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Ariirau, Abel et Edouard nagent dans le bonheur avec leur bouée connectée


Papeete, le 3 mai 2019 - Pas moins de 55 lycéens, répartis en 16 équipes ont participé jeudi 2 mai aux Olympiades de sciences de l’ingénieur à Papeete. Pour la première édition polynésienne de ce concours national, des élèves des classes de 1re et de terminale des lycées du Taaone et de La Mennais ont montré toute leur ingéniosité dans des projets très innovants. Et c'est le projet, forcément très ingénieux de la bouée connectée, porté par trois jeunes lycéens de La Mennais, qui a remporté le premier prix.

Jeudi après-midi, Ariirau, Abel et Edouard nageaient dans le bonheur avec leur bouée connectée. Les trois jeunes élèves de 1ere du Lycée La Mennais ont reporté avec ce projet (lire encadré), le premier prix des Olympiades de sciences de l’ingénieur.
Organisées pour la première fois à Tahiti, les Olympiades de sciences de l’ingénieur sont le rendez-vous incontournable des jeunes scientifiques depuis une dizaine d'années déjà en métropole. Et pour cette première édition au fenua, 16 équipes, rassemblant 55 lycéens de 1re et de terminale S (option sciences de l'ingénieur) ou STI2D (sciences et technologies de l'industrie et du développement durable) des lycées du Taaone et de La Mennais "se sont affrontées".

"ILS DOIVENT S'APPROPRIER UN BESOIN"

Grégory Richardson, professeur au lycée du Taaone
Grégory Richardson, professeur au lycée du Taaone
"Le cahier des charges de ces Olympiades est assez simple. Les jeunes doivent présenter un projet expérimental autour des sciences de l'ingénieur. Comme un véritable ingénieur, ils doivent s'approprier un besoin et y répondre en proposant une solution technologique", explique Grégory Richardson, professeur au lycée du Taaone en classes préparatoires aux grandes écoles d'ingénieurs, à l'initiative de l'organisation de ce concours en Polynésie.
Tout au long de la matinée de jeudi, les lycéens ont présenté aux membres du jury leur projet d'ingénierie réalisé dans le cadre de leur cursus scolaire. Les projets proposés par les équipes doivent intégrer des travaux expérimentaux pluri-technologiques dans le domaine des sciences de l'ingénieur. Les lycéens doivent démontrer l’intérêt de leur projet avec une réalisation concrète, une mise en œuvre... Un jury composé de professeurs, mais également de professionnels, de chercheurs et bien sûr d'ingénieurs, ont évalué ces différents projets en fonction de plusieurs critères comme l'originalité, l'innovation, le défi technologique, la capacité de solution, la pertinence des expériences ou encore la communication.


DES INGÉNIEURS EN HERBE

Le projet de planeur sous-marin "Sea carrier" de Tehau Brinckfieldt, d'Océane Tevaearai, de Daniel Hootini, Kawainui Miagoux. Lycée du Taaone.
Le projet de planeur sous-marin "Sea carrier" de Tehau Brinckfieldt, d'Océane Tevaearai, de Daniel Hootini, Kawainui Miagoux. Lycée du Taaone.
" On sent vraiment la motivation, l'engouement et l'implication des jeunes. Il y a des idées auxquelles je n'aurais jamais pensé ", reconnaît humblement un membre du jury. Et effectivement du côté des idées, les lycéens du Taaone et de La Mennais, en véritables ingénieurs en herbe, ont fait preuve de pas mal d'inventivité. Planeur sous-marin, serre connectée, jeu de tri écolo, casque de moto sécurisé, e-solex, et bien sûr bouée connectée, la concurrence était forte entre toutes les équipes.
"On bosse sur ce projet depuis le début de l'année scolaire. Au départ, on a une idée, mais après il faut la concrétiser. Notre professeur nous conseille pas mal quand on a besoin. On a inventé un boitier qui se fixe à l'arrière du casque pour reproduire la signalisation d'un deux-roues et ainsi améliorer la sécurité du motard", décrit Benjamin, élève en terminale au lycée du Taaone. Et si ce projet intitulé "lumo ride" ne l'a pas emporté, l'exercice leur a permis d'apprendre à travailler en équipe, de monter un projet de A à Z.

Si cette année, l'équipe gagnante ne pourra se rendre en métropole pour concourir lors de la grande finale nationale qui aura lieu le mardi 28 mai, les lauréats pourront néanmoins y participer via une vidéo conférence.

Le poduim

1re place : Le projet de bouée connectée d'Edouard Lavalley, Ariirau Fucks, Abel Didouh. Lycée La Mennais.
2e place : Le projet de planeur sous-marin "Sea carrier" de Tehau Brinckfieldt, d'Océane Tevaearai, de Daniel Hootini, Kawainui Miagoux. Lycée du Taaone.
3e place : Le projet de Jeu'tri d'Arvin Mou Kui, d'Alexandre Siu, de Michael Vannes. Lycée La Mennais.

La bouée connectée, un projet de digitalisation du milieu marin

1er Prix, projet porté par Edouard Lavalley, Ariirau Fucks, Abel Didouh, élèves en 1re STI2Dau Lycée La Mennais.


"C'est une station météo sous forme de bouée connectée qui permet de collecter différentes informations grâce à des capteurs. On a pensé à ce projet initialement pour les hôtels. En scannant le QR code, le touriste peut savoir en temps réel, la température de l'eau, de l'air, la vitesse du vent, la qualité de l'eau sur son portable.
L'idée nous est venue, car on s'est aperçus qu'il y avait très peu d'informations sur l'eau en Polynésie et même dans le monde. Les seules stations qui existent sont des grosses stations scientifiques. Il n'y a pas grand-chose pour les personnes lambda ou pour les hôtels.
Cette bouée peut récolter des données très diverses en fonction des différents capteurs que l'on peut mettre à l'intérieur. On peut mettre d'autres capteurs, comme un détecteur pour les mouvements qui serviraient aux pêcheurs. On peut mettre un scanner ou une caméra pour voir l'état du récif… "

le Vendredi 3 Mai 2019 à 15:44 | Lu 2908 fois