risque cyclonique". Et là, effectivement, nous avons été assaillis de demandes et on se pose un certain nombre de questions. Il y a trois solutions qui se posent à nous :
1/ Je ne connais pas le taux du risque nouveau, puisque j'avais jusqu'à présent, une chance sur milles pour être touchée par un cyclone. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, puisque Météo France prévoit une certitude de la présence d'un cyclone en Polynésie. Donc je ne sais pas quel taux lui appliquer.
2/ Je vais réévaluer le calcul de la prime par rapport au risque d'aujourd'hui, c'est-à-dire, que cette personne qui vient me voir et qui veut assurer sa maison pour 10 millions Fcfp alors qu'il y a une chance sur 100 pour que sa maison soit sinistrée, au lieu de 1/1000. Cette personne ne cotisera pas 10 000 Fcfp, mais 100 000 Fcfp. Mais si je fais cela, les gens vont dire que l'assureur profite de la situation.
3/ Je vais continuer à souscrire comme d'habitude mais je vais quand même vérifier que les maisons que l'on me propose résisteront bien au cyclone avec une toiture qui tient la route, etc. Et à partir de là, ces personnes continueront à souscrire, mais pas sur une période de deux à trois mois, mais sur l'année. Si je fais cela, je vais dégrader le résultat global, et c'est la mutualité des assurés qui va en pâtir, l'année prochaine.
Donc les trois solutions existent aujourd'hui, chaque assureur va définir quelle position, il va prendre par rapport à ce qu'il ressent et chaque solution présente des avantages et des inconvénients.
Quel sera le cas de figure idéal pour les nouveaux clients sans pénaliser pour autant vos anciens clients ?
A.L : Il est évident que pour les gens qui souscrivent un contrat maintenant, ne doivent pas pénaliser l'ensemble. Donc, il faudrait qu'ils payent en gros 10 ou 20 fois plus chère, que celui qui est assuré depuis toujours. Donc là ce sera un contrat pour la première année, donc l'année prochaine, parce qu'il n'y aura plus l'alerte cyclonique, il retomberait dans un schéma normal.
Quels sont vos arguments devant cette clientèle qui arrive en masse ?
C'est à l'assureur de voir ce qu'il veut proposer. En tous les cas, aucun assureur n'acceptera de souscrire sur une période cyclonique, ce sont des risques qui s'assurent pour l'année.
Pourquoi faut-il assurer sa maison ?
On fait de la communication régulièrement, pour dire aux gens de s'assurer et, ce n'est effectivement, pas au moment, où le feu est aux portes de la maison, qu'il faut appeler son assureur. Il faut toujours prévoir bien avant ce genre de choses. C'est vrai qu'aujourd'hui, une bonne partie de la population ne s'assure pas, non seulement pour les cyclones mais aussi pour l'incendie.
Que prend en charge l'assurance en cas de sinistre ?
Un client qui cotise, par exemple, tous les mois 10 000 Fcfp et bien la prime en cas de sinistre s'élève à 10 000 000 Fcfp, qui est pris en charge par l'assurance. C'est au client à choisir le type de contrat qu'il souhaite.
Que pensez-vous de cette psychose que l'on retrouve aujourd'hui, depuis l'annonce d'un cyclone en Polynésie ?
Je pense que les annonces de Météo France ont été un petit peu catastrophiques, puisqu'elles ont effectivement, fait de la prévention mais elles ont créé, aussi, un vent de panique. Aujourd'hui, le risque existe mais je ne suis pas persuadé qu'il soit aussi important qu'on a pu le croire au début.
TAHITI INFOS : Comment allez-vous gérer l'afflux de demandes en assurance cyclones ?
