La défense de l'accusé a provoqué l'indignation des avocats des victimes en suggérant qu'il pensait avoir affaire à de jeunes prostituées occasionnelles et que les rapports étaient donc consentis.
PAPEETE, le 2 juin 2017 - Les débats sont clos et les jurés de la cour d'assises se sont retirés en début d'après-midi pour délibérer dans ce dossier, au terme de trois jours d'audience. L'accusé est finalement reconnu coupable et condamné à 15 ans de réclusion criminelle, conformément aux réquisitions du parquet.
Cet homme de 37 ans, travailleur, papa de trois enfants, sans antécédents judiciaires et qui menait une vie de famille en apparence tout à fait normale, était jugé depuis mercredi aux assises. Coursier, il a été reconnu coupable ce vendredi d'avoir violé ou agressé sexuellement à l'arrière de son véhicule de service, entre 2011 et 2014, cinq jeunes filles qu'il avait ramassées à Tahiti au bord de la route, le plus souvent à des arrêts de bus, en leur proposant de jouer les taxis. Il a dix jours pour faire appel.
S'il reconnait les relations sexuelles, et s'est excusé "des souffrances" qu'il aurait constatées chez les victimes à l'occasion de son procès, il nie en revanche les accusations de viol en expliquant que les jeunes filles, âgées de 15 à 20 ans au moment des faits, n'auraient pas dit non à ses propositions et même, pour certaines, accepté de l'argent qu'il leur avait donné en échange. Ses accusatrices, qui ne le connaissait pas avant de croiser sa route et qui ne se connaissaient pas non plus entre elles avant cette pénible affaire, n'ont pas vraiment tenu le même discours. Toutes ont déclaré avoir été forcées d'avoir ces rapports sexuels, et aucune n'aurait de "tendances à l’affabulation" ont assuré les expertises de personnalité.
"Sous-entendre que ces filles ont vendu leur corps contre de l'argent, c'est les salir à nouveau"
La défense de l'accusé a provoqué l'indignation des avocats des victimes en suggérant qu'il pensait avoir affaire à de jeunes prostituées occasionnelles, et que les rapports étaient donc consentis. "Sous-entendre que ces filles ont vendu leur corps contre de l'argent, c'est les salir à nouveau", s'est offusqué l'avocat général dans son réquisitoire, évoquant un dossier "glauque, sordide", un accusé "manipulateur" qui mettait "ses victimes en confiance". Il agissait comme "un prédateur" pour satisfaire ses "pulsions sexuelles" sur des victimes vulnérables et impuissantes, en état de "sidération" devant la tournure que prenaient les événements, "une situation inattendue et non souhaitée".
Le représentant du ministère public a requis 15 ans de réclusion criminelle contre ce coursier aux allures de bon samaritain qui profitait de ses tournées dans son véhicule professionnel pour aborder les jeunes femmes, les convaincre de monter avec lui en voiture puis leur suggérer de flirter. La course et tout ce qui s'en suivait se terminait la plupart du temps à l'abri des regards, sur une place de parking du CHPF de Taaone, à Pirae. L'avocat général a demandé au jurés de prendre en compte "l'absence de remise en cause de son comportement" par l'accusé, "le nombre des victimes" et "le risque de récidive". Ils l'ont écouté en suivant à la lettre ses réquisitions.
L'avocate de la défense avait mis le casier judiciaire vierge de son client dans la balance, sa vie de famille par ailleurs sans accrocs, les problèmes d'alcoolisation massive dont il souffrait à cette époque et... le bénéfice du doute : "Consenti, pas consenti, nous n'y étions pas, nous ne pouvons pas savoir". Les avocats des parties civiles, quant à eux, n'ont pas eu de mots assez durs pour qualifier "un être infâme", "un monstre qui refuse d'intégrer les interdits qui fait fi de la loi des hommes". Pour Me Huguet, il "se présente sous son meilleur jour, mais ce n'est pas un Saint-Bernard, c'est un loup, un prédateur sexuel, qui rode, chasse, attrape sa proie, l'isole et l'abandonne quand il a fini de jouer avec".
