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Après un krach historique, rebond prononcé des marchés européens


Paris, France | AFP | vendredi 13/03/2020 - Les marchés financiers vont-ils parvenir à se calmer ? Les places européennes rebondissaient fortement vendredi à la mi-journée, et Wall Street s'apprêtait à suivre, après une débâcle historique la veille, face à la progression de la pandémie de coronavirus.

Partout en Europe, les indices accéléraient en début d'après-midi, regagnant u0ne partie du terrain perdu la veille. A Paris, le CAC 40 bondissait d'environ 8%, au lendemain de la pire chute de son histoire. 
Francfort, Londres et Madrid suivaient la même trajectoire et à Milan la tendance était même encore plus forte: jusqu'à +17%, une hausse équivalente à l'effondrement de la veille.
Wall Street a également rebondit vivement à l'ouverture: le Dow Jones de 5,84% et le Nasdaq de 5,67%.
"La question est de savoir si les investisseurs tiendront leurs positions acheteuses durant le week-end", tempérait cependant Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
Les acteurs de marché craignent en particulier "un peu plus de restrictions au niveau mondial alors qu'aucune statistique ne permet encore d'évaluer l'impact sur l'activité économique en Europe ou aux Etats-Unis".
Derrière les montagnes russes, une avalanche d'annonces de relance. Et en particulier celle du gouvernement allemand, qui, rompant avec son habituel discours de discipline budgétaire, a promis d'aider les entreprises "sans limite vers le haut".
"Seule l'atteinte du pic épidémique mondial conjuguée à des mesures de soutien monétaires et budgétaires (et évidemment la découverte d'un vaccin) permettront le retour à la sérénité sur les actifs risqués", a estimé Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finances.
"Entre temps, tout rebond ne sera qu'éphémère", a-t-il prévenu.
La Chine, où le coronavirus a émergé en décembre, considère désormais que le pic de la pandémie est passé sur son territoire, mais le Covid-19 fait désormais rage ailleurs, notamment en Italie ou en Iran.

- "De l'huile sur le feu" -

 
A l'inverse des places européennes, à la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé vendredi sur un plongeon de 6,08%, après avoir déjà perdu 4,4% jeudi.
Les Bourses chinoises ont aussi encore lâché du lest vendredi, mais moins que Tokyo, certains investisseurs ayant préféré partir à la chasse aux bonnes affaires, selon une note de Wanlong Securities. 
De Paris à Wall Street, de Londres à Sao Paulo, l'hécatombe sur les marchés financiers mondiaux a été vertigineuse jeudi, certaines Bourses ayant vécu leur pire séance depuis octobre 1987. 
Cette année-là, l'annonce d'un lourd déficit commercial américain et un relèvement de taux de la Banque centrale allemande avaient fait éclater brutalement une bulle qui enflait depuis un certain temps sur les marchés. Le 19 octobre 1987, le Dow Jones avait même perdu 22,6%.
Jeudi, les investisseurs ont été pris de court par la décision de Donald Trump de suspendre l'entrée des Européens de l'espace Schenghen aux Etats-Unis pendant 30 jours.
Les actions en ordre dispersé des Etats et des banques centrales mondiales face à la pandémie "ajoutent de l'huile sur le feu" en augmentant les incertitudes, écrivait vendredi Rodrigo Catril, stratégiste de la National Australia Bank.
La Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé jeudi un paquet de mesures pour limiter l'impact économique de la crise sanitaire dans la zone euro. Sans toutefois abaisser ses taux directeurs, ce qu'avait déjà fait, par surprise, la Réserve fédérale américaine (Fed). 
Cette dernière a d'ailleurs à nouveau dégainé jeudi, renouant avec le rachat de dette à travers les bons du Trésor, et promettant d'injecter des milliers de milliards de dollars d'argent frais, ce qui n'a pas empêché le Dow Jones de chuter de presque 10%.
L'euro baissait vendredi face au billet vert, évoluant à 1,1105 dollar vers 13H10 GMT contre 1,1185 dollar la veille.
De leur côté, les cours du pétrole remontaient nettement vendredi vers 13H10 GMT. Le baril de brut américain WTI gagnait 5,56% à 33,25 dollars, pendant que le baril de Brent de la mer du Nord prenait 5,72% à 35,12 dollars.

le Vendredi 13 Mars 2020 à 06:20 | Lu 342 fois