L'accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle pour ce tragique dossier de violences conjugales.
PAPEETE, le 6 juin 2017 - Reua H. est jugé depuis ce mardi et jusqu'à demain pour des violences ayant entraîné la mort de sa compagne, en avril 2015 à Vairao, en marge d'un tournoi de pétanque où l'alcool coulait à flot. Insulté par sa conjointe, le tane l'avait frappée à plusieurs reprises sans que personne n'interviennent réellement pour calmer le jeu.
C'est un nouveau drame des violences conjugales sur fond d'alcool, de provocation et de toute puissance masculine que les jurés de la cour d'assises ont à juger jusqu'à demain soir. Reua H., jeune homme de 31 ans plutôt affable dans le box des accusés où il comparait détenu depuis ce matin, encourt 20 ans de réclusion criminelle. Il ne manifeste, en apparence en tout cas, pas beaucoup de remords : "Je ne sais pas comment ça s'est passé la dispute, à cause de l'alcool". Le jeune homme se souvient juste avoir donné deux claques à sa compagne, "mais c'était pour la ranimer".
Problème : l'expertise médico-légale fait état, elle, de multiples traumatismes faciaux qui se seraient probablement transformés en infirmité permanente si la victime, 23 ans, avait survécu. Conduite dans le coma à l'hôpital de Taravao après sa prise en charge par les pompiers, elle avait dû être évacuée d'urgence au CHPF du Taaone en raison d'un traumatisme crânien sévère. La jeune femme devait décéder quatre mois plus tard, dans un état végétatif consécutif à ses blessures, fragilisée par un état de santé précaire puisqu'elle était aussi en attente d'une greffe de foie.
Des hurlements dans la nuit
La dispute a semble-t-il dégénéré, en trois temps. La victime, passablement éméchée elle aussi, avait insisté pour accompagner son conjoint, qui ne le voulait pas et buvait depuis la veille, à un tournoi de pétanque organisé au PK 12 à Vairao. En fin de soirée et après quelques bouteilles de vodka, elle s'était mise à l'insulter vulgairement devant tout le monde, refusant de le suivre alors qu'il voulait rentrer à la maison. Avec un premier coup de poing au visage à la clé. Mis dehors par l'organisateur du tournoi, que la dispute dérangeait plutôt qu'autre chose, le couple avait continué à s'invectiver en chemin et Reua à la brutaliser.
Une adolescente et son ami ont bien tenté de les séparer à ce moment-là, mais en vain, précisant que la jeune femme a été traînée par les cheveux par son homme et que sa tête a cogné par terre. La suite est glaçante, mais s'est déroulée un peu plus loin encore dans l'obscurité de la petite route sans éclairage, à l'abri des regards. Des cris, des hurlements et des pleurs dans la nuit qui ont sidéré tous les joueurs restés au tournoi au point qu'ils suspendront un moment leur partie. Mais sans que personne n'aille voir pour autant. Ni même n'appelle les gendarmes.
Personne sauf deux jeunes voisins, qui eux se rendront sur place et alerteront finalement les secours après avoir découvert Reua H., à cheval sur sa compagne, inconsciente. "Je n'ai pas vu mais j'entendais bien les bruits de coups, comme si on frappait quelqu'un", a témoigné ce mardi l'un des deux à la barre. "Comment vous savez qu'on frappait ?" s'enquiert la présidente de la cour. "On a l'habitude". Le second racontera avoir entendu la malheureuse crier : "Arrête, ça suffit !".
A noter enfin que certains témoins du début de la dispute, pourtant des femmes, n'ont pas hésité à sous-entendre devant une assistance médusée que la victime avait peut-être bien cherché ce qui lui est arrivé : "C'est elle qui a commencé, avec ces insultes devant tout le monde, ça ne se fait pas pour moi c'est elle qui a allumé le feu (…) ça ne me regarde pas ce qu'il s'est passé après'". Les jurés rendront leur décision mercredi.
C'est un nouveau drame des violences conjugales sur fond d'alcool, de provocation et de toute puissance masculine que les jurés de la cour d'assises ont à juger jusqu'à demain soir. Reua H., jeune homme de 31 ans plutôt affable dans le box des accusés où il comparait détenu depuis ce matin, encourt 20 ans de réclusion criminelle. Il ne manifeste, en apparence en tout cas, pas beaucoup de remords : "Je ne sais pas comment ça s'est passé la dispute, à cause de l'alcool". Le jeune homme se souvient juste avoir donné deux claques à sa compagne, "mais c'était pour la ranimer".
Problème : l'expertise médico-légale fait état, elle, de multiples traumatismes faciaux qui se seraient probablement transformés en infirmité permanente si la victime, 23 ans, avait survécu. Conduite dans le coma à l'hôpital de Taravao après sa prise en charge par les pompiers, elle avait dû être évacuée d'urgence au CHPF du Taaone en raison d'un traumatisme crânien sévère. La jeune femme devait décéder quatre mois plus tard, dans un état végétatif consécutif à ses blessures, fragilisée par un état de santé précaire puisqu'elle était aussi en attente d'une greffe de foie.
Des hurlements dans la nuit
La dispute a semble-t-il dégénéré, en trois temps. La victime, passablement éméchée elle aussi, avait insisté pour accompagner son conjoint, qui ne le voulait pas et buvait depuis la veille, à un tournoi de pétanque organisé au PK 12 à Vairao. En fin de soirée et après quelques bouteilles de vodka, elle s'était mise à l'insulter vulgairement devant tout le monde, refusant de le suivre alors qu'il voulait rentrer à la maison. Avec un premier coup de poing au visage à la clé. Mis dehors par l'organisateur du tournoi, que la dispute dérangeait plutôt qu'autre chose, le couple avait continué à s'invectiver en chemin et Reua à la brutaliser.
Une adolescente et son ami ont bien tenté de les séparer à ce moment-là, mais en vain, précisant que la jeune femme a été traînée par les cheveux par son homme et que sa tête a cogné par terre. La suite est glaçante, mais s'est déroulée un peu plus loin encore dans l'obscurité de la petite route sans éclairage, à l'abri des regards. Des cris, des hurlements et des pleurs dans la nuit qui ont sidéré tous les joueurs restés au tournoi au point qu'ils suspendront un moment leur partie. Mais sans que personne n'aille voir pour autant. Ni même n'appelle les gendarmes.
Personne sauf deux jeunes voisins, qui eux se rendront sur place et alerteront finalement les secours après avoir découvert Reua H., à cheval sur sa compagne, inconsciente. "Je n'ai pas vu mais j'entendais bien les bruits de coups, comme si on frappait quelqu'un", a témoigné ce mardi l'un des deux à la barre. "Comment vous savez qu'on frappait ?" s'enquiert la présidente de la cour. "On a l'habitude". Le second racontera avoir entendu la malheureuse crier : "Arrête, ça suffit !".
A noter enfin que certains témoins du début de la dispute, pourtant des femmes, n'ont pas hésité à sous-entendre devant une assistance médusée que la victime avait peut-être bien cherché ce qui lui est arrivé : "C'est elle qui a commencé, avec ces insultes devant tout le monde, ça ne se fait pas pour moi c'est elle qui a allumé le feu (…) ça ne me regarde pas ce qu'il s'est passé après'". Les jurés rendront leur décision mercredi.