Alain Lebris : Il y a eu une incompréhension à la radio par rapport à ce que j'ai pu entendre. Il n'a jamais été question de supprimer la garantie cyclone pour des gens qui ont déjà la garantie de leur maison. Aujourd'hui, la plupart de nos assurés qui ont des contrats habitation, ont également la garantie cyclone. Le problème aujourd'hui, n'est pas par rapport à ces assurés puisqu'ils continuent à être assurés, mais, il est pour des gens qui se réveillent aujourd'hui et qui se disent : "ah mince, il faut que j'assure ma maison parce qu'il y a un risque cyclonique". Et là, effectivement, nous avons été assaillis de demandes et on se pose un certain nombre de questions. Il y a trois solutions qui se posent à nous :
1/ Je ne connais pas le taux du risque nouveau, puisque j'avais jusqu'à présent, une chance sur milles pour être touchée par un cyclone. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, puisque Météo France prévoit une certitude de la présence d'un cyclone en Polynésie. Donc je ne sais pas quel taux lui appliquer.
2/ Je vais réévaluer le calcul de la prime par rapport au risque d'aujourd'hui, c'est-à-dire, que cette personne qui vient me voir et qui veut assurer sa maison pour 10 millions Fcfp alors qu'il y a une chance sur 100 pour que sa maison soit sinistrée, au lieu de 1/1000. Cette personne ne cotisera pas 10 000 Fcfp, mais 100 000 Fcfp. Mais si je fais cela, les gens vont dire que l'assureur profite de la situation.
3/ Je vais continuer à souscrire comme d'habitude mais je vais quand même vérifier que les maisons que l'on me propose résisteront bien au cyclone avec une toiture qui tient la route, etc. Et à partir de là, ces personnes continueront à souscrire, mais pas sur une période de deux à trois mois, mais sur l'année. Si je fais cela, je vais dégrader le résultat global, et c'est la mutualité des assurés qui va en pâtir, l'année prochaine.
Donc les trois solutions existent aujourd'hui, chaque assureur va définir quelle position, il va prendre par rapport à ce qu'il ressent et chaque solution présente des avantages et des inconvénients.
Quel sera le cas de figure idéal pour les nouveaux clients sans pénaliser pour autant vos anciens clients ?
A.L : Il est évident que pour les gens qui souscrivent un contrat maintenant, ne doivent pas pénaliser l'ensemble. Donc, il faudrait qu'ils payent en gros 10 ou 20 fois plus chère, que celui qui est assuré depuis toujours. Donc là ce sera un contrat pour la première année, donc l'année prochaine, parce qu'il n'y aura plus l'alerte cyclonique, il retomberait dans un schéma normal.
Quels sont vos arguments devant cette clientèle qui arrive en masse ?
C'est à l'assureur de voir ce qu'il veut proposer. En tous les cas, aucun assureur n'acceptera de souscrire sur une période cyclonique, ce sont des risques qui s'assurent pour l'année.
Pourquoi faut-il assurer sa maison ?
On fait de la communication régulièrement, pour dire aux gens de s'assurer et, ce n'est effectivement, pas au moment, où le feu est aux portes de la maison, qu'il faut appeler son assureur. Il faut toujours prévoir bien avant ce genre de choses. C'est vrai qu'aujourd'hui, une bonne partie de la population ne s'assure pas, non seulement pour les cyclones mais aussi pour l'incendie.
Que prend en charge l'assurance en cas de sinistre ?
Un client qui cotise, par exemple, tous les mois 10 000 Fcfp et bien la prime en cas de sinistre s'élève à 10 000 000 Fcfp, qui est pris en charge par l'assurance. C'est au client à choisir le type de contrat qu'il souhaite.
Que pensez-vous de cette psychose que l'on retrouve aujourd'hui, depuis l'annonce d'un cyclone en Polynésie ?
Je pense que les annonces de Météo France ont été un petit peu catastrophiques, puisqu'elles ont effectivement, fait de la prévention mais elles ont créé, aussi, un vent de panique. Aujourd'hui, le risque existe mais je ne suis pas persuadé qu'il soit aussi important qu'on a pu le croire au début.