PARIS, 10 oct 2012 (AFP) - Le mouvement des "patrons-pigeons" fait des émules auprès de médecins libéraux qui commencent à dire tout le mal qu'ils pensent des limites tarifaires que le gouvernement cherche à leur imposer au nom du rétablissement des comptes publics et d'un meilleur accès aux soins.
Le mécontentement se focalise sur deux points particuliers, d'ailleurs liés entre eux: les négociations visant à réguler les dépassements d'honoraires dans lesquelles des praticiens libéraux se sentent stigmatisés, et le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) qui leur impose de nouvelles économies impactant parfois leurs revenus.
Alors que les négociations sur les dépassements d'honoraires, lancées fin juillet et véritablement engagées depuis début septembre, semblaient se dérouler dans un climat un peu tendu mais serein entre l'assurance maladie, les syndicats de médecins libéraux et les complémentaires santé, le mouvement de grogne de la "base" médicale a explosé sur internet.
Dimanche soir, un chirurgien plasticien niçois a créé sur Facebook une page, intitulée "Les médecins ne sont pas des pigeons", qui a compté rapidement des milliers de personnes. On en dénombrait près de 22.000 mercredi en fin d'après-midi.
La page Facebook, qui se veut "le forum des médecins unis de France", prône "une médecine de valeur à sa juste valeur". Il y est demandé une revalorisation du secteur 1 (médecins appliquant le tarif Sécu) et aussi du secteur 2 à honoraires libres.
Se déverse sur cette page toute l'amertume de professionnels qui certains gagnent de l'argent mais qui, après avoir additionné les années d'études, accumulent les heures de travail à des tarifs très règlementés, système de Sécurité sociale oblige.
"J'ai ramé"
"J'ai ramé" raconte ainsi longuement un chirurgien de secteur 2, Philippe Letertre, qui conclut: "Je ne sais pas de quoi sera fait ma retraite, je n'ai qu'une certitude: je tiens au peu de liberté qui me reste celui de demander avec tact et mesure une participation financière à l'acte que je réalise".
Le secteur 2 a été créé en 1980 sous Raymond Barre quand l'assurance maladie a estimé ne plus être en capacité de financer l'intégralité des tarifs de certains médecins, notamment de spécialistes dont les coûts de pratique augmentaient fortement.
En 1990 sous Michel Rocard et Claude Evin à la Santé, l'accès au secteur 2 a été sévèrement freiné. Mais ces dernières années les dépassements ont repris de l'ampleur, pesant sur le "reste à charge" des patients, tandis que les tarifs des médecins de secteur 1 ne sont pratiquement pas revalorisés.
Certains internes hospitaliers, qui veulent travailler en libéral à l'avenir, sont particulièrement attachés aux libertés d'installation et tarifaires, deux avantages des libéraux de plus en plus remis en cause par la classe politique, parfois à droite mais surtout à gauche, en raison du développement des "déserts médicaux" et d'un accès aux soins plus difficile pour les ménages modestes.
Pour mettre la pression, le syndicat d'internes hospitaliers ISNIH a envoyé mercredi à la ministre de la Santé Marisol Touraine un préavis pour une grève le mercredi 17 octobre, dernier jour des négociations. Si celles-ci échouent gouvernement et parlement doivent s'emparer du dossier.
Face au mouvement de mécontement, auquel participe activement un des négociateurs, le Syndicat des médecins libéraux (SML), la ministre a répondu par l'ironie et la fermeté.
Après avoir mis en doute la représentativité du mouvement sur internet, car initié par un chirurgien esthétique, la ministre a affirmé à l'Assemblée: "Nous n'accepterons pas l'inflation des dépassements d'honoraires et nous interviendrons de manière ferme (...)".
Jeudi aura lieu l'avant-dernière réunion de négociations.
Le mécontentement se focalise sur deux points particuliers, d'ailleurs liés entre eux: les négociations visant à réguler les dépassements d'honoraires dans lesquelles des praticiens libéraux se sentent stigmatisés, et le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) qui leur impose de nouvelles économies impactant parfois leurs revenus.
Alors que les négociations sur les dépassements d'honoraires, lancées fin juillet et véritablement engagées depuis début septembre, semblaient se dérouler dans un climat un peu tendu mais serein entre l'assurance maladie, les syndicats de médecins libéraux et les complémentaires santé, le mouvement de grogne de la "base" médicale a explosé sur internet.
Dimanche soir, un chirurgien plasticien niçois a créé sur Facebook une page, intitulée "Les médecins ne sont pas des pigeons", qui a compté rapidement des milliers de personnes. On en dénombrait près de 22.000 mercredi en fin d'après-midi.
La page Facebook, qui se veut "le forum des médecins unis de France", prône "une médecine de valeur à sa juste valeur". Il y est demandé une revalorisation du secteur 1 (médecins appliquant le tarif Sécu) et aussi du secteur 2 à honoraires libres.
Se déverse sur cette page toute l'amertume de professionnels qui certains gagnent de l'argent mais qui, après avoir additionné les années d'études, accumulent les heures de travail à des tarifs très règlementés, système de Sécurité sociale oblige.
"J'ai ramé"
"J'ai ramé" raconte ainsi longuement un chirurgien de secteur 2, Philippe Letertre, qui conclut: "Je ne sais pas de quoi sera fait ma retraite, je n'ai qu'une certitude: je tiens au peu de liberté qui me reste celui de demander avec tact et mesure une participation financière à l'acte que je réalise".
Le secteur 2 a été créé en 1980 sous Raymond Barre quand l'assurance maladie a estimé ne plus être en capacité de financer l'intégralité des tarifs de certains médecins, notamment de spécialistes dont les coûts de pratique augmentaient fortement.
En 1990 sous Michel Rocard et Claude Evin à la Santé, l'accès au secteur 2 a été sévèrement freiné. Mais ces dernières années les dépassements ont repris de l'ampleur, pesant sur le "reste à charge" des patients, tandis que les tarifs des médecins de secteur 1 ne sont pratiquement pas revalorisés.
Certains internes hospitaliers, qui veulent travailler en libéral à l'avenir, sont particulièrement attachés aux libertés d'installation et tarifaires, deux avantages des libéraux de plus en plus remis en cause par la classe politique, parfois à droite mais surtout à gauche, en raison du développement des "déserts médicaux" et d'un accès aux soins plus difficile pour les ménages modestes.
Pour mettre la pression, le syndicat d'internes hospitaliers ISNIH a envoyé mercredi à la ministre de la Santé Marisol Touraine un préavis pour une grève le mercredi 17 octobre, dernier jour des négociations. Si celles-ci échouent gouvernement et parlement doivent s'emparer du dossier.
Face au mouvement de mécontement, auquel participe activement un des négociateurs, le Syndicat des médecins libéraux (SML), la ministre a répondu par l'ironie et la fermeté.
Après avoir mis en doute la représentativité du mouvement sur internet, car initié par un chirurgien esthétique, la ministre a affirmé à l'Assemblée: "Nous n'accepterons pas l'inflation des dépassements d'honoraires et nous interviendrons de manière ferme (...)".
Jeudi aura lieu l'avant-dernière réunion de négociations.