L'accusé encourait 20 ans de réclusion criminelle.
Cet homme de 37 ans, travailleur, papa de trois enfants, sans antécédents judiciaires et qui menait une vie de famille en apparence tout à fait normale, était jugé depuis mercredi aux assises. Coursier, il a été reconnu coupable ce vendredi d'avoir violé ou agressé sexuellement à l'arrière de son véhicule de service, entre 2011 et 2014, cinq jeunes filles qu'il avait ramassées à Tahiti au bord de la route, le plus souvent à des arrêts de bus, en leur proposant de jouer les taxis. Il a dix jours pour faire appel.
S'il reconnait les relations sexuelles, et s'est excusé "des souffrances" qu'il aurait constatées chez les victimes à l'occasion de son procès, il nie en revanche les accusations de viol en expliquant que les jeunes filles, âgées de 15 à 20 ans au moment des faits, n'auraient pas dit non à ses propositions et même, pour certaines, accepté de l'argent qu'il leur avait donné en échange. Ses accusatrices, qui ne le connaissait pas avant de croiser sa route et qui ne se connaissaient pas non plus entre elles avant cette pénible affaire, n'ont pas vraiment tenu le même discours. Toutes ont déclaré avoir été forcées d'avoir ces rapports sexuels, et aucune n'aurait de "tendances à l’affabulation" ont assuré les expertises de personnalité.
"Sous-entendre que ces filles ont vendu leur corps contre de l'argent, c'est les salir à nouveau"
La défense de l'accusé a provoqué l'indignation des avocats des victimes en suggérant qu'il pensait avoir affaire à de jeunes prostituées occasionnelles, et que les rapports étaient donc consentis. "Sous-entendre que ces filles ont vendu leur corps contre de l'argent, c'est les salir à nouveau", s'est offusqué l'avocat général dans son réquisitoire, évoquant un dossier "glauque, sordide", un accusé "manipulateur" qui mettait "ses victimes en confiance". Il agissait comme "un prédateur" pour satisfaire ses "pulsions sexuelles" sur des victimes vulnérables et impuissantes, en état de "sidération" devant la tournure que prenaient les événements, "une situation inattendue et non souhaitée".
Le représentant du ministère public a requis 15 ans de réclusion criminelle contre ce coursier aux allures de bon samaritain qui profitait de ses tournées dans son véhicule professionnel pour aborder les jeunes femmes, les convaincre de monter avec lui en voiture puis leur suggérer de flirter. La course et tout ce qui s'en suivait se terminait la plupart du temps à l'abri des regards, sur une place de parking du CHPF de Taaone, à Pirae. L'avocat général a demandé au jurés de prendre en compte "l'absence de remise en cause de son comportement" par l'accusé, "le nombre des victimes" et "le risque de récidive". Ils l'ont écouté en suivant à la lettre ses réquisitions.
L'avocate de la défense avait mis le casier judiciaire vierge de son client dans la balance, sa vie de famille par ailleurs sans accrocs, les problèmes d'alcoolisation massive dont il souffrait à cette époque et... le bénéfice du doute : "Consenti, pas consenti, nous n'y étions pas, nous ne pouvons pas savoir". Les avocats des parties civiles, quant à eux, n'ont pas eu de mots assez durs pour qualifier "un être infâme", "un monstre qui refuse d'intégrer les interdits qui fait fi de la loi des hommes". Pour Me Huguet, il "se présente sous son meilleur jour, mais ce n'est pas un Saint-Bernard, c'est un loup, un prédateur sexuel, qui rode, chasse, attrape sa proie, l'isole et l'abandonne quand il a fini de jouer avec".
L'accusé encourait 20 ans de réclusion criminelle.